Ce samedi 2 juillet, en deuxième partie de soirée, TF1 diffuse Jean-Luc Reichmann : un destin hors du commun. Un documentaire qui permet de mieux comprendre l’homme qui se cache derrière l’animateur star des 12 coups de midi. Jean-Luc Reichmann, qui se dit touché par ce « cadeau« , a accepté de se confier à Gala.fr.
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Jean-Luc Reichmann
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Si l’animateur de télévision est connu du grand public, l’homme l’est beaucoup moins. Une fois n’est pas coutume, Jean-Luc Reichmann a accepté de se livrer, face caméra, sur son enfance, qui n’a pas toujours été évidente en raison de sa tâche de naissance, son travail, son couple ainsi que ses engagements. Dans le documentaire Jean-Luc Reichmann : un destin hors du commun, réalisé par Vanessa Antelme et Timothée Vienne et diffusé ce samedi 2 juillet sur TF1, l’animateur vedette de la première chaîne a accepté de raconter son histoire. Fait rare, plusieurs de ses proches, de ses amis d’enfance à sa mère Josette, en passant par sa compagne Nathalie, ont eux aussi accepté de témoigner. Une manière de comprendre comment l’enfant timide né dans la banlieue toulousaine est devenu l’une des personnalités préférées du public français. L’animateur des 12 coups de midi s’est confié à Gala.fr.
Gala.fr : Plusieurs de vos proches, dont la parole est rare, témoignent dans ce documentaire. Quelle a été votre réaction quand vous l’avez découvert pour la première fois ?
Jean-Luc Reichmann : Ça été une surprise totalement inattendue ! Quand vous vivez des choses, vous ne savez pas toujours comment les gens le reçoivent. Vous avancez dans la vie et, de temps en temps vous ne savez pas pourquoi vous avancer, vous ne savez plus où vous en êtes, mais vous essayez de continuer avec vos convictions. Lorsque j’ai découvert ce documentaire, j’ai su pourquoi et pour qui je me battais au quotidien. Je me suis dit que c’était une évidence pour moi d’avancer et d’être utile. Pour tout vous dire, ça a été un cadeau de la vie.
Gala.fr : Il est aussi question de votre tâche, une souffrance dont vous ne parliez pas avec vos parents à la maison. Pour quelles raisons ?
Jean-Luc Reichmann : Il y a d’abord une question de pudeur. J’étais un enfant et je me suis aperçu assez vite que j’étais différent, mais je me suis dit que je n’avais pas à faire subir à mes parents ce que je vivais à l’école. Je ne voulais pas faire encore plus de mal à ma mère, sachant que j’étais déjà arrivé différent avec cette tâche. C’était suffisamment dur. D’ailleurs, mes combats viennent de là. Je me suis servi des mots pour guérir les maux.
>> PHOTOS – Jean-Luc Reichmann : qui est sa compagne Nathalie Lecoultre ?
Gala.fr : Et puis, votre sœur Marie-Laure est arrivée. Vous avez découvert qu’elle était sourde profonde. Et là, votre perception des choses a changé…
Jean-Luc Reichmann : Lorsqu’elle est arrivée et que j’ai vu que ma tâche n’était strictement rien par rapport au handicap. Il y a eu une prise de conscience folle de se dire : ‘c’est quoi cette différence avec une tâche, alors que ma sœur était handicapée ?’ Même si j’ai beaucoup souffert à l’adolescence, je me suis dit que ce n’était finalement pas si grave. Ça m’a permis de relativiser.
Gala.fr : Selon votre frère, vous avez joué un rôle de « pilier » auprès de votre sœur. C’est aussi de là qu’est née votre envie d’agir pour les autres ?
Jean-Luc Reichmann : Elle a joué un rôle prépondérant, dans la mesure où j’ai pris conscience que je devais être utile. Elle n’en avait pas conscience, mais pour moi, c’était devenu une évidence de faire de cette lutte contre la différence mon combat. Au départ, je ne le savais pas, mais quand j’ai prends conscience que je pouvais être utile à ma famille, je me suis dit que je pouvais aussi l’être pour les autres. Quand je vois ce documentaire, je suis heureux de m’être battu toute ma vie pour ces valeurs humaines.
Gala.fr : Quelles relations entretenez-vous avec votre sœur aujourd’hui ?
