Pendant près d’un mois, le Festival Paris l’été réunit une multitude d’artistes en tout genre avec, au programme, une sélection d’une trentaine de numéros inédits, souvent basés sur la corporalité, et de propositions hors normes. Des manifestations qui s’emparent d’endroits principalement en plein air, hors des lieux traditionnels de spectacle, pour bousculer le rapport au public : monuments nationaux, écoles, parcs et jardins, musées, piscines, ou places et églises.
L’ouverture du festival est lancée par Angelin Preljocaj et son Boléro joué dans la cour Lefuel du Musée du Louvre, ouverte exceptionnellement au public, les 11 et 12 juillet. Les spectateurs sont invités à déambuler dans l’aile Denon du musée pour profiter des chefs-d’oeuvre dans ce cadre privilégié. Le Boléro, extrait de la pièce Gravité du chorégraphe, met en scène douze danseurs s’entralaçant dans des rondes qui se resserrent et se dilatent sans fin.
Installations permanentes
Certaines propositions artistiques s’étendent sur toute la durée du festival. L’exposition l’Air des géants réinvestit, comme il y a sept ans, le parc de la Villette du 1er au 24 juillet. Réalisées par des artistes français et européens, ces oeuvres gonflables monumentales, aux formes et couleurs variées, donnent aux visiteurs une promenade unique sous le signe du gigantisme. Ce projet estival en plein air et gratuit est impulsé par l’expérience immersive Pop Air actuellement dans la Grande Halle.
Radio Daisy est une autre installation permanente qui prend vie au Lycée Jacques-Decour (12, avenue Trudaine, Paris 9e) le quartier général du festival. Du 13 au 30 juillet, l’artiste Cécile Lena célèbre le centenaire de Radio Tour Eiffel, la première station de France. Plusieurs personnages sont mis en scène dans une scénographie composée de six mini pièces au décor précis et jouant avec les lumières et la perspective. Ce spectacle immersif et poétique revient sur l’histoire de la radio et sur le rapport intime de chacun à ce média.
Spectacles engagés
Lena Paugam met en scène la pièce Pour un temps sois peu, écrite par Laurène Marx qui narre l’histoire d’une femme trans et aborde des sujets sensibles : binarité, transidentité, rapport au féminisme. L’autrice se définit elle-même comme « non binaire gender fluide ». L’artiste Lena Paugam interprète ce texte dans un monologue engagé d’une heure et quarante minutes, les 19 et 20 juillet au Théâtre Au fil de l’eau à Pantin. Cette oeuvre militante présente un témoignage sur les conséquences à la fois intimes et sociales d’une transition hormonale et médicale
Le collectif féminin Dakh Daughters joue son spectacle Ukraine Fire le 14 juillet au Théâtre Le Monfort (Paris 15e). Une performance de chansons aux textes poétiques, en passant du chant traditionnel au hip-hop, de projections vidéo à la fois réalistes et fantasmagoriques, le tout accompagné par l’Orchestre de Chambre de Paris. Un spectacle comme acte résistance à l’invasion russe en Ukraine racontée sour forme de contes philosophiques et politiques.
Strip, au risque d’aimer ça de la compagnie Libre Cours et mis en scène par Julie Benegmos et Marion Coutarel, est une plongée immersive dans le milieu du strip-tease et de la prostitution, à découvrir du 20 au 22 juillet au Lycée Jacques-Decour. Le spectacle se déroule en trois temps : une immersion sonore dans les loges d’un strip-club, une performance théâtrale de témoignages et récits autobiographiques de strip-teaseuses, et une immersion individuelle dans une cabine privée au moyen d’un casque de réalité virtuelle.
Festival Paris d’été, du 11 au 31 juillet 2022 dans différents lieux
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