Témoignages : elles s’engagent pour le bien-être animal

Un sentiment de révolte mais aussi beaucoup d’amour ont conduit ces femmes à donner de leur temps pour améliorer le bien-être des petites et grosses bêtes. Un engagement qui les porte.

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Carole, 50 ans, responsable d’une association : « Chaque animal qui s’en sort, c’est une petite victoire pour moi »

Il y a huit ans, alors que je démarrais une société de gardiennage de perroquets, des voisins m’ont interpellée pour des maltraitances. D’autres m’ont amené des animaux ou demandé de garder ceux de personnes hospitalisées. Je ne pouvais pas refuser alors j’ai monté l’association Lou, dont je m’occupe à plein temps. Actuellement, j’ai 200 chats et 6 chiens que je soigne, nourris et câline. Ils me procurent, au même titre qu’un enfant, une pureté que je retrouve assez peu chez les humains. Eux ne sont pas dans le paraître ! Les échanges sont simples. C’est un don, tout cet amour qu’ils me donnent. Quand je récupère des animaux mal en point, je fais les premiers soins puis je les emmène systématiquement chez un vétérinaire. Et je les laisse se remettre. Parfois, je les rééduque s’ils sont « agressifs » ou très peureux. Enfin, j’essaie de leur trouver une famille d’accueil mais je suis très exigeante. Ils vivent en liberté sur mon terrain. J’ai deux bâtiments, dont un sert aux malades ou aux sensibles. C’est très compliqué psychologiquement quand ils ont été maltraités ou quand on doit les faire euthanasier parce qu’on n’a pas le choix… mais chaque animal qui s’en sort, c’est une petite victoire pour moi. Ils ne sont pas uniquement un don d’amour, ils sont aussi parfois nos sauveurs quand on voit le bien qu’ils nous font. Malheureusement, je cours après les aides, les dons et j’y laisse beaucoup d’énergie.

Marianne, 62 ans, toiletteuse : « Leur bouille quand j’ai fini, c’est un cadeau« 

J’ai eu un chien pendant dix-huit ans, Archi. Quand il est mort, j’ai perdu un bout de moi-même. Ça m’a chamboulée au point de m’interroger sur le sens de ma vie. J’ai réalisé que je voulais travailler dans ce domaine. Une rencontre avec une toiletteuse a fini de me convaincre. Grâce à mon premier métier (j’étais architecte), j’ai la notion des volumes. J’ai tout de suite l’œil, c’est mon petit plus ! C’est ainsi que je suis devenue toiletteuse. J’ai proposé mes services à la SPA mais faute d’eau chaude dans leurs locaux, je n’ai pas voulu toiletter chez eux ! Difficile d’expliquer pourquoi j’ai ce penchant pour les vieux toutous. Ils me touchent, me bouleversent et me rappellent Archi. Puis, j’ai fait connaissance avec le refuge « animaux senior » de Bezons qui récupère des chiens âgés, en détresse, maltraités, abandonnés, etc. J’ai foncé proposer mes services et aujourd’hui, je les toilette gracieusement. Carolina, la responsable, vient dans mon salon régulièrement. Je fais très attention à eux car ils sont très abîmés, dans tous les sens du terme. Bien sûr, je les shampouine mais après, je leur fais une beauté et même des massages. Je m’attache à ce qu’ils vivent un moment privilégié. Ça peut durer d’une heure et demie à trois heures et demie. Leur bouille quand j’ai fini, c’est un cadeau. Mon amour des animaux a vraiment impacté toute ma vie. D’ailleurs, j’ai recueilli une vieille toutoute de 13 ans, aveugle, que j’adore.

