La Cour suprême iranienne a ordonné un nouveau procès pour le rappeur kurde Saman Seydi, alias Saman Yasin, qui était passible de la peine capitale pour son implication dans les manifestations survenues après le décès de Mahsa Amini, a annoncé samedi 24 décembre la justice.
L’Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de la jeune Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. Les autorités, qui dénoncent des « émeutes », ont arrêté des milliers de personnes et condamné à mort une dizaine d’entre elles pour leur implication dans ce mouvement de protestation.
Revirement
« L’appel de deux accusés impliqués dans les récentes émeutes contre le jugement rendu par le tribunal révolutionnaire a été accepté par la Cour suprême », a déclaré l’agence du pouvoir judiciaire Mizan Online, en parlant du rappeur Saman Seydi et de Mohammad Ghobadlou. Tous deux étant condamnés à des infractions passibles de la peine de mort. Mais quelques heures plus tard, l’agence a cité un autre communiqué de la Cour suprême indiquant que l’appel de Ghobadlou avait été rejeté et que sa condamnation avait été confirmée.
Mizan Online n’a pas précisé quels étaient les jugements. Mohammad Ghobadlou a été accusé d’« avoir attaqué des policiers (…) entraînant la mort de l’un d’eux ». Saman Seydi a été, quant à lui, accusé de « moharebeh », qui signifie « guerre contre Dieu », indique Mizan Online. Des groupes de défense des droits humains à l’étranger avaient indiqué que Saman Seydi était accusé d’avoir tiré en l’air trois fois avec un pistolet lors d’une manifestation.
Une dizaine de condamnations à mort
Plus tôt cette semaine, la Cour suprême avait déjà ordonné un nouveau procès pour Mahan Sadrat, condamné à mort pour avoir sorti un couteau pendant des manifestations, selon l’agence de presse officielle Irna.
Le rappeur iranien Toomaj Salehi, arrêté fin octobre après avoir exprimé son soutien aux manifestations hostiles au pouvoir en Iran, risque également la peine de mort. La justice iranienne a jusqu’ici exécuté deux personnes en relation avec les manifestations.
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