Gérald Darmanin est partout : le ministre de l’Intérieur est sur tous les fronts en cette rentrée 2022, et il va jusqu’à agacer certains cadres du parti Renaissance, ainsi que des membres du gouvernement. Ils lui reprochent son omniprésence qui ressemble à une stratégie ambitieuse.
Gérald Darmanin agace son propre camp. Le ministre de l’Intérieur a été tellement présent dans les médias cet été que c’est à se demander s’il a pris quelques jours de vacances pour se reposer. Lutte contre les rodéos urbains, déplacements dans toute la France lors des incendies et des périodes de canicule, agression de policiers, Gérald Darmanin est beaucoup intervenu pendant la période de grandes vacances. Dans L’Obs daté de ce mardi 1er septembre 2020, un cadre de la Macronie se confie sur l’exaspération que peut susciter l’omniprésence du ministre et pointe le manque de crédibilité qu’elle lui confère en vue de l’élection de 2027 : « Gérald, il a quoi comme troupes ? Il est juste ministre. Il est indispensable au gouvernement par son poids dans l’opinion, mais il n’a pas de poids politique. Darmanin, c’est comme Jack Lang, il ne peut pas aller à la présidentielle. », rapporte l’hebdomadaire.
Une comparaison qui fait référence à la présence fréquente de l’ancien ministre de la Culture dans les médias lorsqu’il s’agit de commenter l’actualité des arts et lettres, mais à son faible poids politique. Si Gérald Darmanin se positionne pourtant tout simplement sur les sujets qui concernent son ministère, certains y voient une stratégie et une ambition personnelle comme son mentor, Nicolas Sarkozy, qui s’était servi du ministère de l’Intérieur comme d’un tremplin. Le député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes Éric Ciotti avait confié au Monde cet été : « Il s’inspire de ce qu’a fait Nicolas Sarkozy en 2002 et esquisse une stratégie pour 2027. Il est dans une surenchère d’annonces qui ne sont jamais véritablement suivies d’effets. C’est du Sarko dévalué. ». Une opinion que partagent donc les membres de la Macronie qui commencent à redouter l’ « après-Macron ». Gérald Darmanin pourrait bien être un candidat sérieux à la succession du président réélu, même si l’on ne sait pas encore sous quelle bannière il pourrait être candidat : Renaissance ou Les Républicains.
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Gérald Darmanin, un ministre égocentrique ?
Le ministre de l’Intérieur privilégierait donc son intérêt personnel sur celui du pays, si l’on en croit ses détracteurs. Ce mercredi 31 août, il était l’invité de C à vous. Pierre Lescure a commencé à évoquer le séminaire gouvernemental de rentrée qui s’est tenu le même jour. Le chroniqueur a ainsi profité du sujet, et des rumeurs, pour poser une question directe à l’homme politique : « Nos confrères du Parisien soulignaient ce matin que ce séminaire avait pour but de rappeler aussi à chacun qu’il faut jouer collectif au gouvernement et qu’il s’agissait, je les cite, de ‘calmer le bal des ego’. Est-ce que vous vous êtes senti concerné ?« , a-t-il demandé à Gérald Darmanin. « Non !« , a répondu immédiatement le ministre de l’Intérieur. Il a alors poursuivi : « Quand on a une personnalité, je crois qu’on contribue à une polyphonie, il faut effectivement faire attention à éviter la cacophonie. La cheffe d’orchestre, c’est la Première ministre et il faut répondre à la baguette de la Première ministre. » Officiellement, la partition est claire.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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