David Bowie : Paranoïa, drogue et rock'n'roll !

Persuadé que les extraterrestres allaient venir l’enlever, le chanteur à vécu l’enfer !

Au dernier Festival de Cannes, l’icône pop révolutionnaire, déjà légendaire de son vivant en faisant de sa vie une œuvre d’art bien au-delà de ses chansons, est revenue en pleine lumière.

Six ans après la disparition de David Bowie à 69 ans à peine, des suites d’un courageux combat contre un cancer du foie qui s’est généralisé, un documentaire inédit a été projeté en exclusivité mondiale, retraçant de coc l’incroyable parcours de cet artiste hors norme.

En salle depuis quelques jours, Moonage Daydream de Brett Morgen, dévoile aussi les parts d’ombre et de mystère de l’interprète de Let’s Dance, parmi les tubes planétaires qu’il nous a laissés. Fulgurant, crépusculaire, insaisissable, inspirant et avant tout génial, la star aurait fêté cette année le 50e anniversaire de ses débuts en 1972. Précurseur dans bien des domaines dans l’Angleterre puritaine de l’époque, Bowie a été l’un des premiers à bousculer les genres, choisissant souvent un look androgyne comme avec son personnage de Ziggy, ultra-maquillé.

Son urine conservée au réfrigérateur

Un jour, un animateur se fera vertement remettre en place en lui demandant s’il portait des chaussures d’homme, de femme ou de bisexuel. « Ce sont des chaussures, gros bêta ! », lui a sèchement rétorqué le chanteur. Sur scène ou sur les pochettes de ses albums, Bowie s’est métamorphosé tant de fois. « Ses différents personnages étaient une manière d’exorciser sa peur de devenir schizophrène comme son frère (qu’il admirait et qui s’est suicidé, ndlr) ou d’autres membres de sa famille maternelle », estime dans le magazine ne” Elle notre confrère Christophe Conte. La religion avait beaucoup d’importance pour l’artiste disparu, mais ses croyances pouvaient aller dans tous les sens : « Bouddhiste le mardi, nietzschéen le vendredi ! », confiait souvent celui qui était tout autant fasciné par la conquête spatiale, le théâtre kabuki ou les romans de Jean Genet. Mais Bowie tentera aussi de cohabiter avec quelques démons, notamment la drogue à haute dose, tout en comprenant qu’il se mettait en péril.

“Il vit sous des montagnes de cocaïne”

Installé en Californie au milieu des années 70, il dépérit, résumant sa vie à une mouche dans un verre de lait : « Je me sens comme cette mouche… Un étranger dans un lieu hostile… » « C’est l’époque où il vit sous des montagnes de cocaïne… », révèle encore Christophe Conte. « Il ne se nourrit que de lait et de poivrons car il est tellement paranoïaque qu’il pense qu’on veut l’empoisonner ou que des extraterrestres vont venir l’enlever… » Pire : pendant un temps, Bowie conservera son urine au réfrigérateur, tandis qu’il couvre les murs de sa maison de signes cabalistiques. Des érives qui pourtant nourriront on inspiration. Toutefois, ‘artiste comprend qu’il se et alors en grand danger : Comme il sait que la coke et a sorcellerie sont en train de le évorer tout cru, il quitte L.A. our l’Europe. Il demande  Angie, sa compagne, qu’il résente encore à la presse en 976 comme la femme de sa vie, de lui trouver une maison en Suisse. Ils ont compris que s’ils s’installaient là-bas, ce serait fiscalement intéressant… », raconte le chanteur et biographe Jérôme Soligny. « Et soudain, j’ai trouvé l’amour… » : nous sommes en 1992. Alors qu’il a renoué avec une vie plus saine, “Ziggy” épouse Iman, sa dernière compagne, qui lui a donné une fille, Alexandria Zahra. En 2014, Bowie apprend qu’il est atteint d’un cancer du foie, sans espoir de s’en sortir.

Malgré de lourds traitements, il signe juste à temps un ultime album. Blackstar (Étoile noire) arrive dans les bacs le 8 janvier 2016, le jour de ses 69 ans.

Mission accomplie. David Bowie meurt deux jours plus tard. Selon ses dernières volontés, ses cendres ont été dispersées sur l’île de Bali, selon le rite bouddhiste.

François Perret 

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