Alors qu’aux prémices de la pandémie, on s’inquiétait de transmettre le Covid-19 à nos animaux de compagnie, voilà que la situation inverse vient d’être vérifiée par la science.
L’étude, publiée le 6 juin 2022 dans le journal Emerging Infectious Diseasesest passée inaperçue jusqu’ici. Pourtant, la découverte est majeure. C’est la revue scientifique Nature qui fait état de cette dernière, mercredi 29 juin 2022, tandis que la communauté scientifique s’avance en évoquant « des résultats convaincants ».
« Une équipe de chercheurs thaïlandais rapporte la première preuve solide d’un chat de compagnie infectant une personne avec le SRAS-CoV-2 – ajoutant les félins à la liste des animaux qui peuvent transmettre le virus aux humains », annonce le média spécialisé.
Covid-19 : un éternuement félin à l’origine d’une contamination à l’homme
L’étude se base sur un cas bien précis : celui d’un vétérinaire thaïlandais, infecté au Covid-19 en août 2021, après qu’un chat, dont le propriétaire était covidé, lui a éternué dessus.
« L’étude génétique a soutenu l’hypothèse d’une transmission du SRAS-CoV-2 du propriétaire au chat, puis du chat au vétérinaire« , annonce l’étude.
« C’est une découverte par accident, un père et son fils qui avaient été testés positifs ont été transférés dans une salle d’isolement de l’hôpital universitaire. Leur chat a également été écouvillonné et testé positif. Pendant l’examen, le chat a éternué face à un vétérinaire, qui portait un masque et des gants mais pas de protection oculaire« , a précisé le co-auteur de l’étude, Sarunyou Chusri, chercheur en maladies infectieuses et médecin à l’Université Prince of Songkla, auprès de Nature.
Trois jours après la consultation, le vétérinaire développe « de la fièvre, des écoulements nasal et une toux », rapportent les recherches. Il sera testé positif au Covid-19 le jour même.
« Aucun de ses proches n’a développé le Covid-19, ce qui suggérait qu’il avait été infecté par le chat. Par la suite, l’analyse génétique a confirmé que le vétérinaire était infecté par le même variant que le chat et ses propriétaires, et que les séquences génomiques virales étaient identiques », justifient les recherches.
Une contamination « qui reste rare »
Jusqu’ici, les études avaient démontré que les chats pouvaient se transmettre le virus entre eux, mais pas qu’une transmission inter-espèces était possible, rappelle l’étude.
« Nous savions que c’était une possibilité depuis deux ans », déclare toutefois Angela Bosco-Lauth, chercheuse en maladies infectieuses à la Colorado State University, à Nature. Mais établir le sens de propagation virale n’est pas une mince affaire, ce qui explique pourquoi le premier cas vérifié n’est illustré que des années après le début de la pandémie.
Malgré tout, les chercheurs tendent à rassurer : une contamination de la sorte reste « très rare ». « Des études expérimentales ont montré que les chats infectés ne libèrent pas beaucoup de virus et ne le font que quelques jours« , explique Leo Poon, virologue à l’Université de Hong Kong, également auprès du média scientifique.
Mais si les humains restent la principale source du virus, le co-auteur de l’étude recommande de prendre « des précautions supplémentaires lors de la manipulation de chats suspectés d’être infectés. Il ne faut pas les abandonner, mais en prendre soin », écrit-il.
Selon un rapport de l’OMS de janvier 2021, seuls les cas de contaminations entre les visons et l’homme ont été vérifiés et documentés. D’autres sont à l’étude dans le monde, notamment à Hong Kong et au Canada, où des transmissions par des hamsters et des cerfs sont en cours d’observation par la communauté scientifique.
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