Un ballet de tronçonneuses, de tractopelles pour déblayer ce qui pouvait l’être. Dans un stand de vente de poulet, Vanessa refait le fil des événements de la veille sur le site du festival. « On a vu la pluie tomber, les gens courir », se souvient-elle. Au moment du coup de vent, lors de la soirée d’ouverture, les toiles de tente ont volé, des arbres sont tombés à terre, des barrières ont été balayées. Le toit de la grande scène a été à moitié arraché.
Peu à peu, tout rentre dans l’ordre, la grande scène bien abîmée renaît de ses cendres. « Ça a été un coup dur de plus, c’est certain, admet le président des Eurockéennes de Belfort, Mathieu Pigasse. On a travaillé deux ans pour essayer de revenir et d’ouvrir dans les délais jeudi. Au moment même où on ouvrait les portes on a été touchés par une tempête. Notre passion, notre enthousiasme font qu’on doit être capables de gérer ces coups durs. »
Un gros soulagement de pouvoir redémarrer
Enfin, la musique résonne, les tests sont concluants. Vendredi 1er juillet, en fin d’après-midi, les organisateurs peuvent l’annoncer : le festival reprendra samedi après le feu vert de la commission de sécurité. Un gros soulagement pour le programmateur, Kem Lalot. « C’est un immense plaisir, c’est sûr, lâche-t-il. Deux années de Covid, deux jours annulés avec une super programmation…. Mais le plus important, c’est qu’on arrive quand même à redémarrer. Tous les artistes seront présents. Ils nous ont tous garanti qu’ils venaient, ils se posaient un peu tous des questions mais ils seront tous là. »
Quelques heures plus tôt, il avait appelé le groupe Last Train, programmé sur la grande scène. « On a appris ce qui s’était passé aux Eurocks alors on a envoyé beaucoup de force et de courage à toute l’équipe, confient-ils dans une note vocale. On a surtout croisé les doigts super forts pour le concert de samedi puisqu’on vient, on est hyper enjoués. »
Solidarité entre festivals
Depuis deux jours, artistes et collègues patrons de festivals ont envoyé de nombreux messages au directeur, Jean-Paul Roland. « C’est là que je vois aussi qu’il y a une famille malgré tout, reconnaît-il. Je pense aux Vieilles Charrues, au Printemps de Pérouges, à Rock en Seine… Tous les festivals que vous connaissez nous ont envoyé des mots gentils et en les lisant, bien entendu ça nous donnait encore plus d’ardeur pour continuer l’aventure. »
« Je crois qu’eux aussi comprennent très bien ce que ça veut dire de travailler un an avec autant d’énergie, de technique, de monter ces villes éphémères et de voir dès le démarrage une sorte de faux départ. »
à franceinfo
Et le résultat est enfin là, avec enfin les premiers concerts samedi. À l’affiche : Simple Minds, Paul Kalkbrenner, Foals, Izïa et bien d’autres…
Les festivaliers de retour aux Eurockéennes de Belfort – le reportage de Yann Bertrandécouter
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