Jean-Luc Reichmann : On entretient toujours une relation très forte. C’est fusionnel avec ma sœur, ça l’est aussi avec ma maman. D’ailleurs, quand elle dit que je ne me suis jamais plaint par rapport à ma tâche, c’est assez troublant. Je ne m’en rendais pas compte personnellement – je trouve que c’est un respect à avoir de ne pas se plaindre et de continuer à avancer – mais c’est vrai que j’en ai pris conscience en découvrant les mots de ma mère.
Gala.fr : Votre engagement a été salué par Brigitte Macron sur le plateau des 12 coups de midi en janvier dernier. Qu’est-ce que ça vous a fait d’entendre ces mots de la Première dame ?
Jean-Luc Reichmann : Pendant longtemps, je me suis battu en me disant que ça pouvait faire du bien pour libérer la parole et faire de la prévention auprès des enfants. C’est peut-être une utopie de vouloir vivre dans un monde meilleur. Quand il y a des paroles qui viennent de personnes un petit peu plus haut placées dans la société, c’est touchant bien sûr, mais il faut surtout continuer ce combat. C’est tellement fragile tout ça. Un accident ou une maladie peut vite arriver et ça peut tout détruire d’un instant à l’autre. Quand on part, on part avec rien, donc autant vivre dans le respect de l’autre…
Gala.fr : Votre compagne Nathalie témoigne elle aussi dans ce documentaire. Elle dit que votre rencontre a été « une évidence ». Comment l’avez-vous vécue pour votre part ?
Jean-Luc Reichmann : Ça s’est fait complètement naturellement. À l’époque, elle vivait à 200 km/h, moi à 250 km/h. Je faisais 6h-9h à la radio, quant à elle, elle courait dans le monde entier pour faire des films, suivre des acteurs et des metteurs en scène. D’un seul coup, on s’est dit : ‘soit on essaie de faire quelque chose ensemble, la main dans la main, et on arrête quelques petites choses, soit ça explose en plein vol’. Mais ça a été une évidence.
Gala.fr : Vous dites qu’elle est « la coloriste de votre vie ». Que voulez-vous dire ?
Jean-Luc Reichmann : C’est vrai. Nathalie a l’œil que je n’ai pas, donc nous sommes assez complémentaires. Elle a en effet cet œil pour associer des couleurs, des sentiments et des ressentis. Elle essaie d’avoir du lien et du liant. On a aussi décidé de travailler à deux à un ‘instant t’ pour essayer de partager un maximum de moments ensemble, tant entre nous, qu’avec nos enfants, parce que nous sommes une grande famille recomposée. Tout ça se passe super bien.
Gala.fr : On découvre aussi votre refuge en Corse. Qu’est-ce que vous aimez particulièrement là-bas ?
Jean-Luc Reichmann : Là-bas, je me sens serein. Quand je suis en Corse, je suis en famille. Mes amis Corses savent qui je suis, il y a un respect mutuel. J’aime me retrouver dans cette maison familiale, où on se rend tous les étés depuis une vingtaine d’années. Je peux aussi prendre du recul et être créatif. C’est d’ailleurs en Corse que j’ai créé ‘Léo Matteï’, ‘Victor Sauvage’ ou ‘Les 12 coups de midi’. Et c’est là-bas aussi que j’ai écrit mon livre. Pour moi, la Corse est mon équilibre.
Gala.fr : Est-ce qu’il vous arrive de penser à la retraite ?
Jean-Luc Reichmann : Même pas en rêve ! Moi je fonctionne à l’envie. Et là, j’ai encore envie, qui plus est avec tout ce que je fais par rapport aux lecteurs, aux téléspectateurs, aux réseaux sociaux. Je n’ai pas de signes de faiblesse, que ce soit physiquement ou mentalement, je me sens super bien. Et les gens me le rendent ! J’ai 60 ans et je ne me suis jamais senti aussi bien. Récemment, mes patrons à TF1 ont fait un petit pot pour le documentaire et ils m’ont dit : ‘voilà, ça fait déjà plus de vingt ans et vivement les vingt à venir !.’ De temps en temps, il faut savoir mettre le pied dedans et d’autres fois, il faut lever le pied et se laisser guider. Tout est une question d’équilibre.
Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
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