L’ancien magnat du cinéma et producteur ultra-puissant Harvey Weinstein est jugé depuis le 10 octobre 2022 pour viols et agressions sexuelles. Les témoignages accusant celui qui régnait en maître sur tout Hollywood ont provoqué un séisme dans l’industrie du grand écran, avec le lancement du mouvement international #MeToo.
Celui-ci purge déjà une peine de 23 ans pour viol et agression sexuelle à New York.
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Le faux orgasme de Jennifer Siebel Newsom décortiqué
À son procès, qui se déroule à la Cour supérieure de Los Angeles, écrit le New York Post, son avocat Mark Werksman a fait une demande dérangeante à la plaignante venue témoignée à la barre, Jennifer Siebel Newsom. L’actrice et réalisatrice américaine, également épouse du gouverneur de Californie Gavin Newsom, accuse Harvey Weinstein de l’avoir violée en 2005, d’abord avec les doigts, puis avec son pénis qu’elle qualifie de « déformé ». Elle s’était livrée dans une tribune publiée en octobre 2017 sur le site du Huffington Post.
Jennifer Seibel Newsom dénonce des faits qui seraient survenus dans une chambre de l’hôtel Peninsula du quartier huppé de Beverly Hills à Los Angeles, lors desquels elle aurait notamment simulé un orgasme afin qu’il éjacule plus vite, a-t-elle confié en larmes mardi 15 novembre 2022. La plaignante a précisé qu’elle avait agit ainsi afin d’écourter le viol qu’elle dénonce : « Je faisais du bruit pour qu’il finisse. Il m’avait déjà violée… C’est tellement grossier. Je suis désolé. »
Après ces aveux, délivrés avec beaucoup d’émotions, la défense d’Harvey Weinstein aurait donc demandé à la femme de 48 ans de récréer la scène et l’orgasme simulé qu’elle a décrit devant la tribunal. « Ce n’est pas Quand Harry rencontre Sally. Je ne fais pas ça », a-t-elle rétorqué en faisant référence à une scène culte du film sorti en 1989 et dans laquelle le personnage de Meg Ryan simule un orgasme bruyant dans un restaurant.
Mark Werksman, un avocat pugnace qui déstabilise les plaignantes
Lundi 14 novembre, Jennifer Siebel Newsom, catégorisée sous le pseudo de « Jane Doe 4 » dans l’affaire, avait raconté le moment du viol qu’elle dénonce, expliquant qu’elle devait retrouver le producteur pour une réunion d’affaires qui se serait rapidement transformée en agression lorsque Weinstein s’est mis en peignoir et aurait commencé à la « manipuler » et à la « menacer ».
Tout au long de l’audience, note le New York Post, l’actrice et réalisatrice du documentaire sur la masculinité toxique The Mask You Live In (2015), a été éprouvée par les questions incessantes de. l’avocat d’Harvey Weinstein, comme celles de la procureure adjointe du district, Marlene Martinez. Lorsque cette dernière lui a demandé si elle s’était déplacée à l’hôtel dans le but d’avoir des relations sexuelles, Jennifer Siebel Newsom se serait mise à crier et pleurer, jurant que ce n’était pas son intention.
Depuis le début du procès, Mark Werksman ne lésine par sur les propos provocateurs pour défendre son client. Comme le souligne TF1 Info, il avait insisté sur l’existence de la « promotion canapé » qui serait monnaie courant, et donc consentie, à Hollywood : « Ce n’est ni Brad Pitt, ni George Clooney. Vous pensez que ces femmes magnifiques auraient couché avec lui parce qu’il est sexy ? Non, c’est parce qu’il est puissant. »
Harvey Weinstein est mis en cause par plus de 80 femmes de violences sexuelles, dont au moins 14 qui ont témoigné avoir été violées. Si le dossier pénal ne permet par de l’inculpé pour toutes ces accusations, difficiles à prouvées, il risque la perpétuité.
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