Elizabeth Alexandra Mary Windsor, la reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et la cheffe du Commonwealth est décédée ce jeudi 8 septembre à Balmoral .
Ce jeudi 8 septembre, les drapeaux sont en berne sur le toit de l’emblématique palais de Buckingham. La reine Elizabeth II est décédée à l’âge de 96 ans. Après avoir passé plus de 70 années sur le trône, elle cède sa place à son fils, le prince Charles. La fin d’un règne historique, à bien des égards. Depuis quelques jours, Sa Majesté n’était pas dans sa meilleure forme, et dans les dernières heures de sa vie, elle avait été placée sous surveillance médicale, sur demande de ses médecins qui étaient préoccupés.
Bien que très affaiblie et aidée d’une canne en raison de problèmes de mobilité, la grand-mère des princes William et Harry n’aurait manqué la cérémonie d’ouverture de son Jubilé pour rien au monde. À la surprise générale, le 2 juin 2022, la reine était apparue souriante sur le balcon du palais royal sous les applaudissements de la foule. Une ovation qui était le reflet de tout l’amour que portaient les Britanniques à leur reine. En rendant son dernier souffle, Elizabeth laisse en effet derrière un peuple orphelin.
The Queen died peacefully at Balmoral this afternoon.
The King and The Queen Consort will remain at Balmoral this evening and will return to London tomorrow. pic.twitter.com/VfxpXro22W
Pourtant, rien ne la prédestinait à vivre un tel destin. Fille aînée de prince Albert de Saxe-Cobourg et d’Elizabeth Bowes-Lyon, « Lilibeth », comme la surnommaient ses parents, a grandi dans le quartier de Mayfair, loin du faste de Buckingham. En troisième place dans l’ordre de succession, Elizabeth n’aurait jamais dû monter sur le trône du Royaume-Uni. Cependant, quand son oncle Edward VII a renoncé à sa couronne par amour pour sa sulfureuse divorcée américaine, Wallis Simpson, son destin a basculé. Celle qui est devenue héritière par la force des choses n’a alors que 25 ans lorsqu’elle est couronnée reine, le 6 février 1952. Un quart de siècle seulement et une lourde responsabilité sont venus peser sur ses jeunes épaules comme une sentence à la solitude. Elle y a fait face. Hésitante à ses débuts, elle paraissait presque noyée dans son imposant manteau bordé d’hermine lors de son couronnement le 2 juin 1953.
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Elizabeth II : la reine de tous les records
Le Prince Philip, lui, était déjà à ses côtés, maugréant depuis l’ombre du second rang mais résigné. Il aura été son unique folie : ce beau blond venu de Corfou sans-le-sou, que son père, George VI voyait d’un mauvais œil. Mais Elizabeth est intraitable et l’épouse le 20 novembre 1947. Elle ne reviendra jamais sur son choix, pas même lorsque des années plus tard, on souffle dans les dîners mondains que le prince consort lui serait infidèle. Malgré les rumeurs, vraies ou fausses, Philip sera son roc et son confident pendant plus de 74 ans de mariage. Ensemble, ils élèvent leurs quatre enfants, Charles, Anne, Edward et Andrew avec le mélange de froideur et de fermeté qui caractérise l’éducation des aristocrates anglais.
Elizabeth aura été une monarque attachée au protocole au point de passer parfois pour insensible, voire déconnectée de son peuple, réservant ses plus grandes démonstrations d’émotion aux courses hippiques et à ses corgis. Mais elle avait parfaitement compris l’importance du stoïcisme chez un souverain qui a perdu son pouvoir politique. C’est précisément son imperméabilité qui lui a permis de traverser les époques, se préservant de la mode afin de ne jamais être démodée.
Alors que ses descendants peinent à susciter l’enthousiasme des Anglais, Elizabeth n’aura jamais cessé de faire l’unanimité, travaillant sans accroc aux côtés des quatorze premiers ministres qui se sont succédé durant son règne, dont Winston Churchill et Margaret Thatcher. L’engouement pour la reine outrepassait largement les frontières du Royaume-Uni, accueillie avec ferveur lors de chacun de ses déplacements officiels. Experte dans l’art de dissimuler ses peines autant que ses opinions, elle aura mérité comme nul autre son statut d’icône.
Elizabeth II profondément marquée par le décès du prince Philip
Durant le règne d’Elizabeth II, la monarchie britannique aura fait face à plusieurs crises, les plus importantes d’entre elles, indubitablement issues de sa propre famille. Divorces, tromperies et autres scandales, les Mountbatten-Windsor n’auront pas été épargnés. Cependant, une épreuve s’est avérée plus insurmontable que les autres. Le 9 avril 2021, la reine perdait le grand amour de sa vie, le prince Philip. En témoigne une image qui reste, d’une tristesse quasi insoutenable que celle de la reine, chapeautée comme toujours mais cette fois minuscule, presque ratatinée sur ce banc désert de La Chapelle St George lors des funérailles du prince consort. Cependant, elle s’est toujours montré digne pour honorer la mémoire de son défunt époux, comme ce fut le cas lors de la cérémonie en hommage à Philip, le 29 mars 2022.
Depuis cette disparition, elle était moins monarque que veuve esseulée : la vie sans Philip s’avérant terne pour Lilibeth. L’apparat et les cérémonies pompeuses ne suffisaient plus à combler le vide. Même ses distractions préférées, comme les courses de pigeons et les matchs de football, n’avaient plus la même saveur pour Elizabeth. Pour autant, Sa Majesté n’a cessé de surprendre. De sa tendre apparition au côté de l’Ours Paddington à son projet de pub, elle a toujours su s’imposer comme une femme épatante et étonnante. Après avoir vécu de belles années, la reine s’est laissé glisser vers les retrouvailles avec son cher et tendre, sans presser le pas, mais sans jamais douter de cet ultime itinéraire. Preuve que chez les Mountbatten-Windsor, l’amour est une faille qui se transmet de génération en génération. La Reine Elizabeth II s’en est allée. God Save The Queen.
Crédits photos : Agence / Bestimage
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