L’humoriste incarne une prof martyrisée par ses élèves dans la comédie La Très Très Grande Classe, sortie en salles le 10 août. Elle se confie sur son parcours scolaire.
Qu’est-ce que ça vous a fait de retourner à l’école, de l’autre côté de la barrière ?
MELHA BEDIA : C’était marrant de se tenir derrière le bureau et de demander le silence ! Je me suis inspirée de profs que l’on m’a présentés et qui m’ont raconté leur quotidien. Ils arrivent avec plein de bonnes intentions, une envie de transmettre et, souvent, c’est une grosse désillusion. Je ne pense pas que ce soit la faute des élèves. Tout le système s’est enrayé. On ne parle pas de ce que vivent les enseignants. Comme les soignants, ils sont très mal payés alors qu’on devrait les chouchouter.
Quelle élève étiez-vous ?
J’étais une très bonne élève ! Mon grand frère, Ramzy, prenait très à cœur ma scolarité. Les week-ends, il me faisait bosser comme une dingue. Il nourrissait de grandes ambitions pour moi : prépa HEC, c’était son rêve ! Et comme j’étais assez douée en littérature, il visait hypokhâgne, puis Sciences Po… bref il a voulu tout me faire faire ! J’ai eu mon bac à 16 ans, beaucoup trop tôt. À l’époque, je ne savais absolument pas ce que je voulais faire. J’ai fait trois jours en anglais à la Sorbonne avant que mon amie Diam’s ne m’embarque dans sa tournée comme styliste. Quand elle m’a dit «tu vas faire ma première partie», j’ai foncé !
Le stand-up, vous y pensiez déjà depuis un petit moment ?
C’était un secret enfoui en moi. Je n’osais pas l’avouer à mon frère de peur qu’il le prenne mal. Ça a été le cas ! Il avait peur pour moi. Il était surprotecteur ! Du coup, il ne m’a pas parlé pendant deux ans. Pire, il m’a mis des bâtons dans les roues ! Finalement, cela a été un mal pour un bien car ça m’a donné la niaque !
Votre humour est né à l’école ?
Dans mon établissement catholique, j’étais très timide. Et j’ai eu un déclic. Je me suis mise au foot et à l’humour. Au foot, pour draguer le fils de la maîtresse. Je me suis pris un vent mais grâce à lui je suis devenue une super footballeuse ! Quant à l’humour, c’est devenu mon mécanisme de défense face à la cruauté des autres enfants. L’humour m’a permis de surmonter mes complexes. Si je ne l’avais pas, je serais en dépression. Les gens se disent que je me suis forgé une carapace, mais je l’adore ma carapace ! Je ne la changerais pour rien au monde !
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