C’est « un pied de nez » qu’a fait Clémentine Autain à Éric Ciotti en arrivant à l’Assemblée nationale, ce mardi 26 juillet. Vêtue d’une cravate, l’Insoumise a répondu au Républicain réclamant le retour de « cet accessoire masculin » dans l’hémicycle.
Tenue correcte exigée à l’Assemblée nationale. Après la robe à fleurs de Cécile Duflot, c’est au tour de la cravate verte de Clémentine Autain d’attirer tous les regards. Ce mardi 26 juillet, l’Insoumise a voulu répondre « aux leçons de bienséance » d’Éric Ciotti exigeant le retour de « cet accessoire masculin » dans l’hémicycle. Face aux micros des journalistes, la députée de la 11e circonscription Seine-Saint-Denis a fièrement expliqué sa tenue : « Alors c’est un pied de nez, aujourd’hui, qu’on fait. Parce que vous voyez, les femmes de notre groupe ont décidé de porter la cravate pour tenir tête à Monsieur Ciotti qui souhaite introduire – à nouveau dans le règlement – le port de la cravate ».
Entourée de députées soutenant son geste en portant l’accessoire de la discorde, Clémentine Autain déplore face caméra la demande « profondément réactionnaire » et « fermée pour les femmes » de l’homme politique de 56 ans. « Je crois que dans le monde, l’univers de Monsieur Ciotti, au fond l’Assemblée nationale est un univers masculin, a-t-elle poursuivi. On s’est posé une question : si nous, les femmes, mettons une cravate comme il le souhaite, je suis sûre qu’il va nous dire : ‘Ces Insoumis sont infernaux. Ils sont vraiment très rebelles à vouloir mettre une cravate' ».
Les députées LFI arrivent en cravate à l'Assemblée nationale pic.twitter.com/iWKZ40GoiL
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Clémentine Autain ne cache pas sa colère
Avec cette arrivée très remarquée Clémentine Autain et son groupe signifient au Républicain « que nous avons besoin de penser cette Assemblée dans sa mixité ». Quant à ses leçons de « bienséance », elle assène : « Il peut se les garder parce qu’en plus elles sont pétries de mépris de classe. Et les deux mélangés ensemble, ça commence à faire beaucoup ». En colère, elle met en garde Éric Ciotti : « On le dit calmement, avec humour en portant une cravate, mais en réalité, on est assez en colère« . Et ce, pour deux raisons.
La première : « La façon dont sont traitées les femmes dans cet hémicycle. Encore hier, des femmes simplement en parlant (…) sont houspillées fortement, on leur demande de se taire et elles n’arrivent pas à parler tout simplement parce qu’elles sont des femmes ». La seconde : « Des vidéos qui circulent, imaginées par des porcs » sur les tenues « d’un certain nombre d’entre nous » regardant « d’une drôle de manière les députés que nous sommes ». Avec sa tenue, Clémentine Autain interroge Éric Ciotti « sur ce qu’il met derrière cette cravate ». « Parce que, si nous, on la porte ça ne va pas lui plaire. Alors qu’est-ce qui ne lui plaît pas, au fond, si nous, on la porte ?« , conclut-elle.
Derrière l'obligation du port de la cravate dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, l'exclusion des femmes ! Notre pied de nez à Éric Ciotti et ses amis qui ont peut-être des tenues bienséantes et propres mais de bien sales idées #cravates #DirectAN pic.twitter.com/efUZ9paYHj
Crédits photos : Capture d’écran BFM TV
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