Vers un nouvel album pour MC Solaar : "J'espère qu'il sortira en 2022 ou en 2023"

MC Solaar, auteur, compositeur et interprète est un rappeur incontournable et un précurseur : il a été l’un des premiers artistes à populariser le rap en France dès le début des années 90. Avec sa plume, sa voix, son flow et son sourire, le temps ne semble pas avoir de prise sur lui. Il passe cette semaine sur franceinfo et évoque ses plus de 30 ans de carrière. 

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Depuis son premier album sorti en 1991, Qui sème le vent récolte le tempo, vendu à plus de 5 millions d’exemplaires et récompensé par cinq Victoires de la musique jusqu’à son huitième album Géopoétique (2017) qui marquait son retour après une dizaine d’années d’absence, MC Solaar voit son public, désormais intergénérationnel, répondre toujours présent. MC Solaar est, enfin, à la tache puisqu’il prépare un nouvel album dont la sortie est prévue en 2022 ou 2023 et pour nous faire patienter, il se produit, cet été et cet automne, avec le The big band project dans des festivals.  

franceinfo : Après la sortie de Cinquième As, votre album aux plus de 600000 exemplaires vendus, vous vous repositionner comme l’un des artistes majeurs de la musique française. Est-ce que vous avez traversé des périodes de doute ?

MC Solaar : Oui, il y en a une particulière où j’entends Jean-Jacques Goldman qui dit qu’il va s’arrêter un petit moment. Je saute sur l’occasion, je dis à mon manager : je vais m’arrêter un petit moment. Il me demande : « Pourquoi ? » Parce que Jean-Jacques Goldman le fait. Et je crois m’arrêter deux ans. Et puis je m’arrête trois, quatre, cinq, six, sept, huit, et puis là, il me dit : « Ce serait peut-être le moment de travailler, non ? » Et quand on reprend, effectivement on a du doute, on ne sait pas dans quel direction aller. Ça fait plus de cinq ans, six ans, sept ans, sans avoir touché à de la musique. Alors, ce n’est pas le doute de si on est ‘In’, encore actuel, mais on a un doute sur la méthode de travail, est-ce que le son va être bon ?

Est-ce qu’on sait encore faire ?

Est-ce qu’on sait encore faire du vélo ? J’essaye d’être toujours un peu actuel, quoi.

Vous avez été touché, à des moments, par la page blanche ?

« La hantise de la page écrite« , comme disait Akhenaton ! Je l’ai eu, oui, oui.

Pour ma part, s’il y a de la musique au moment où j’écris, je sais que le cheminement avance.

à franceinfo

Comme je n’ai pas été en studio pendant des années, quand on écrit quelque chose, on ne connaît pas la rythmique et on pense que c’est mauvais parce qu’on ne le fait pas en cadence.

Après Mach 6 (2003) et Chapitre 7 et donc le single Da Vinci Claude qui est juste incroyable, récompensé encore par une Victoire de la musique en 2007, il va falloir attendre presque 11 ans, pour vous voir revenir. C’était une période de silence nécessaire ?

C’est une période de silence presque involontaire parce que j’étais dans mes années « Jean-Jacques Goldman ».

Oui, mais il y avait aussi votre côté ‘papa’ pour être proche de vos enfants !

Oui, Ça l’a permis, oui. C’était l’excuse de Jean-Jacques et tout allait en concomitance. Oui, sept ans où tu regardes un peu grandir ton petit et puis tu te dis waouh ! Imagine si tu chantes des trucs et qu’il n’y comprend rien. Donc c’était une des difficultés quand je suis retourné en studio. Et puis, une des solutions à laquelle j’ai pensé c’est que j’étais parti tellement longtemps que je revenais avec un sonotone. J’ai mal au dos, j’ai de l’arthrite, de l’arthrose, tout. C’était une façon de dire que, ouais, je suis parti depuis bien longtemps.

Et pourtant le retour va être fracassant, vous sortez : Géopoétique avec ce premier single d’une force inouïe, Sonotone et ce phrasé ! J’ai même l’impression que vous avez gagné encore plus en rythmique. La nouvelle génération a même du mal à vous suivre, a même du mal à interpréter vos titres. Ça fait du bien ça, ça réconforte ?

Ce que j’aime bien, c’est qu’en réalité, c’était quelque chose que j’avais dans les placards. J’ai souvent dit que je l’avais écrit en 2012, mais en vrai, je l’ai créé en 2002, un soir, où on n’avait rien à faire et 15 ans après, hop-là ! Heureusement qu’on l’a retrouvé en fouillant dans un ordinateur. Ça tombait pile. Effectivement, j’étais un vieux rappeur avec cette histoire : « J’ai des rides et des poches sous les yeux, des cheveux poivre et sel, et l’arthrose m’en veut« .

Ça fait quel effet de voir que même les nouvelles générations ont besoin de vous entendre, vous suivent, ont envie de suivre le même chemin que vous ?

Ça fait du bien, ça veut dire qu’on a essaimé, mais tout le monde a essaimé. Il y en a qui ont commencé en écoutant Orelsan, d’autres NTM, d’autres IAM, d’autres Assassins, d’autres Claude-MC, d’autres Oxmo Puccino. En fait, automatiquement, on s’inspire un peu de ce qu’il y avait auparavant. Moi, c’était Bob Marley, Serge Gainsbourg, Jeanne Mas, Patricia Kaas. En fait, tout ce qu’on avait auparavant peut servir si on a envie de faire quelque chose. Mais je suis content quand, parfois, certains disent : « J’ai écouté la face B de tel morceau et je la connais encore« , ça fait plaisir.

Là, vous êtes en train de créer un nouvel album. Quand est-ce qu’il va sortir ? J’ai pu lire qu’il y avait à peu près, déjà, huit morceaux.

J’espère qu’il sortira en 2022 ou en 2023. Mais quoi qu’il en soit, dans mon temps libre, je prends le temps de passer au studio et de bosser. C’est comme d’hab, c’est quand je suis au studio que je sais quand c’est fini.

Vous êtes ce soir sur scène et faites une tournée des festivals pour aller jusqu’à la Philharmonie de Paris, les 25 et 26 octobre prochains. La scène, c’est ce qui revigore ?

Ce qu’on est en train de revisiter avec le New big band project, ça revivifie et ça fait passer un très bon été, de très belles fêtes estivales.

à franceinfo

C’est un grand plaisir, surtout dans la configuration qu’on a actuellement.  

MC Solaar est actuellement en tournée, il sera  le  29 juillet : Festival Grandes Marées à Jullouville, le 12 août au Festival Fête du Bruit dans Landerneau à Landerneau, le 11 septembre : Festival Foire en scène de Châlons-en-Champagne ou encore les 25 et 26 octobre à la Philharmonie de Paris.

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