Pourquoi suis-je toujours malade au début des vacances ?

  • Un relâchement souvent trop brutal
  • Entre culpabilité et perte de repères
  • Les bons gestes pour ne pas se laisser abattre

Entre la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et les tensions sociales qui se profilent, jamais le besoin de partir en vacances ne s’est autant fait sentir. Cette nécessité est même considérée comme une urgence vitale pour 57% des Français, selon le Baromètre 2022 du cabinet Raffour Interactif pour le compte du voyagiste Opodo. Un niveau record !

Ce repos bien mérité est en effet salutaire pour la santé physique et psychique : il réduit les risques de maladies cardiovasculaires, diminue les tensions musculaires, prévient le burn-out, améliore l’humeur, etc… 

Mais la transition entre suractivité et farniente n’est pas toujours facile à gérer, surtout en période estivale où la chaleur et les baignades apportent aussi leurs lots de petits soucis.

Un relâchement souvent trop brutal

Après des mois de travail acharné où l’on se doit de tenir coûte que coûte, notre organisme est perturbé par ce passage soudain en mode détente. Le système nerveux autonome, qui contrôle les fonctions vitales du corps, n’a pas le temps de s’adapter à ce nouveau rythme de vie.

Sevré subitement de sa dose habituelle d’adrénaline et de cortisol, les hormones du stress, il doit trouver un nouvel équilibre, ce qui peut prendre un peu de temps.

Du coup, la fatigue accumulée peut se révéler insurmontable et nos défenses immunitaires se retrouver en berne, d’où une fragilité accrue face aux microbes et la survenue possible de symptômes grippaux (courbatures, douleurs musculaires, mal de tête…). Ce phénomène, connu sous le nom de « la maladie des loisirs », a été décrit à l’orée des années 2000 par le psychologue clinicien néerlandais Ad Vingerhoets. Son étude, publiée dans la revue Psychotherapie and Psychosomatics, suggère que 3% à 3,5% de la population adulte seraient concernés.

Les cadres à hautes responsabilités et les professions dites intellectuelles semblent davantage touchés en raison d’un stress chronique plus élevé.

Entre culpabilité et perte de repères

Chez les accros au travail (workaholisme), la vie personnelle est généralement négligée. Les vacances apparaissent alors comme une période de vacuité superflue où la culpabilité et le sentiment d’inutilité est susceptible de créer un vide angoissant.

Soudain privés de repères, ces addicts à la pression professionnelle sont davantage sujets à la maladie des loisirs. Peu accoutumés à penser à eux, ils se mettent en outre à ressentir des douleurs dans leur corps auxquels ils étaient insensibles auparavant.

Une consommation moindre de café peut également être en cause, surtout chez ceux qui avalent plus de quatre expressos par jour au bureau pour doper leurs performances. Un sevrage trop rapide au début des vacances est en effet susceptible de générer des migraines inhabituelles, comme l’explique Aude-Emmanuelle Rollier, docteur en pharmacie. 

Les bons gestes pour ne pas se laisser abattre

Comme les vacances sont réellement bénéfiques à la santé, et aussi à la productivité en entreprise, mieux vaut ne pas les écorner inutilement en s’aménageant une transition en douceur. L’idéal est de relâcher progressivement la pression pour aider ses glandes surrénales – qui produisent le cortisol – à s’adapter à un nouveau rythme de vie, et non partir sur les chapeaux de roue dès le lendemain de l’arrêt du travail. Mieux vaut perdre quelques heures de location plutôt que de rester deux jours sur place cloué au lit.

Si vous voyagez en avion, attention aussi aux variations de pression qui mettent les oreilles à rude épreuve et à l’air sec des cabines pressurisées qui endommage les muqueuses de la gorge, et décuple ainsi notre vulnérabilité aux virus.

Pensez également à vous hydrater – au moins un verre d’eau par heure – et à dégourdir vos jambes régulièrement afin d’éviter les soucis veineux à l’arrivée.

Une fois sur place, méfiez-vous de la climatisation qui occasionne des chauds-froids inutiles. La différence de température entre l’air intérieur et extérieur ne doit pas excéder 6°C. Il en est de même bien sûr sur la route si votre voiture est climatisée. 

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