Elton John fait une scintillante halte à la Paris Défense Arena en pleine tournée mondiale d'adieux

Rocket Man, un classique, surgit à la demi-heure du show et c’est un des premiers feux d’artifice. Les trois écrans géants projettent une galaxie étoilée tandis que Sir Elton rallonge le morceau façon boogie au piano. Ovation des 32 000 personnes (censées être assises mais debout devant leur siège) de la Paris Défense Arena. La mégastar britannique se lève alors de son piano pour arpenter la scène et saluer son public.

En forme pour ses 75 ans

Une belle façon de faire taire les méchantes rumeurs sur son état de santé et montrer que son opération de la hanche à l’automne 2021 n’est plus qu’un mauvais souvenir. Les tabloïds s’étaient faits alarmants en le photographiant le 1er juin, à l’aéroport allemand de Leipzig, en fauteuil roulant. Des clichés parus tout juste avant sa prestation – pré-enregistrée en vidéo – pour le jubilé de la reine Elizabeth II. « La vérité, c’est que je suis en excellente santé, que j’adore mes spectacles et que je joue et chante à mon meilleur niveau », avait-il aussitôt posté sur Instagram. Il en a donné la preuve vivante à Paris, même s’il est apparu un peu fatigué au terme de 2h30 de concert.

Dès Bennie & the Jets, morceau d’introduction, la voix est en place et la main droite (celle du côté du gros diamant à l’oreille) fait le boulot sur le clavier pour les variations. A Paris, le chanteur se présente en queue-de-pie brodée de scintillants. Les baskets sont du même rouge que les verres de ses lunettes, cerclées de petits diamants.Au milieu du show, alors que ses six musiciens – vêtus façon « Blues Brothers » – assurent un intermède musical, il revient changé, avec une veste Arlequin rouge et noire. Pour le rappel, il termine dans une robe de chambre kitsch. 

Martin Parr en diaporama

Les tableaux visuels sont soignés. Le morceau I Guess That’s Why They Call It the Blues est accompagné sur les écrans d’un diaporama du célèbre photographe britannique Martin Parr, avec des couples qui ne sont plus sur la même longueur d’onde.

Have Mercy on the Criminal (« Ayez pitié pour le criminel ») est servi par un film d’animation sur un bagnard qui tente de s’évader. La section rythmique, composée d’un batteur et deux percussionnistes, s’en donne à coeur joie. Pour figurer les coups de feu tirés sur le fugitif, il martèlent un gros « bang », coupant le morceau, qui fait sursauter le public.

Cette interaction entre le film d’animation et le jeu des musiciens sur scène rappelle la scénographie de Gorillaz, groupe de Damon Albarn, avec lequel Elton John a d’ailleurs collaboré récemment.

« J’aime la France » 

Ce dispositif montre qu’Elton John est toujours à l’écoute. Les adieux à la scène ne sont pas ceux à la musique. Pour la sortie de The Lockdown Sessions, fin 2021, l’auteur de Your Song confiait en visio-conférence à la presse : « Dire que j’aurais fait le tour de la question serait la fin de tout. Je suis plus excité par la musique que jamais ».

Pour régaler son public (fidèle, 300 millions d’albums vendus dans sa carrière), sa tournée d’adieux est un best-of. I’m Still Standing est ainsi illustré d’une compilation des vidéos marquantes de sa trajectoire. Le clip originel de I’m Still Standing (1983) avait été tourné à Cannes. Elton John est tombé amoureux de la France, en général, et de la Côte d’Azur, en particulier (il a une maison à Nice), à cette période. « J’aime la France », a-t-il d’ailleurs lâché à la fin du show.

Il repassera par Paris en juin 2023 : sa tournée d’adieux XXL lui fait sillonner Europe, Nouvelle-Zélande, USA, Canada et Royaume-Uni. L’occasion, pendant encore un an, de l’entendre scander sur scène Time to dance ! (« C’est le moment de danser » !) et de s’exécuter, comme l’a fait Paris.

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