La grande évasion : une maison de vacances (et de rêve) dans les Cyclades !

Un bout d’île à soi ? Stéphane Ghestem caressait cette idée depuis longtemps. Formé chez Reichen et Robert à la réhabilitation de bâtiments industriels au début des années 90, l’architecte cultive l’éclectisme : fondateur de l’agence Abstrakt, il imagine des concepts de boutiques de prêt-à-porter et de design (L’Éclaireur), construit, réhabilite et décore des maisons et des appartements en France et à l’étranger.

Une architecture inspirée de celle des Cyclades

Inconditionnel du sud, il a concrétisé son rêve sur l‘île de Folegandros. Isolé au bout de l’île, le terrain de Stéphane s’ouvre à perte de vue sur une eau cristalline et le ciel. Sur ce site naturel classé, aux versants escarpés semblant tomber dans la mer, il dessine et bâtit sa maison de vacances. « Avec les matériaux traditionnels – pierre, chaux – je souhaitais tisser des liens entre cette architecture cycladique blanche, que j’adore, et une forme de modernité. » Le plan de plain-pied épouse la topographie du terrain, quelques marches reliant les niveaux. Dans cette relecture subtile, sa maison s’articule autour des traditionnels cubes blanchis à la chaux, dans lesquels Stéphane a incrusté, de manière plus inattendue, des blocs de marbre. Il a aussi imaginé les colonnes évoquant les temples antiques sur la terrasse principale. Ici, pas de baies, mais de petites percées dans les murs de pierre préservent de la chaleur et du meltem, le vent d’août parfois violent…

Des terrasses avec une vue à tomber

Des terrasses offrent une succession d’espaces dédiés à une activité spécifique : déjeuner, faire la sieste, admirer le coucher de soleil ou danser jusqu’au petit matin… Elles offrent une vue à tomber par terre, une vue sur la mer, protégée par des canisses. Sur toutes les terrasses, entre ombre et lumière au zénith, les claustras dessinent des jeux de lignes sur les murs blancs de la pergola, d’où les regards se perdent vers le maquis, les murets de pierre sèche et la mer, omniprésente.

Partout, Stéphane a joué la sobriété chic en détournant des objets usuels et en choisissant la monochromie pour le mobilier en béton, dessiné et peint, à la chaux. Les murs chaulés eux aussi affichent des petites percées pour se protéger du soleil et du vent, les sols enduits, les volets blancs, l’étonnante cheminée, et même les textiles, contrastent ici avec les plafonds en béton brut, un clin d’œil au postmodernisme. Dans le salon monochrome quelques taches de couleurs avec des coussins confectionnés sur mesure. Respectueuse de la nature, sa maison recycle les eaux usées et l’électricité est produite par des panneaux solaires. Ici, pas d’autres bruits que le chant des cigales associé aux parfums du maquis… Le parfait tempo d’une maison où rêver en liberté.

Des lits de repos où faire la sieste avec une vue imprenable

Une vue à tomber, depuis l’une des terrasses. La tables est dessinée par Stéphane Ghestem, chaises traditionnelles de taverne chinées a Plaka, à Athènes. Pour le farniente sous les canisses, lits en bois dessinés par Stéphane et matelas réalisés sur mesure dans un tissu Greek Fabrics. La série de suspensions est composée de paniers achetés sur l’île, détournés par Stéphane en luminaires

Une terrasse où l’on combine matières brutes et luminosité douce

Pierre, paille bois… Matières brutes et luminosité douce, Stéphane réinterprète l’architecture caractéristique des Cyclades. Une touche de modernité avec des incrustations de marbre blanc dans la pierre verte de l’île et les percées du mur qui laissent entrer la lumière. 

Un salon monochrome

Dans le salon monochrome, quelques tâches de couleurs avec des coussins confectionnés sur mesure, tissus Natural Greek Fabrics. La table basse a été conçue avec un plateau à encensoirs en ferblanterie dont les pieds ont été coupés, chiné à Monastiraki (Athènes) chez un fournisseur d’objets religieux. Tapis acheté au marché à Athènes. Une touche de design vintage : un buffet en bois Florence Knoll. La sculpture rouge, au nom prédestiné « Les Cyclades » de Roland Zobel, était déjà dans la maison de Stéphane, dans le sud de la France.

Une cuisne moderne et hyperfonctionnelle

Une cuisine au carré ! Communiquant avec le salon, elle est hyperfonctionnelle, avec de longues étagères courant sur le mur : on y range toute la vaisselle en évidence, à portée de main, car Stéphane déteste le successions de placards !

Une chambre à coucher entre tradition et praticité

Jeu de lignes et de niches dans la chambre de couple, avec sa belle hauteur sous plafond de 3,60m. La tête de lit et les tables de chevet sont en béton chaulé. Quelques marches permettent d’accéder à la salle de bains toute en longueur, où la cabine de douche est dissimulée par un jeu de portes à claire-voie. Seule la vasque est visible, miroir, Jacques Adnet.

Une chambre structurée par une imposante cheminée

Un conduit qui a du a du style. Face au lit (plaid, Fabindia) une imposante cheminée structure l’espace dans la chambre. Lampadaire Foscarini.

Une terrasse ombragée et épurée

Entre ombre et lumière au zénith, les claustras dessinent des jeux de lignes sur les murs blancs de la pergola, d’où le regard se perd vers le maquis, les murets de pierre sèche et la mer, omniprésente. Chaise « Leaf », design Lievore Altherr Molina, Arper.

Un toit-terrasse idéal pour s’allonger et contempler les ciels étoilés

Du toit-terrasse, un panorama exceptionnel sur la mer Egée, face aux îles de Milos et de Kimolos. Un cadre idéal pour s’allonger et contempler les ciels étoilés, prendre l’apéritif et refaire le monde, jusque tard dans la nuit…

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Reportage paru dans le n°486 Juillet-Août 2016 de Marie Claire Maison

Texte : Sylvie Thébaud

Photos : Vincent Leroux

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