Demande refusée. Vendredi 16 décembre 2022, franceinfo a révélé que le conseil de surveillance de l’assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n’entend pas suspendre le gynécologue Émile Daraï, comme le lui réclamait la veille Anne Souyris, adjointe en charge de la santé à la mairie de Paris, aussi vice-présidente de ce conseil de surveillance.
32 plaignantes, 190 témoignages
Le collectif féministe Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques demandait également ce même jour « la suspension totale temporaire » du médecin. « Combien de plaintes leur faudra-t-il pour suspendre le Professeur Daraï ? », interroge-t-il sur ses réseaux sociaux, indigné, après ce refus.
Au moins 32 femmes ont porté plainte contre l’ancien chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Tenon (Paris, XXe) pour violences en consultation. Certaines décrivent des viols. 190 témoignages ont été récoltés par le collectif, qui en partage des extraits édifiants sur leurs réseaux sociaux.
Une décision prise sans vote
Pourtant, « il n’y a pas eu de vote formel au conseil de surveillance, et donc pas de refus », explique l’AP-HP à la radio publique. La décision de le permettre ses consultations et ses opérations à l’hôpital Tenon a donc été prise sans vote.
Démis de ses responsabilités de chef de service à la suite d’une enquête interne de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en décembre 2021, il est également placé sous contrôle judiciaire avec « interdiction de contact avec les victimes » et « interdiction de pratiquer des consultations privées en gynécologie ».
D’après Le Monde qui affirme avoir consulté les auditions issues de sa garde à vue dans les locaux du 2e district de police judiciaire de Paris, fin 2021, Émile Daraï se serait qualifié de « bouc émissaire » dans cette affaire, estimant que les accusations étaient « délirantes ». Le médecin, qui a également insisté sur son planning chargé, expliquant avoir parfois plusieurs consultations à gérer en même temps, s’est dit « déshonoré » par les fait dont il est soupçonné.
Lors de ses auditions en garde à vue en décembre 2021, que franceinfo a pu consulter, Émile Daraï avait aussi assuré qu’il respectait systématiquement le consentement de ses patientes et qu’il prévenait avant d’effectuer sur elles des gestes médicaux.
- Nice : un gynécologue mis en examen pour viol et agression sexuelle
- « Tu enfanteras dans la douleur » : le docu glaçant mais nécessaire sur les violences obstétricales
Source: Lire L’Article Complet