INTERVIEW. Sébastien Renard éliminé de Top Chef : "On est forcé à faire une sorte d’introspection"

Le chef Sébastien Renard a été éliminé aux portes de la finale de Top Chef ce mercredi 8 juin. Il s’est confié à Télé Star sur son parcours surprenant et les difficultés qu’il a éprouvées pendant le concours.

Télé Star : Quel est ton ressenti à froid après ton élimination de Top Chef ?

Sébastien Renard : Je me rends compte de la chance que j’ai eue de participer à Top Chef. Quel parcours ! J’ai eu des paillettes dans les yeux pendant tout le concours. Et je suis arrivé en demi-finale, j’ai eu la chance d’être dans les trois derniers de Top Chef et je n’en retiens que du positif parce que j’ai tellement évolué, j’ai tellement grandi pendant le concours. Tellement rebondi aussi parce que Top Chef c’était des hauts, des bas, ce n’était pas toujours évident… mais ça a toujours évolué et là je suis demi-finaliste. Je suis resté moi-même pendant tout le concours.

TS : Est-ce que tu regrettes la façon dont tu as cuisiné le lièvre à la royale, le plat que tu as imposé à Louise et Arnaud ?

SR : Avec des si, on refait le monde ! J’ai beaucoup appris, je le vois vraiment sous cet angle-là. Oui, on peut toujours mieux faire mais ce n’est pas passé. A ce moment-là, au moment T je n’ai pas trouvé la bonne définition, alors que Louise et Arnaud oui. Respect et félicitations à eux parce qu’ils sont finalistes de Top Chef et ils le méritent tous les deux.

TS : Du coup, qui aimerais-tu voir, de Louise ou Arnaud, remporter la finale ?

SR : C’est très difficile comme question et Louise a dit quelque chose de très intéressant à ce sujet. C’est que dans les 14 candidats de Top Chef, tout le monde avait un gagnant en lui. Mais sinon oui, les deux. En plus ils ont tous les deux des personnalités très différentes. Après s’il faut choisir, on va aller vers les femmes, vers Louise (rires). Mais j’aime beaucoup les deux.

TS : Avais-tu déjà réfléchi au plat que tu aurais cuisiné en finale ?

SR : Je pense que j’y aurais réfléchi sur le moment. J’abordais vraiment chaque épreuve au jour le jour. Petit à petit Sébastien, fait son nid. Mais dans tous les cas ça aurait été un clin d’œil à ma région, big up au Nord ! Ça aurait été des produits de mon terroir pour mettre en valeur les producteurs avec qui je travaille, des personnes passionnées et passionnantes.

TS : Tu as brillé en dernière chance à plusieurs reprises, est-ce que tu savais que tu étais particulièrement bon dans les situations stressantes ?

SR : Je n’avais vraiment pas envie de sortir de Top Chef et c’est vrai que quand j’étais dos au mur, ça marchait plutôt bien. J’ai toujours essayé de trouver la bonne approche pour rester dans le concours parce que c’est tellement enrichissant qu’on n’a pas envie de partir, on a envie de rester dans cette cour d’école. Moi j’étais comme un enfant en fait, avec des paillettes dans les yeux parce qu’on nous présente tous ces grands chefs des quatre coins du monde… Et on se découvre au fur et à mesure du concours aussi, parce qu’il faut tout verbaliser. Ca force à faire une sorte d’introspection, on ne nous demande pas seulement de verbaliser la cuisine, on nous demande aussi de verbaliser ce qu’on ressent, de se raconter. Ce n’est pas toujours évident parce qu’on est regardés par des millions de personnes.

A chaque fois on se demande si ça va passer, c’est des grands moments de doutes et de solitude, d’être tout seul devant le plan de travail et de se dire que c’est peut-être la dernière fois qu’on cuisine pour Top Chef. Et la demi-finale, c’est hyper émouvant parce que dans tous les cas, même si j’avais gagné mon pass pour aller en final, c’était la dernière fois que je cuisinais dans les cuisines de Top Chef.

TS : En participant au concours, est-ce que certaines choses t’ont surpris ?

SR : On ne se rend jamais compte de l’intensité. Quand on regarde le programme, on ne sait pas ce qu’il se passe réellement. Et quand on le vit, c’est tellement intense, tellement émouvant, tellement prenant que déjà ça, c’est impressionnant. Et il y a tellement de personnes, plus de 150 je crois, qui sont autour de ce programme pour préparer, organiser, filmer… Et on ne se rend pas compte à la télé qu’on doit autant verbaliser et cette démarche n’est pas toujours facile à assimiler.

TS : Quel est ton plus beau souvenir de l’aventure ?

SR : Mon plus beau souvenir, ce sont les compliments que j’ai reçus pour les plats que j’ai proposés aux chefs Yannick Alléno et Aurélien Rivoire (dans l’émission du 1er juin, ndlr). C’était vraiment marquant d’entendre autant d’éloges sur un plat que j’ai fait. Avoir la chance de leur faire goûter ma cuisine et avoir autant d’éloges, c’était juste génial. Après il y a beaucoup de beaux souvenirs, j’ai aussi beaucoup aimé donner un sens à ma cuisine avec mon plat sur le harcèlement scolaire. J’ai d’ailleurs fait des interventions dans des écoles pour sensibiliser sur ce thème.

TS : Enfin quels sont tes projets pour la suite ?

SR : Là mon projet c’est d’ouvrir un restaurant dans les Hauts-de-France pour vraiment raconter mon histoire. Et pourquoi pas faire des collaborations, je suis ouvert à tout.

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