Rhône : un enfant de 11 ans dénonce les viols à répétition et le harcèlement scolaire d'un camarade, trois enquêtes ouvertes

Trois plaintes et trois enquêtes ouvertes dans cette glaçante affaire. Les parents d’un garçon de 11 ans, scolarisé dans un établissement privé de Condrieu, dans le Rhône, ont déposé trois plaintes pour des faits de viols, de harcèlement et de menaces, a appris le 5 janvier 2023 France Info par l’avocat de la famille, confirmant une information d’Actu Lyon parue la veille.

Trois enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Vienne (Isère) : une pour viol, une autre pour harcèlement et une troisième à la « suite de possibles menaces ou actes d’intimidation de la famille de l’un des auteurs sur la famille de la victime », indique-t-il au Parisien.

Plusieurs viols subis avant de se confier à ses parents

À l’été 2022, l’enfant confie à ses parents ce qu’un camarade lui fait subir depuis l’hiver 2021. « En août, en rentrant de chez ce qu’il pensait être un ami, l’enfant victime a trouvé la force de confier les vraies raisons de ses douleurs au pénis », détaille maître Jean-Christophe Basson-Larbi, avocat de la famille, à l’Agence France-Presse (AFP).

L’écolier suspect aurait imposé « systématiquement, à chaque fois qu’il recevait son copain à son domicile, des fellations et des pénétrations anales ». « À cinq ou six reprises », il l’aurait reçu, précise-t-il, et lors de la dernière invitation, il l’aurait mordu.

Après les confidences de leur enfant, les parents tentent de discuter avec le père du camarade dénoncé. « Cet homme aurait répondu que son fils aimait trop les petits culs pour que ce soit vrai », relate l’avocat des plaignants.

Harcèlement scolaire sans sanction

Depuis cette conversation et la rentrée des vacances d’été 2022, il endurerait le harcèlement quotidien du même garçon et de deux autres élèves.

Le corps enseignant ainsi que la directrice de cette école privée auraient, d’après l’avocat, bien constaté le harcèlement scolaire – moqueries, menaces, insultes violences, énumère-t-il – qui a débuté après que le jeune garçon ait parlé, « sans que ça n’engendre de mesures concrètes », dénonce-t-il. Pour lui, cette école rhodanienne se rend « complice et coupable dans son inaction ». « Une exclusion d’école aurait déjà dû avoir lieu », s’indigne-t-il.

Dans un communiqué, l’établissement scolaire privé affirme que « tout est fait de [son] côté pour qu’il n’y ait pas d’impact sur la vie de l’établissement et pour garantir le bien-être de [s] élèves », précisant ne pas être « mis en cause » dans les accusations de viol, car les faits dénoncés se seraient déroulés hors de ses murs.

L’état de l’enfant préoccupant

L’avocat alerte sur l’actuel état du garçon, suivi psychologiquement : « Mon jeune client aimerait que tout cela s’arrête. Il parle même de suicide, de rêve où il s’imagine en train de mourir. »

Il évoque aussi une prise de poids et les crises d’angoisse de l’élève qui « ne s’est pas rendu en classe depuis le 8 décembre ». Ce même jour, le jeune suspect était convoqué à la gendarmerie et une fête était organisée au sein de l’école. « Le père (…) en a profité pour agresser l’enfant », selon l’avocat. 

Que risque l’écolier accusé si les faits sont avérés à l’issue de l’enquête et du procès ? D’après maître Jean-Christophe Basson-Larbi, il bénéficiera « d’une justice pour mineurs qui vise à prévenir plutôt qu’à sanctionner ». Son père, en revanche, encourt jusqu’à sept ans d’emprisonnement.

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