Violences sexuelles sur mineurs : le gouvernement s’engage

Après un an d’enquête et des milliers de témoignages recueillis, la Ciivise publie son rapport sur les conséquences traumatiques des violences sexuelles sur les enfants. Le gouvernement annonce dans la foulée la mise en place de plusieurs mesures pour lutter contre ce fléau.

  • Conséquences
  • Préconisations de la Ciivise
  • Engagements du gouvernement 

Il y a un an, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) lançait un appel à témoignages pour "écouter et entendre les victimes" de violences sexuelles subies durant l'enfance. Ce mercredi 21 septembre, la Ciivise rend son rapport et dresse un bilan édifiant de la situation en France. Pendant plusieurs mois la commission, créée par le gouvernement en 2021 suite à la prise de conscience suscitée par la sortie du livre La Familia Grande de Camille Kouchner, a enquêté sur le sujet et recueilli plus de 16 000 témoignages de victimes par téléphone, questionnaires ou lors de réunions publiques. Ce qu'il en ressort, c'est que 8 victimes sur 10 décrivent des faits incestueux. "Les actes sexuels débutent très tôt, se réitèrent et perdurent, en particulier lorsqu'ils se sont produits dans le cadre de la famille ou de l'entourage proche", indique le rapport. Un autre chiffre montre que 1 victime d'inceste sur 4 avait moins de 5 ans lorsqu'elle a été abusée. La Ciivise estime par ailleurs à 160 000 le nombre d'enfants victimes de violences sexuelles chaque année.

Des conséquences sur le long terme 

Le bilan de la Ciivise met également en lumière les conséquences de ces violences vécues dans l'enfance une fois l'âge adulte atteint. On le remarque, elles ont des impacts dramatiques et traumatiques sur le long terme, notamment sur la santé psychique et physique des victimes, au niveau de leur confiance en soi, leur vie affective, sexuelle et professionnelle"Les conséquences des violences sexuelles sont d'autant plus grandes que la victime est jeune, qu'il s'agit d'un viol commis par un ou plusieurs proches, que les violences ont commencé tôt et/ou sont répétées et accompagnées de menaces ou d'autres violences." Des traces profondes qui s'accompagnent de multiples symptômes (troubles du sommeil, cauchemars, évitement de lieux, de personnes, irritabilité, signes de souffrance physique sans cause organique, état de dissociation cognitive, corporelle et émotionnelle etc).

Les 5 principales préconisations de la Ciivise

Suite à ces observations, la Ciivise a mis au point 20 préconisations afin de lutter concrètement contre les violences sexuelles faites aux enfants. Elles s'articulent autour de 4 axes fondamentaux : le repérage, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin, et la prévention. Parmi elles, on retrouve : 

  • Organiser le repérage systématique des violences sexuelles ;
  • Créer une cellule de conseil et de soutien pour les professionnels ;
  • Mettre les moyens pour lutter contre la cyber pédocriminalité ;
  • Prendre en charge les victimes avec des soins spécialisés ;
  • Lancer une campagne d'information et de sensibilisation au niveau national. 

Les engagements du gouvernement 

Face à ces situations délétères pour les victimes de violences sexuelles, le gouvernement, qui a pris connaissance des préconisations de la Ciivise, souhaite agir. La secrétaire d'État chargée de l'Enfance, Charlotte Caubel, a annoncé à nos confrères du Figaro la mise en place prochaine de plusieurs mesures pour "accélérer le repérage des enfants victimes de violences sexuelles et d'inceste." Car "c'est une urgence de santé et de société", soutient Charlotte Caubel. L'une des premières mesures sera dédiée au lancement d'une grande campagne nationale d'information sur ces violences début 2023. Autre engagement prévu dans les mois à venir : la création d'une cellule de conseil et de soutien à destination des professionnels qui travaillent auprès des enfants. 

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