« Un si grand soleil » est désormais fabriquée à 100 % dans l’Hérault

  • Les équipes de post-production d’Un si grand soleil ont quitté Saint-Cloud, et ont investi les studios de Vendargues, où la série est tournée depuis 2018.
  • Un gain énorme, pour Olivier Roelens, le producteur exécutif de la série de France 2, « pour la communication » entre les talents, et le « vivre ensemble ».
  • Avec ce studio de post-production, le groupe a vu les choses en (très) grand. Monteurs, mixeurs et étalonneurs disposent d’outils à la pointe de la technologie.

Comme le Pélardon ou l’oignon doux des Cévennes, Un si grand soleil est désormais un pur produit du Languedoc. Le feuilleton quotidien de France 2 est désormais fabriqué à 100 % dans le coin, depuis que les équipes chargées de la post-production ont quitté Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), en région parisienne, pour s’installer dans les studios de Vendargues (Hérault), près de Montpellier.

Dans une aile flambant neuve de ce hangar, au fin fond d’une zone industrielle, où la série est tournée depuis 2018, France Télévisions a installé sa « Fabrique ». Ce nouvel écrin accueille environ 25 salariés chaque jour. Ici, aussitôt le tournage bouclé, les images sont chargées sur de gros ordinateurs, puis montées. Elles sont étalonnées, pour que les couleurs soient éclatantes. Le son est chouchouté. Et les magiciens maison œuvrent aux trucages. Avant que l’épisode soit envoyé à Paris, pour qu’il soit diffusé.

« Il y a une exigence artistique, bien sûr, mais il faut rentrer dans les délais »

« La grosse particularité d’une quotidienne, c’est le rythme, explique à 20 Minutes Laurent Cardot, le responsable de la post-production de la Fabrique de France Télévisions, à Vendargues. A partir du moment où on attaque les finitions, à chaque poste, une journée, c’est un épisode. A la fin de la journée, par exemple, le mixeur doit avoir mixé l’épisode. C’est un rythme bien supérieur à celui d’une fiction traditionnelle. Il y a une exigence artistique, bien sûr, mais il faut rentrer dans les délais. »

La chaîne déniche donc des « personnes exceptionnelles, capables de relever ce challenge, poursuit-il. Faire de très, très belles choses, mais dans un timing serré. C’est une machine de guerre. Le moindre grain de sable », un comédien malade, ou un bug technique, par exemple, « peut avoir de grosses conséquences ». Heureusement, pour faire face aux imprévus, les équipes ont une « avance confortable ». Notamment, en raison, ces derniers mois, de l’arrêt de la diffusion du feuilleton pour laisser place aux messages des candidats aux élections présidentielles et législatives.

Une personne chargée de l'étalonnage des images, dans la Fabrique de France Télévisions, à Vendargues

« C’est frustrant de travailler à distance »

Le déménagement de la post-production de la région parisienne à Vendargues devrait permettre, aussi, d’accélérer considérablement la machine. Ou du moins, de mettre de l’huile dans les engrenages. « C’est frustrant de travailler à distance, loin du tournage, note Laurent Cardot. Tout ce qui peut paraître simple, comme discuter avec l’ingénieur du son, pour lui demander si on peut améliorer telle ou telle chose, c’est très complexe. » C’est un gain énorme, confirme Olivier Roelens, le producteur exécutif d’Un si grand soleil, « pour la communication » entre les talents. Et pour le « vivre ensemble ». Car « la distance faisait que les personnes ne se connaissaient pas. Même s’il y a des coups de fil, des visios, etc. Ils ne s’étaient jamais vus, en vrai. Et pourtant, ils travaillaient dans le même objectif, mais ils étaient séparés, chacun de leur côté. »

Et puis, confie le producteur, c’est « dans l’ADN de France Télévisions de participer à l’installation d’outils premium sur les territoires, et pas uniquement à Paris ». Une façon, aussi, de favoriser les embauches au niveau local, et la formation d’étudiants.

A la pointe de la technologie

A construire un studio de post-production, le groupe audiovisuel public a vu les choses en (très) grand. Monteurs, mixeurs, étalonneurs et truqueurs disposent, à Vendargues, de salles et d’instruments à la pointe de la technologie. « Actuellement, la diffusion des épisodes est en full HD, indique Laurent Cardot. Mais lorsque l’on a construit la Fabrique, l’idée était de ne pas se limiter à ça, d’avoir du matériel aux normes les plus évoluées. Pour ne pas réinvestir dans un an. Car demain, la diffusion sera peut-être en 4K, ou en HDR. Et le son, aujourd’hui en stéréo, passera peut-être en 5.1. »

Si la Fabrique est principalement dédiée à la conception d’Un si grand soleil, elle est ouverte aux autres fictions du groupe. Mais pas seulement. Des productions externes se seraient montrées intéressées par l’outil. Lesquelles ? C’est, pour l’instant, secret.

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