Paru le mardi 25 octobre 2022, les conclusions du baromètre “Les salariés Français et le harcèlement au travail”, mené par l’IPSOS pour Qualisocial – une entreprise “spécialiste des questions de l’engagement, du bien-être et de la santé mentale au travail” – fait état d’un constat alarmant quant au harcèlement au travail.
Conduite auprès de “2000 salariés français représentatifs de la population”, l’étude indique qu’un Français sur trois en a déjà été la victime. Un chiffre qui découle d’une “méconnaissance” de ce délit, selon le baromètre.
Le harcèlement au travail encore trop méconnu
En effet, 44% des travailleurs interrogés ont avoué ne pas être bien informés sur le sujet.
Une méconnaissance qui entraîne, pour 73 % des Français, “un sentiment de difficulté à identifier avec précision les situations de harcèlement au travail”, détaille IPSOS.
Concrètement, lors de l’étude, une situation montrant un directeur invitant une collaboratrice à dîner un samedi soir, avant qu’elle confie à sa collègue avoir peur d’être réprimée si elle refuse ses avances, n’a pas été identifiée comme une situation de harcèlement.
Heureusement, alors que seulement 14% des salariés se sont dit “très bien” informés sur la question du harcèlement, côté législation et droit du travail, 35 % d’entre eux ont finalement déclaré connaître leurs droits en matière de harcèlement au travail.
1 salarié sur 3 victime de harcèlement au travail
Malgré la méconnaissance qui persiste autour du harcèlement, 74% des salariés pensent que ces situations sont répandues en France, et qu’elles s’aggravent.
Ainsi, après avoir été informé de la définition du harcèlement, 75% des salariés ont déclaré l’avoir déjà vécu, dont certain.es à plusieurs reprises. Les personnes les plus touchées se sont révélé être les moins de 35 ans, les salariés issus de petites entreprises et les femmes – 38% à en avoir subi, contre 31 % d’hommes.
Ce sujet, qui touche de nombreux salariés français.es, est aujourd’hui perçu comme “prioritaire” dans le monde du travail, pour 54% des travailleur.euses, loin devant la question du chômage.
Des situations avec des témoins et non dénoncées
“Parmi les victimes, 3 sur 4 déclarent que la situation de harcèlement s’est produite en présence de témoins”, révèle l’enquête. Mais alors que la majorité de ces témoins sont des collègues, ceux-ci ne réagissent pas dans 53% des cas, ou seulement après coup pour 25% d’entre eux.
De même, seulement 34% des victimes ont confié avoir mis leur employeur au courant de la situation. Pourtant, ces derniers ne réagissent pas de la même manière en fonction des statuts : ainsi, si la victime est manager, l’employeur réagira “bien” dans 90% des cas, contre dans seulement 34% des cas, si elle ne l’est pas.
Et ces situations de harcèlement sont finalement le plus souvent défavorables aux victimes : seules 25% considèrent que “la situation s’est conclue en défaveur de l’auteur”.
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