Le 2e cabaret de France après le Moulin-Rouge revient avec “Frénésie”, une nouvelle revue qui mêle danse, comédie musicale et numéros de cirque dans l’univers fictif d’un hôtel de luxe.
Un élégant bâtiment blanc à colonnes roses réveille le paysage de maisons à colombages du petit village de Kirrwiller situé dans la campagne à 30 minutes de Strasbourg. Le visiteur laisse son quotidien derrière lui pour pénétrer dans une bulle pailletée qui débute par un repas, se poursuit par un spectacle qui mêle chant, ballet, théâtre et huit numéros de cirque de haut vol, avant de se terminer au lounge bar pour quelques heures de danse avec orchestre.
Le tout dans une ambiance familiale garantie par la présence bienveillante de M. Meyer en costume et cravate bleu électrique à strass. C’est lui qui a assuré la métamorphose du restaurant hérité de ses parents en 1980 en un lieu du spectacle de niveau international maintes fois agrandi. La soixantaine passée, il continue à parcourir l’Europe à la recherche des meilleurs artistes et il siège régulièrement dans les jurys de cirque comme celui de Monte-Carlo. Même Patrick Sébastien s’est installé dans l’un des 987 fauteuils de velours rouge pour trouver l’inspiration pour son Plus Grand Cabaret du monde.
De professeur des écoles à showman
« J’irai au bout de mes rêves », entonne sur scène le groom stagiaire qui prend ses fonctions dans un hôtel étonnant. Fil rouge du nouveau spectacle, Yoan Jacquet ne fait pas que chanter ces mots, il les vit aussi ! Pendant des années, ce jeune trentenaire a marié une carrière de professeur et une vie d’artiste qui l’a mené jusqu’à la comédie musicale Hansel et Gretel mais aussi Star 80. Mais, avec le confinement lié au Covid, « j’ai eu besoin de retourner à l’essentiel » confie-t-il. Lui qui connaît l’aura du Royal Palace réussit le casting en chantant Grace Kelly de Mika. Reste à obtenir une mise en disponibilité de l’Éducation nationale qui garantirait son poste, au cas où…
Mais l’époque est à la pénurie d’enseignants et il essuya un refus. Sans se décourager, il écrivit directement au président de la République et après un nouveau rendez-vous avec le Rectorat, il obtient la fameuse autorisation. Commence alors le marathon des répétitions de l’été afin d’être prêt pour le nouveau spectacle concocté par Lisa-Marie Bertoni, co-metteuse en scène et chorégraphe. Après avoir conseillé des stars comme Kylie Minogue ou Robbie Williams, elle a fait de Kirrwiller sa seconde maison depuis onze ans Elle est épaulée par Jérémy Amelin, finaliste de la cinquième Star Academy, qui a en charge les dialogues et la partie chant.
Dans Frénésie, les trois têtes d’affiche sont à la recherche de la clé des rêves censée leur permettre d’ouvrir la porte d’une chambre dans laquelle tous les souhaits deviennent réalité. Aux côtés de Yoan Jacquet, le chanteur, danseur et comédien Cédric Decour interprète un majordome qui le guide dans ses premiers pas.
Ambiance futuriste
Seule femme du trio, l’héritière du luxueux établissement est incarnée par la meneuse de revue Meggy Forget, qui entraîne dans son sillage une troupe de treize danseurs et huit danseuses de sept nationalités différentes venus d’Afrique du Sud, d’Australie ou encore d’Ukraine et de Russie. Tous évoluent sur une vaste scène combinée à l’un des plus grand écran LED européen qui permet de varier les décors en un clin d’œil et de donner une impression d’immersion.
Pour sa quête, Yoan pénètre dans des suites aux ambiances complètement différentes, qui introduisent à chaque fois la présentation d’un nouveau numéro. Dans l’une d’elles, l’univers du disco avec ses boules à facettes rythme un show en patins à roulettes qui cède la place au magicien Sergey Stupakov. Sur la scène où a démarré la carrière du fameux Dani Lary, il manie les cartes et fait apparaître des oiseaux. Dans la chambre des étoiles, c’est Victor Moiseev qui procède à un numéro de jonglage à l’horizontal où les balles volantes prennent la forme de planètes. L’ambiance devient carrément futuriste lorsque des rayons lasers rejoignent les partenaires du ballet.
Pierre Marchand, l’ancien protégé d’Annie Fratellini, l’as du diabolo multirécompensé, fait alors rebondir son instrument fétiche dans tous les sens. Les tableaux s’enchaînent pour s’achever dans un final où les plumes et froufrous s’agitent pendant le refrain connu des habitués : « Royal Palace, c’est un peu Las Vegas en pleine Alsace !»
Et cette année encore, le pari est tenu !
Carnet pratique
Des représentations sont prévues en soirée et en matinée selon le calendrier disponible sur le site internet https://royal-palace.com Un spectacle de Noël pour les enfants est aussi joué jusqu’au 29 décembre.
Plusieurs formules sont possibles, comprenant à chaque fois le repas (menus de 41 € à 66 €) et le spectacle (à partir de 36 €). Ensuite, danse et animations au lounge club jusqu’à 2 h 30.
Dormir sur place. Des mini-suites sont proposées : 160 € la chambre le vendredi soir, 120 € les autres jours. Petits déjeuners inclus.
Julie BOUCHER
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