À l’occasion de l’édition 2022 des Rencontres de la Photographie à Arles, Rachel Fleminger Hudson, jeune photographe londonienne, s’est vue distinguée par le « Prix Dior de la Photographie et des Arts Visuels pour Jeunes Talents ».
Lancé en 2018, le Prix Dior de la Photographie et des Arts Visuels pour les Jeunes Talents récompense chaque année la vision créative de jeunes talents issus des plus grandes écoles de photographie internationales. Initié par Christian Dior Parfums et organisé en partenariat avec LUMA Arles et l’Ecole nationale Supérieure de Photographie d’Arles (ENSP), il a cette année pour thème « Face to Face ». L’occasion pour les 14 jeunes artistes sélectionnés d’exposer leur interprétation de ce thème dans le cadre de l’exposition Dior : The Art Of Color, du 4 juillet au 25 septembre 2022, à découvrir à LUMA Arles, au sein de la Mécanique Générale, Parc des Ateliers.
Pour cette cinquième édition, le jury était présidé par le photographe camerounais Samuel Fosso et composé des photographes Estefanía Peñafiel Loaiza et Maya Rochat, ainsi que de Maja Hoffmann, présidente et fondatrice du centre culturel Luma Arles, Simon Baker, directeur de la Maison Européenne de la Photographie, et Jérôme Pulis, Directeur de la communication internationale Christian Dior Parfums. “C’est un thème que je trouve génial car il peut être envisagé de manière littérale, comme un “face à face“ entre deux oeuvres. Mais aussi comme un face à face entre la nature et l’humanité, entre un homme et une femme, ou encore entre deux individus en huis-clos pendant le confinement », raconte Jérôme Pulis, à l’origine de ce prestigieux prix.
Ainsi, cette année, le jury a récompensé le travail de Rachel Fleminger Hudson, une jeune photographe londonienne (24 ans) qui a fait ses classes à la Central Saint Martins College of Art and Design, et qui s’est distinguée par ses images créatives, émotionnelles et saisissantes, empreintes d’une douce esthétique des 70’s… « Je suis surtout influencée par la photo et le cinéma des années 1960-1970. Les cinéastes qui comptent sans doute le plus pour moi, même si j’en oublie forcément, sont Ken Russel, Ingmar Bergman, Rainer Werner Fassbinder et Roman Polanski, bien que je sois vraiment mal à l’aise par rapport à ce dernier. Il y a aussi les Giallos ou les films d’horreur de la Hammer, mais pas pour leur côté gothique. On y voit d’incroyables portraits de gens ordinaires, des personnages qui n’ont aucune importance dans le scénario, mais qui apportent des réactions absolument géniales », confie la photographe. Résultat : ses photos sont des cartes postales hyper-réalistes, oscillant entre mise en scène et naturalisme, théâtre et cinéma des années 60 et 70, aux couleurs ultra-saturées et poses soigneusement étudiées.
Selon Samuel Fosso, célèbre photographe camerounais et président du jury, ce qui l’a avant tout touché dans le travail de Rachel Fleminger Hudson, « c’est son intérêt pour les habits, la coiffure et plus généralement son souci du détail pour créer un personnage. Ses images me plongent dans le passé et me racontent des histoires. J’ai aimé son observation de la mode des temps passés. Selon moi, elle fait un travail photographique « global » avec un sens de la mise en scène qui m’a tout de suite plu. Il y a aussi un aspect ludique qui m’a attiré. La photographie en général s’inscrit dans la communication, elle est un canal pour transmettre des idées clés, elle est une façon d’anticiper l’avenir. Je constate que la nouvelle génération sait interroger son rapport au monde. »
Face à la richesse et à la qualité des travaux des 14 lauréats, deux mentions spéciales ont aussi été attribuées : l’une à Margaux Laurens-Neel de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dont les photos, composées de focus sur les visages, gestes, corps et attitudes de drag-queens flamboyantes, nous plongent avec fascination dans les coulisses de l’univers de ces artistes extraordinaires. « Il m’a suffit de construire une esthétique comme lorsque l’on découpe des photos dans les magazines pour les coller et les arranger dans son carnet de recherche », raconte Margaux. Recadrées, zoomées, ce sont de nouvelles images où « figure du doute sur le genre, l’identité, sur l’image, la frontière entre l’être et le paraître, entre l’humain et le personnage de scène méticuleusement construit. » L’autre mention spéciale revient au jeune Lin Yuhan de la Tokyo University of the Arts, et ses images à infrarouge capturées par des caméras de surveillance qui ont envahi notre quotidien. Fascinant.
Crédits photos : Rachel Fleminger Hudson, présentée par Christian Dior Parfums
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