Maya, 59 ans, milite contre la fourrure et l’élevage intensif : « Ça me semble essentiel de faire entendre ma voix « 

Mon engagement est multiple. Pour moi, défendre les animaux, c’est refuser beaucoup de choses. Quand je vois comment on les maltraite pour leur laine, leur fourrure, le cuir… C’est une honte ! Je suis engagée auprès de Peta, contre la fourrure, et de L214, contre l’élevage intensif, les essais sur les animaux de laboratoire… Je participe, dès que je le peux, à des manifestations car ça me semble essentiel de faire entendre notre voix. En 2015, il y a eu un autre tournant dans ma vie. Après avoir mangé dans un restaurant exceptionnel, totalement végan, j’ai décidé d’arrêter la viande. Je me sens bien plus en forme et en adéquation avec mes idées. Je ne porte ni fourrure ni cuir. Mes chaussures sont en matières naturelles, même chose pour mes sacs. Je n’ai que du make-up végan. En France, je me sens assez marginalisée. Ce n’est pas le cas en Inde d’où je suis originaire ou en Angleterre, où je passe beaucoup de temps. Alors, j’essaie d’en parler pour montrer que le véganisme n’est pas triste. De la même façon, si je rentre dans un magasin qui vend de la fourrure, je vais en discuter avec eux. Mon âge est souvent un atout pour lancer le débat. J’ai, d’ailleurs, le sentiment d’être un peu plus écoutée depuis quelques années.

Chantal, 66 ans, enquêtrice maltraitance : « J’avais besoin de donner et de recevoir en retour »

Chez moi, les animaux ont toute leur place, j’en ai six à la maison. J’ai longtemps fait la trésorerie d’un refuge puis je me suis occupée des post-adoptions. J’allais chez les gens, je vérifiais que l’animal se sentait bien, que les vaccinations étaient à jour, etc. Aujourd’hui, je suis « enquêtrice maltraitance » bénévole. C’était un souhait car la souffrance animale me touche énormément. Durant ma vie professionnelle, j’ai beaucoup donné aux êtres humains mais les retours ne sont pas toujours là. Les animaux, eux, donnent sans compter. Ils nous aiment sans filtre, sans jugement, sans tricherie. On ne se sent jamais trahie ! J’avais besoin de donner et de recevoir en retour. Quand un signalement nous arrive, on se rend sur place, on constate les faits et on discute. Parfois, il s’agit d’une méprise ou de négligence et, d’autres fois, c’est assez terrible. Ça me fend le cœur, c’est parfois lourd à porter psychologiquement. La maltraitance est passible d’une amende de 750 euros et ça peut aller jusqu’à l’enlèvement de l’animal. Heureusement, il y a aussi de belles histoires comme ce petit bichon maltraité qui, aujourd’hui, vit dans une famille qui en prend grand soin.

5 façons de s’engager

1/ Je participe aux lundis verts. Une fois par semaine, je mange 100 % végétarien.

2/ J’adopte, je n’achète pas. Mieux vaut s’adresser à un refuge ou à une association. Les frais induis servent à rembourser les soins, la nourriture… et à pérenniser leurs activités.

3/ Je donne de mon temps. Promener un chien, prendre soin d’un chat, nettoyer des cages de lapins, récolter des croquettes en magasin, etc. Les idées ne manquent pas. Tournez-vous vers les associations de votre quartier comme la SPA, 30 Millions d’amis…

4/ Je défends la vie sauvage. En créant dans mon jardin des refuges (tas de bois, haies, hôtels à insectes) pour animaux, en plantant des fleurs mellifères, etc. On peut aussi devenir « vigie nature » pour observer la faune de sa région (oiseaux, hérissons, papillons…) sur vigienature.fr.

5/ Je deviens enquêtrice. Face à la recrudescence des signalements de maltraitance, nombre d’associations recrutent des enquêteurs bénévoles qui vérifient l’état des animaux et des logements.

Pour en savoir plus

Refuge « animaux senior » : www.animauxseniors.com

L214 : l214.com

Association Lou : 07 84 94 66 31 et facebook.com

Peta : 01 70 77 83 28 et petafrance.com

SPA : la-spa.fr

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