Moment propice au partage, aux émotions positives et aux retrouvailles, les fêtes de fin d’année ne sont pas exemptes d’accidents domestiques plus ou moins dramatiques.
Sous forme d’une liste de recommandations publiée le 15 décembre 2022, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappellent que pendant cette période, les risques de toxi-infection alimentaires, de brûlures œsophagienne liées à l’ingestion de piles chez les enfants et d’empoisonnement aux plantes ou poudres décoratives sont plus élevés.
Liste non exhaustive de ces dangers insoupçonnés qui nous menacent à Noël et au Jour de l’an.
Éloigner les piles boutons des enfants
C’est l’objet de la campagne de sensibilisation de la marque de piles Duracell, déployée depuis le mois d’octobre 2022.
Petites et plates, les piles en lithium – que l’on peut trouver dans des jouets – représentent un vrai danger pour les enfants lorsqu’elles sont avalées. En contact avec la salive dans l’œsophage, elles peuvent causer « de graves lésions à l’organisme (brûlures œsophagiennes, perforations, fistules avec l’aorte ou la trachée) accompagnées de dommages irréversibles pouvant entraîner le décès de l’enfant« , détaille la firme dans un communiqué.
Chaque année, plus de 3 enfants de moins de 6 ans sont admis aux urgences pour ce type d’accident. À ce titre, l’Anses rappelle l’urgence de contacter le Centre antipoison (CAP) ou le 15 en cas d’ingestion « même supposée » d’une pile bouton. Duracell précise l’importance de ne pas faire vomir, manger, boire ou donner des médicaments à l’enfant concerné avant son admission aux urgences.
Pour éloigner au maximum les risques, l’Anses conseille aux parents de tenir les piles hors de portée des bambins et privilégier l’achat d’appareils dont le compartiment à piles est sécurisé.
Gare aux poudres décoratives sur les gâteaux
Noël, c’est aussi le moment de mettre à profit sa créativité en cuisine. En France, le « cake design« , qui est l’art de créer et décorer des gâteaux bariolés à l’aide de poudres ou colorants, est d’ailleurs en plein essor. Mais pour l’Anses, la pratique n’est pas sans risques.
En 2021, trois cas d’inhalation accidentelle d’une même référence de poudre décorative ont été rapportés par les Centres Antipoison (CAP). D’après l’agence sanitaire, les personnes concernées ont « rapidement présenté de la toux, des difficultés respiratoires et de la fièvre ».
Un enfant aurait même été admis en services d’urgence « après avoir inhalé la poudre métallique dorée que manipulait sa mère », en dépit de la mention « non toxique », présente sur l’emballage. Après une enquête, il s’est avéré que la poudre était composée de 30 % de zinc et de 70 % de cuivre, « sous la forme de particules très fines pouvant pénétrer profondément dans les poumons ».
L’agence de sécurité sanitaire pointe du doigt le fait que des poudres non-comestibles – destinées au support des bûches par exemple – peuvent être ingérées car confondues avec les comestibles, du fait de leur emballage similaire. Elle recommande alors aux apprenti.e de bien « vérifier le caractère comestible ou non de ces poudres décoratives » avant de les acheter, de les utiliser dans des lieux bien aérés et de les tenir hors de portée des enfants.
Ces gestes à connaître pour éviter les intoxications alimentaires
Comme le rappelle l’Anses : un tiers des toxi-infections alimentaires déclarées surviennent au domicile chaque année. Parce que cuisinier à plusieurs est une tradition chère à de nombreuses familles à Noël, l’agence liste 10 conseils visant à éviter les maux de ventre, vomissements, diarrhées causés par une intoxication alimentaire.
Si elle rappelle quelques règles d’hygiène élémentaires comme le lavage des mains avant et après la préparation du repas, l’agence rappelle aussi qu’il faut nettoyer « sans tarder » son réfrigérateur lorsque les vivres s’y répandent. Il est aussi conseillé de réserver une planche à découper spécifique aux viandes et poissons, cuire la viande rouge à cœur, ne pas laisser les aliments plus de 2 heures à température ambiante mais aussi maintenir la température à 4°C dans la zone la plus froide du réfrigérateur et ne pas conserver plus de 48 heures à 4°C les biberons des bébés.
En cas de symptômes de gastro-entérite, évitez de toucher les aliments et de participer à la préparation du repas.
Ne pas ingérer les plantes décoratives
On ne le soupçonne pas forcément, mais les risques liés à l’ingestion de baies ou de feuilles issus des couronnes végétales décoratives ou décorations pour gâteaux existent bel et bien.
Selon l’Anses, les Centre antipoison reçoivent entre 60 et 80 appels pour des enfants de moins de 15 ans ayant accidentellement ingéré des baies de houx chaque année. L’ingestion d’un grand nombre de baies pourrait en effet causer une salivation importante, des vomissements et diarrhées persistantes, voire une somnolence ou des convulsions, détaille l’agence. Les feuilles de houx sont, elles aussi, toxiques, notamment pour les animaux de compagnie.
Quant au gui, ses feuilles et ses baies sont tout aussi toxiques et leur ingestion par les enfants entraîne chez eux des signes digestifs mineurs, des troubles cardiaques ou de la somnolence en cas d’absorption d’un nombre élevé de baies. Chez les animaux, feuilles et baies de gui peuvent même être mortelles. Aussi, le Poinsettia, cette fleur rouge surnommée « étoile de Noël » que l’on voit fleurir un peu partout à cette période, peut aussi se rendre responsable de troubles digestifs chez l’enfant et l’animal lorsqu’elle est portée à la bouche.
L’Anses recommande de nettoyer la bouche de l’enfant avec du linge mouillé en cas d’ingestion de feuilles ou des baies de houx, de gui, ou d’autres plantes d’ornement, de ne pas le faire boire et de contacter un Centre antipoison. Quant aux animaux domestiques, il existe aussi des centres antipoison vétérinaire.
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