Ambronay, une ville qui bat au rythme de la musique baroque

Le festival se déroule jusqu’au 9 octobre, uniquement durant les week-ends. Cette année, plus de 30 concerts sont programmés dont les plus prisés sont ceux qui se déroulent dans l’abbaye, un lieu à l’acoustique parfaite qui peut accueillir un millier de personnes. Le 17 septembre, il y avait foule pour écouter (entre autre) deux cantates écrites par le jeune Haendel lors de son séjour en Italie, confiées à la direction de René Jacobs à la tête du Freiburger Barockorchester, de Kateryna Kasper et de Yannick Debus.

Musique à tous les étages !

Durant cette période, toute la ville – qui compte plus de 2600 habitants – semble vibrer au son de la musique baroque. Notamment les anciens locaux du couvent, où des logements sont proposés aux musiciens, pendant le festival mais aussi tout au long de l’année pour des résidences artistiques. « Ce sont 450 artistes qui répètent, se produisent, s’en vont mais restent aussi beaucoup plus longtemps. Ca joue dans les couloirs, dans les salles… Il y a du mouvement, du bruit, de la musique et c’est ça qui est génial » souligne Pierre Bornachot, le délégué artistique du festival.

FTR

En 2019, l’année ses quarante ans, plus de 18 000 personnes sont venues assister aux concerts à Ambronay, soit un taux de remplissage de 94,10 %. De quoi faire pâlir d’envie de nombreux organisateurs de festivals musicaux.  

Rencontre avec un lieu unique

Et pourtant, tout est parti de presque rien à savoir un groupe de bénévoles passionnés de musique. En 1980, ils décident d’organiser un festival avec trois concerts, sans se focaliser sur la musique baroque. Le quintette de cuivres du trompettiste Guy Touvron, l’Orchestre de chambre de Toulouse et un duo voix et piano avec le baryton Udo Reinemann : c’était le programme de la première édition.

Pour accueillir ce festival, les organisateurs ont voulu faire revivre – avec l’aide des pouvoirs publics – un lieu tombé en désuétude, une abbaye bénédictine fondée au XIe siècle, un espace de 7000 m² « morcelé, qui servait en partie de remise pour toutes sortes de vieux outils agricoles, de meubles usagés et j’en passe », racontait Alain Brunet, le créateur du festival à dans le journal La Croix en 2019. Aujourd’hui, l’abbaye a retrouvé en très grande partie sa beauté et surtout, elle vit et elle vibre !

Une acoustique divine

L’atout de l’abbatiale, c’est bien sûr son acoustique unique, cristalline, qui sert totalement la musique. La preuve : certains chefs conçoivent et composent des œuvres spécialement pour ce lieu. C’est le cas de l’argentin Leonardo García Alarcón. Le 23 septembre, il proposera en première mondiale La Passione di Gesù, une œuvre hors normes pour 6 solistes, 21 choristes et 25 instrumentistes. 

Un lieu qui vit toute l’année

Ambronay est aussi devenu en 2003 un Centre culturel de rencontre, dédié à la création artistique, la médiation vers les publics, la recherche et la formation de jeunes talents. C’est ce qui permet à ce festival dédié aux musiques anciennes de s’inscrire dans le présent, sans passéisme, avec une énergie qui ne se dément pas au fil des années.  

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