- La Kahena est la première éliminée de Drag Race France, dont le premier épisode a été mis en ligne samedi sur France TV Slash et diffusé exceptionnellement sur France 2.
- « On espère tous avoir la chance de faire partie des « robbed queens » [les candidates qui ont été injustement éliminées]. Que le public me mette dans ce lot-là ne peut que me rendre heureux, forcément, et fier de mon travail », confie l’artiste à 20 Minutes.
- La Kahena restera dans l’histoire de la franchise « Drag Race » comme la première candidate berbère toutes éditions confondues : « J’ai reçu énormément de messages, de commentaires, de tweets, de jeunes personnes queers issues du Maghreb ou même de gens pas forcément queers mais qui étaient ravis d’être représentés sur le service public et représentés tout court dans les médias. »
Laissons notre réserve journalistique de côté : s’il n’en avait tenu qu’à nous, La Kahena n’aurait pas été la première candidate éliminée de Drag Race France. La drag-queen parisienne, originaire de Tunisie et qui a emprunté son pseudonyme à la célèbre reine berbère, avait encore le potentiel de surprendre et d’épater le public. Mais le verdict de Nicky Doll – « Sashay, c’est terminé » – est comme la sentence de Koh-Lanta : irrévocable. 20 Minutes a recueilli ce lundi la réaction de l’artiste de 29 ans qui avait à cœur de représenter la culture arabo-musulmane.
Etre la première candidate à partir, c’est un scénario que vous aviez anticipé ?
Non. Pas du tout (rires). Le scénario que j’avais envisagé était d’être là jusqu’à la fin. Maintenant, c’est celui qui s’est réalisé, c’est comme ça, et c’est très bien aussi. Je n’ai aucun regret, je ne changerais rien, pour rien au monde. Je suis très heureux d’avoir présenté ce que j’ai proposé.
Comment l’avez-vous vécu sur le moment ?
Comme je l’ai dit dans l’émission, j’ai été assez surpris. Il était évident que je n’allais pas être dans le top, mais on s’attend toujours à mieux. On a davantage de mal à voir la réalité quand on est dans une bulle aussi intense que ce que peut être Drag Race.
Vous étiez samedi soir au Who’s Bar, à Paris, pour regarder l’épisode en public, avec d’autres candidates. C’était important de les avoir à votre côté ?
Oui, je crois que c’est ça le point le plus important de toute la soirée de samedi. Se voir dans Drag Race, c’est quand même un choc extrêmement positif et ça m’a inspiré une certaine fierté. D’avoir pu être entourée de toutes mes sœurs, de tout le public, de tous ces fans qui étaient là et plutôt en désaccord avec mon élimination (sourire), ça m’a fait beaucoup de bien et ça m’a mis du baume au cœur.
Feeding the flame, it’s @kahenadrag! 🔥#DragRaceFrance https://t.co/lm3h0MVDYY pic.twitter.com/35e0vm7Qpv
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Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes ont dit que votre élimination était injuste, qu’elles voulaient en voir davantage de vous… C’est une consolation ?
Je n’ai pas spécialement envie d’appeler ça une consolation. Je pense que c’est davantage un cadeau, parce que, quand on part, on espère tous avoir la chance de faire partie des « robbed queens » [les candidates qui ont été injustement éliminées]. Que le public me mette dans ce lot-là ne peut que me rendre heureux, forcément, et fier de mon travail.
Avant votre départ de l’émission, vous avez laissé, comme le veut la tradition, un message au rouge à lèvres sur l’un des miroirs de l’Atelier. Vous avez laissé un mot en particulier à Soa de Muse et à la Big Bertha. Pourquoi elles ?
Ça me tenait beaucoup à cœur. La Big Bertha est ma sœur depuis un moment, c’est aussi ma mère, mon père, mon frère, tout ce que vous voulez, en même temps (sourire). Et Soa a été ma plus grande découverte. J’aurais pu parler d’autres personnes mais le miroir n’était pas assez grand ! Il y a aussi Paloma et La Grande Dame qui sont toute ma vie, pareil pour Elips.
Vous resterez dans l’histoire de la franchise « Drag Race » comme la première drag berbère et maghrébine. Vous avez dit à quel point c’était important pour vous. Qu’aviez-vous à cœur de montrer ?
Je tenais à dire que la représentation berbère, maghrébine, arabo-musulmane, africaine dans son ensemble, est quelque chose d’extrêmement important. Ce sont des cultures qui sont souvent représentées de manière négative. C’est la raison pour laquelle j’ai participé à cette émission. Mon objectif était de les représenter via l’art, de montrer la beauté de ces cultures. Je pense que mon travail a parlé de lui-même et que j’ai réussi à en présenter une bonne partie. Suffisamment ? Sans doute, sans doute pas. J’aurais aimé en montrer davantage. J’ai reçu énormément de messages, de commentaires, de tweets, de jeunes personnes queers issues du Maghreb ou même de gens pas forcément queers mais qui étaient ravis d’être représentés sur le service public et représentés tout court dans les médias. Cela change beaucoup de choses, je pense.
Plus de 900.000 personnes ont regardé le premier épisode sur France 2 samedi soir. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
Au risque de me répéter : beaucoup de fierté. C’est un choc, mais dans un sens très positif. C’est une surprise. On s’attendait à ce que ça fonctionne dans une certaine mesure, mais cela dépasse très largement nos prédictions. Ce n’est que du positif de me dire que j’ai été regardé par près d’un million de personnes sur France 2, un samedi soir. C’est extraordinaire.
Quelle personnalité aviez-vous envisagé d’incarner lors du « Snatch Game », qui est l’une des épreuves préférées des fans ?
Je ne vous le dirai pas parce que vous le saurez bien assez vite et qu’il faut bien garder quelques petites surprises. En revanche, mes choix de secours étaient Rachida Dati, Geneviève de Fontenay, Nadine de Rothschild… La baronne Brandstetter, aussi !
Vous ferez partie de la tournée « Drag Race France » qui commencera en septembre. Mais d’ici là, où le public pourra-t-il vous applaudir dans les prochains jours ?
Je serai ce vendredi au spectacle King Chef and Drag Queens, avec Paloma et La Grande Dame. Le même soir, je serai à la Bitch Party au Faust (Paris 7e) pour une soirée spéciale Drag Race. Je participerai aussi aux viewing parties [visionnages collectifs] de Lolita Banana au Who’s Bar (Paris 4e) tous les jeudis. Elle sera accompagnée à chaque fois de l’une d’entre nous.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
J’espère que le public continuera de regarder l’émission tout autant que samedi soir et que l’engouement restera élevé. C’est un programme important, qui aborde des sujets peu évoqués dans l’espace mainstream [grand public]. Comme l’a dit Daphné Bürki, c’est une émission éducative. En plus du show, des paillettes et du glamour, il y a beaucoup de choses importantes qui sont dites derrière. Il faut continuer de regarder. Et d’apprendre. On apprend toujours dans la vie.
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