Et si la veilleuse qui nous accompagne dès l’enfance était finalement notre premier mauvais réflexe santé ? À en croire les scientifiques, dormir avec la lumière – même tamisée – serait néfaste pour notre sommeil, mais aussi pour notre métabolisme.
C’est une étude américaine qui est venue éclairer cette hypothèse, dans une publication du 14 mars 2022 du Proceedings of the National Academy of Sciences.
Si la lumière bleue est pointée du doigt comme l’ennemi numéro d’une nuit réparatrice, les neurologues de l’Université de Chicago ont ici interrogé les méfaits de la lumière artificielle (lampes et projecteurs) sur notre sommeil.
« Étant donné que les schémas d’exposition à la lumière et à l’obscurité jouent un rôle clé dans la synchronisation de nombreux comportements et fonctions physiologiques, nous nous sommes intéressés à celle qui peut être laissée dans le couloir, ou émise par une veilleuse », écrivent-ils aux prémisses de l’étude.
Leur trouvaille est sans appel : l’exposition à la lumière, au moment du sommeil, influe sur le risque de développer “des maladies cardiovasculaires et métaboliques”.
Le rythme circadien chamboulé par la lumière
“La lumière est un régulateur important de notre rythme circadien. Elle contrôle la sécrétion de nombreuses hormones qui contrôlent notre métabolisme”, rappelle Futura Science.
C’est donc en connaissance de cause que l’équipe de neurologues a exposé deux groupes de vingt jeunes adultes à la lumière pendant deux nuits. Le premier échantillon a d’abord dormi avec “une lumière faible”, puis le lendemain, “une lumière modérée”, tandis que le second a dormi avec la lumière faible les deux nuits durant.
Le premier résultat noté porte sur la qualité du sommeil : le second groupe présentait un sommeil moins réparateur que le premier après la seconde nuit passée. Exposés à la lumière, “des mouvements rapides des yeux pendant la nuit” ont été observés chez les participants.
“La recherche démontre que fermer les yeux ne suffit pas. Vos paupières ne peuvent pas bloquer suffisamment de lumière. Les effets sur le rythme circadien peuvent se produire même avec de faibles niveaux de lumière intérieure et les yeux fermés”, rappelle la Sleep Foundation sur son site.
Une résistance à l’insuline et un rythme cardiaque élevé noté
Même si l’on connaît les effets d’une mauvaise nuit de sommeil sur le corps et la psyché, il semblerait que la lumière ait aussi des effets néfastes sur notre organisme. Elle “empêche la régulation métabolique”, selon l’étude.
Car les chercheurs ont noté un rythme cardiaque plus élevé chez les participants qui ont passé la seconde nuit dans la pièce éclairée. Les neurologues rappellent que la conséquence d’une telle habitude, à la longue, peut entraîner “le développement de l’hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde ou encore d’un accident vasculaire cérébral”.
De même, une résistance à l’insuline a aussi été notée parmi le second échantillon. “L’exposition à n’importe quelle quantité de lumière pendant la période de sommeil était corrélée à la prévalence plus élevée du diabète”, a commenté Phyllis Zee, chef de la médecine du sommeil à la Northwestern University Feinberg School of Medicine de Chicago, auprès de CNN.
Si les instigateurs de l’étude nuancent qu’il faudra entreprendre d’autres travaux de recherches afin de confirmer ces conclusions, ils alertent tout de même.
“Les effets de l’exposition à la lumière la nuit, en particulier pendant le sommeil, sur la fonction cardio-métabolique pourraient avoir des implications pour les personnes vivant dans les sociétés modernes où l’exposition à la lumière nocturne à l’intérieur et à l’extérieur est de plus en plus répandue”, concluent-ils.
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