- Évacuer les mucosités, un processus naturel
- Maux de tête, saignements et perte d’audition
- Un risque de rupture d’anévrisme
Pour le bien de ses tympans, de ses yeux et même de ses poumons, mieux vaut assumer son éternuement plutôt que de le réprimer. Et même si ce dernier fait sursauter tout le monde. C’est en tout cas ce que recommandent les oto-rhino-laryngologistes (ORL), et notamment les auteur.ice.s d’une étude publiée en 2018 dans le BMJ Case Reports.
À travers celle-ci, on apprend qu’un Anglais de 34 ans a été victime d’une déchirure à l’arrière de sa gorge après avoir retenu un éternuement. « Le patient a expliqué qu’il avait ressenti une sensation de craquement dans le cou après avoir tenté de bloquer un éternuement en se pinçant le nez et en fermant la bouche”, ont expliqué les auteurs de l’étude.
En effet, les conséquences de ce geste, qu’on croit anodin, peuvent être sévères à bien des niveaux.
Évacuer les mucosités, un processus naturel
Tantôt violent tantôt imperceptible, le retentissement d’un éternuement est propre à chacun.e. Ce réflexe de défense se déclenche lorsque les muqueuses nasales sont agressées par un ou des corps étrangers. L’expulsion de l’air par le nez et la bouche sert à ce que ces impuretés ne puissent pas pénétrer dans les sinus et les poumons. Ce sont nos nerfs et nos muscles qui unissent leurs efforts pour les évacuer avec force.
Dans le cas d’un rhume d’origine virale, l’air expiré peut s’accompagner de mucus plus ou moins épais. Et c’est ce qui peut tenter certain.e.s à se boucher le nez et fermer la bouche afin de bloquer en quelque sorte leur éternuement, faute de mouchoir à portée de main.
Et lors d’une infection ou d’une pathologie respiratoire, retenir ces sécrétions est déjà un problème. Car s’il n’est pas expulsé, le mucus peut finir par se coller aux parois des bronches et des alvéoles pulmonaires. Difficile à évacuer, ce mucus favorise le développement des virus et bactéries.
Maux de tête, saignements et perte d’audition
S’il est recommandé de se boucher le nez la bouche fermée et de souffler pour rétablir la pression dans ses oreilles bouchées, cette technique, qu’on appelle manœuvre de Valsalva, ne doit pas être reproduite lorsqu’on éternue. Selon le Dr Costa, qui l’écrit sur son site Rhinite et allergies, « le maintien d’un éternuement augmente considérablement la pression à l’intérieur du système respiratoire à un niveau d’environ 5 à 24 fois celui causé par l’éternuement lui-même ».
Selon les chercheur.euse.s de l’étude publiée dans le BMJ, réprimer un éternuement pourrait même conduire à la perforation de la membrane tympanique, voire la perte d’audition. « L’air sous pression gagne la cavité, déjà pleine d’air, abritant le tympan, ce qui crée une hyperpression susceptible de faire éclater la membrane, comme un ballon », vulgarise Ça m’intéresse.
Pour Ouest-France, le Dr Jean-Michel Klein, vice-président du Syndicat national des médecins spécialisés en oto-rhino-laryngologie (Snorl) explique que retenir son éternuement peut aussi causer « des œdèmes de l’œil, des maux de tête violents, des saignements de nez et même des syndromes méningés« . Le Dr. Costa, lui, fait aussi état de risques de blessures au niveau des côtes et du diaphragme lorsque l’air sous pression y est emprisonné.
Pour le Dr Christian Recchia, médecin interrogé par Yahoo!, ce qui peut se passer lorsqu’on retient un éternuement est bien pire encore. « Ne bloquez pas l’éternuement, car vous pouvez provoquer une hyperpression intra pulmonaire, des lésions alvéolaires. Vous pouvez provoquer des blocages du retour veineux du crâne ce qui peut causer une hyperpression crânienne temporaire ».
Un risque de rupture d’anévrisme
Le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste interrogé en 2018 et cité lui aussi par Yahoo!, explique que boucher son nez pour se retenir d’éternuer pourrait causer la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau « en raison de l’élévation momentanée de la pression artérielle ». Un événement potentiellement mortel. Ces cas sont plus rares, mais ils existent. Selon les auteur.ice.s de l’étude citée plus haut, une rupture d’anévrisme peut survenir dans le cerveau lors de cet évènement.
Dans son Guide anti-Alzheimer (Éd. Le Cherche-Midi), Philippe Amouyel, cité par Europe 1, recommande « de ne jamais vous retenir ni de tousser ni d’éternuer », car les saignements causés par l’augmentation de la pression favorisent la formation de cicatrices. « À force de répéter ce geste, tout cela va se fragiliser. Vous allez perdre des neurones propices à l’évolution d’une maladie d’Alzheimer », écrit-il.
Alors, pour éviter tous ces désagréments, il faut laisser vivre ses éternuements, en les enfermant dans son coude si besoin et en se lavant les mains ensuite. Pour réduire sa quantité de mucus, il est nécessaire d’humidifier régulièrement l’air et, éventuellement, de laver son nez plusieurs fois par jour avec du sérum physiologique.
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