Interview de Pascal Bataille : “Je ne renie rien !”

L’inoubliable acolyte de Laurent Fontaine se lance dans l’aventure du théâtre !

Ici Paris : Comment vous est venue l’idée de produire Pin Pon et les petits monstres ?

Pascal Bataille : Je m’intéresse à cet art depuis longtemps. Je ne connaissais pas bien les pièces de théâtre pour enfants, même si j’y amenais parfois mes 4 garçons, mais je connaissais Nicolas Hirgair et Yann Galodé, les comédiens. Pin Pon et les petits monstres est interactif, unit le ludique et le pédagogique. Apprendre par le biais de l’humour aux 4-10 ans, les sensibiliser aux accidents domestiques et aux premiers secours, c’est important.

IP : Après les incendies de cet été en Gironde, est-ce aussi une manière de célébrer les pompiers ?

PB : Je n’ai pas été impacté, mais j’ai hébergé des amis évacués. On réalise que ça n’arrive pas qu’aux autres. Mon aîné, Timm, qui devait partir à l’étranger, a dû suspendre ses études à cause du Covid. Il s’est engagé comme sapeur-pompier en 2021 et il est maintenant réserviste.

IP : Vous êtes papa de 4 garçons : Théo et Tristan avec Bénédicte, Timm et Talal avec Adra.

PB : Ils sont issus de deux mariages successifs, mais c’est une vraie fratrie. Adra s’est superbement occupée de mes aînés qu’elle a connus petits. Et je suis en très bons termes avec leur maman, Bénédicte. Elle voyageait souvent pour son travail, donc j’avais beaucoup mes fils, et cela comblait le papa gâteau que je suis. Tous s’entendent très bien. Ils sont à Paris, sauf Timm qui fait des études de paléontologie à Genève. Théo a créé Trusty, une start-up dans le domaine du recrutement. Tristan fait de la déco avec Adra dans son agence d’architecte d’intérieur. Talal veut être gardien de foot.

IP : Vous êtes aussi homme d’affaires.

PB : Je suis un entrepreneur. On a créé un hôtel avec la sœur d’Adra dans le Perche, Côté Parc. On était associés mais je voulais vivre au Cap-Ferret où j’ai mes racines. J’y suis plus heureux qu’à Paris. J’y ai ouvert l’hôtel Côté Sable en 2007.

IP : Avec votre acolyte, Laurent Fontaine, vous avez monté une maison d’édition, publié des livres, fait de la télé…

PB : On s’est connus en 1983, on était alors étudiants en journalisme. Cela va faire 40 ans ! Amis, associés, on a travaillé ensemble sur Canal Jimmy, TF1… On aimait ce qu’on faisait. On y mettait du cœur. On ne s’est pas quittés jusqu’en 2013.

IP : Pourquoi Y’a que la vérité qui compte s’est-elle arrêtée, en 2006, après 4 ans ?

PB : La TNT est arrivée et a grignoté des parts d’audience. L’émission a été remplacée par des fictions américaines moins coûteuses.

IP : Vous attendiez-vous à un tel succès ?

PB : Ce qui a fonctionné auprès du public, c’est qu’on était sincères, proches des gens. On n’a jamais triché. Bienveillance, empathie, amour des gens, on est comme ça dans la vraie vie.

IP : Vous avez cependant bien rebondi.

PB: Oui, j’aimais la diversité. On a continué d’être producteurs. Avec Laurent, on a aussi fait de la radio, les matinales de Nostalgie, puis je suis allé sur Sud Radio. La radio est ce qui me manque le plus aujourd’hui. Laurent, lui, est parti s’installer à Marrakech avec son épouse.

IP : Il y a eu des divergences politiques avec Laurent…

PB : Oui, à partir de 2017. On est proches sur les valeurs de fond : on est tous deux de centre gauche. Mais Laurent s’est emballé pour Macron. Pas moi…

IP : D’où vient le retour des podcasts ?

PB : C’est une belle histoire. Quand on a fermé les groupes de production Loribel et Groupe Unimedia, en 2012, mon ami Benoît Buia a acheté des catalogues d’émissions pour les revendre sur d’autres chaînes. Pendant le confinement, il a mis certaines émissions découpées en séquence sur Facebook et YouTube. Y’a que la vérité qui compte a été un succès inattendu. On a pensé alors à des émissions anniversaires mais TF1 ne nous a pas répondu. Cyril Hanouna a dit : « C’est génial » et nous sommes donc diffusés depuis le 8 septembre sur C8.

IP : Quels sont vos projets ? 

PB : Produire d’autres comédies et des émissions télé. J’ai aussi un nouveau projet d’hôtel. J’ai 62 ans. J’ai eu beaucoup de chance. Je n’ai pas de sentiment d’échec personnel. Marié et divorcé deux fois, je ne renie rien de ce que j’ai vécu. J’ai une famille recomposée géniale. J’ai aujourd’hui une compagne, Inès, dont je suis très amoureux et avec qui je suis très heureux. J’ai l’impression d’avoir été gâté par la vie. 

PROPOS RECUEILLIS PAR ELSA CHEMOR

> à voir 

À partir de 4 ans. Jusqu’au 31 décembre au théâtre Comédie Bastille.

Réservations au 01 48 07 52 07 ou sur comédie-bastille.com

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