Stress au travail : comment faire pour qu'il ne gâche plus nos week-ends ?

On connaît le Sunday scaries, cette insomnie du dimanche soir nourrie par le stress de la semaine à venir. Mais parfois, l’angoisse est telle devant la montagne de travail qu’il faudra gravir dès le lundi, que ces peurs nous assaillent pendant le week-end, réduisant ainsi notre maigre temps de repos à néant. 

Pris.e dans une spirale de stress professionnel, nos jours de repos ne sont plus que ruminations et anxiété. Rapidement, un cercle vicieux se crée et les angoisses liées à notre vie professionnelle envahissent notre vie, pouvant nous mener vers un burn-out ou une dépression nerveuse. 

Alors, pour éviter l’escalade, il convient de mettre en place des frontières bien précises afin de laisser le stress à la porte du bureau, une fois notre week-end (et même notre soirée), débuté.e. 

Le week-end, moment de récupération physique et psychique nécéssaire

Si ressentir des émotions négatives – de manière ponctuelle – envers son travail est normal, il ne l’est pas de constamment s’angoisser dès la semaine terminée. 

“C’est pourquoi vos week-ends sont si précieux. La dernière chose que vous voulez, c’est de les saboter en pensant à travailler sur votre temps libre. Ne pas recharger vos batteries ne fait que rendre plus difficile la gestion du stress au travail”, souligne le psychologue Dimitrios Tsatiris pour Psychology Today

“Le plus difficile est que, même si vous êtes d’accord avec tous les bienfaits de vous éloigner de votre travail, vous pouvez toujours avoir du mal à le faire”, nuance toutefois le chercheur Arthur Markman pour la Harvard Business Review

Les premiers réajustements à mettre en place

Pour se défaire de ces habitudes qui nourrissent le stress, les spécialistes s’accordent à dire il faudra d’abord du temps. Mais des petits ajustements peuvent dès à présent être mis en place pour initier un virage bien-être. 

L’un des plus évidents, mais pourtant relativement difficile à éteindre : les emails et autres consultations professionnelles (notamment si vous travaillez sur les réseaux sociaux) sont à proscrire de vos jours de congés. 

“Vous pouvez définir des limites saines en ne répondant aux e-mails que pendant la semaine de travail. Arriver au travail un peu plus tôt le lundi matin peut vous aider à prendre une longueur d’avance si cela vous rend trop anxieux au début. Si vous devez absolument répondre aux e-mails le week-end, désignez des moments précis pour effectuer cette tâche, par exemple 30 minutes le matin et le soir”, propose Dimitrios Tsatiris

Mais parfois, c’est aussi “juste” l’histoire « d’un petit réajustement mental ». « Gardez votre réalité en ligne de mire. Oui, vous allez travailler demain. Mais vous avez traversé d’innombrables journées de travail et demain ne sera pas différent. Embrasser sa capacité à surmonter l’adversité est un puissant antidote à l’anxiété”, ajoute Arthur Markman. 

S’ancrer dans le moment présent via des activités plaisir

Mais l’idée n’est pas non plus de « trop » se rassurer pour le lendemain, car logiquement, notre esprit sera tout de même embué par le travail. Alors, pour le psychologue de Psychology Today, il convient de réapprendre à vivre le moment présent. 

« Nous sommes des créatures d’habitude qui aiment la structure et la prévisibilité. Il est moins probable que vous vous inquiétiez de l’avenir lorsque vous êtes plongé dans le moment présent« , rappelle-t-il. 

Pour ce faire, il faut « s’ancrer » dans son week-end, notamment en s’adonnant à des activités auxquelles on ne peut pas se consacrer durant la semaine. « Contrez la vague d’anxiété d’anticipation en programmant des activités saines et agréables le dimanche », argue le spécialiste de la psyché. Alors, à vous lecture, cinéma, sorties entre ami.es, activités créatives, méditation ou encore pratique d’un sport. 

« Vous devez vous concentrer sur ce que vous allez faire au lieu de penser au travail et non pas vous concentrer sur l’idée qu’il ne faut pas que vous pensiez au travail », nuance de son côté Arthur Markman auprès de la Harvard Business Review.

Et il en va de même pour noyer la négativité du lundi. « Penser au lundi suscite des sentiments négatifs car nous associons ce jour à la fin du repos du week-end et au début de la semaine de travail trépidante. Planifier une activité amusante le lundi soir peut apaiser ces sentiments. L’attente d’une récompense peut vous aider à voir au-delà de la journée de travail chargée », précise Dimitrios Tsatiris.

Identifier la source de l’angoisse pour mieux l’effacer de ses week-ends

Alors que ces conseils peuvent être salvateurs dans les périodes de grand stress au travail, si l’anxiété est constante – et que vous ne parvenez pas à vous en défaire – il convient de la questionner. 

« Il se peut que vous traversiez simplement une période chargée. Si tel est le cas, vous pouvez vous assurer que cette phase transitoire passera. Peut-être avez-vous affaire à un collègue difficile qui suscite des ennuis ? Prenez le temps de réfléchir à la façon d’aborder la situation. Réfléchissez à la façon de fixer des limites saines et aux soutiens à mobiliser », explicite Dimitrios Tsatiris.

Mais si vous vous rendez compte qu’il n’y a pas de solution viable (charge de travail trop intense, problèmes non remontés à la hiérarchie, harcèlement…), alors, n’hésitez pas à en parler. Manager, médecin ou psychologue du travail sont là pour mettre en place des ajustements, ou vous proposer un accompagnement et des solutions adaptées. 

« Cependant, aucun travail ne vaut la peine de compromettre votre santé physique ou mentale », souligne justement Arthur Markman.

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