« C’est du déni ou quoi ? » : Emmanuel Macron rappelé à la réalité après sa claque aux législatives

Les résultats du second tour des élections législatives sont difficiles à encaisser pour le président et son groupe parlementaire. Sans la majorité absolue, Emmanuel Macron aura du mal à faire voter les réformes qu’il prévoyait pour son deuxième mandat. Mais pour le moment, l’heure est au déni en Macronie.

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  1. Emmanuel Macron

Admettre son échec ne semble pas être au programme d’Emmanuel Macron. C’est pourtant bien sans majorité absolue – qu’il avait obtenu sans difficulté après son élection en 2017 – que le jeune président devra désormais gouverner pour ses cinq dernières années à la tête du pays. Et alors que sa Première ministre Élisabeth Borne lui a remis, tel un aveu de culpabilité, sa démission ce mardi 21 juin sans qu’il ne l’accepte, le chef de l’État ne réaliserait pas tout à fait l’ampleur de la tâche qui l’attend. “C’est du déni, ou quoi ? Est-ce qu’il réalise que ça va être l’enfer pendant 5 ans ?” s’inquiète un macroniste sur BFMTV. Car en face d’Ensemble ! se dresseront désormais dans l’hémicycle 131 députés de la Nupes et 89 du Rassemblement National, prêts à faire barrage.

Mais face à cette situation inédite, Emmanuel Macron reste stoïque. Trois des quinze ministres qui se présentaient aux législatives ont perdu dans leurs circonscriptions : Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon et Justine Benin. Il faudra donc leur trouver des remplaçants à la Transition écologique, grande cause du second quinquennat, à la Santé, majeure alors que le pays sort tout juste de deux ans et demi de Covid-19, et au secrétariat d’État à la Mer, grandement stratégique alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis quatre mois.

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Un Emmanuel Macron “paumé” après des législatives inédites

“Il doit partir plus d’une semaine pour une tournée diplomatique, que va-t-il se passer pendant ce temps-là ? Il part en laissant un gouvernement démissionnaire ?” se questionnent des proches du président sur BFMTV. “L’avenir du pays et de la majorité, c’est plus important que le sommet de l’OTAN [qui se déroulera le 28 juin à Madrid, en même temps que la présidence de l’Assemblée nationale, ndlr.], insiste un autre.

Le temps est à la réflexion dans les allées élyséennes. Ce lundi 20 juin, Emmanuel Macron déjeunait avec Élisabeth Borne, Édouard Philippe et François Bayrou, les trois piliers de sa majorité à l’Assemblée. Contraint de tenter une cohabitation avec la gauche et l’extrême-droite, le locataire du Faubourg Saint-Honoré recevra dès ce mardi 21 juin les chefs de partis pour établir un dialogue et voir comment il sera possible de faire “avancer le pays” ces prochaines années, comme l’a souligné la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, invitée de France Inter ce lundi.

Ce qui est sûr, c’est qu’Emmanuel Macron est usé. “Paumé”, osent même ses proches dans Le Parisien. Après un premier mandat agité par les gilets jaunes et le Covid-19, une élection présidentielle et des législatives, le dynamique président serait un brin déboussolé à en croire certains observateurs du pouvoir. Je ne sens plus la même fraîcheur, plus la même volonté de disruption qu’en 2017”, souligne ainsi un fidèle dans le quotidien. “Il devrait faire le ménage autour de lui”, suggère un autre, méfiant vis-à-vis d’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée.

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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