Déclin cognitif : des injections d’insuline pour une meilleure mémoire ?

Un nouvel essai montre que l’administration d’insuline par voie nasale pourrait améliorer la cognition chez les personnes âgées.

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Alors que l’on fête le centenaire de sa découverte, cette hormone naturelle qui régule notre glycémie reste l’alliée incontournable des diabétiques. Mais elle pourrait aussi avoir un impact positif sur la mémoire et les fonctions cognitives des seniors. C’est ce que révèle une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Harvard Medical School de Boston (États-Unis) et publiée dans la revue Journal of Neurology.

Ils ont suivi durant vingt-quatre semaines 223 participants âgés de 50 à 85 ans, atteints ou non de diabète de type 2. La moitié se voyait administrer de l’insuline intranasale, l’autre une solution placebo (une solution saline stérile administrée par voie intranasale également). En parallèle, les scientifiques ont analysé la vitesse de marche des participants, testé leur capacité d’attention et mesuré leurs fonctions exécutives. Résultats : les chercheurs ont constaté une augmentation de la vitesse de marche et du débit sanguin cérébral chez les patients atteints de diabète de type 2 et traités par insuline. Ils ont aussi constaté une meilleure mémoire verbale et une amélioration de la prise de décision chez ceux qui avaient reçu le traitement même s’ils ne souffraient pas de diabète. D’après les chercheurs, l’insuline pourrait donc être efficace en prévention du déclin cognitif chez les seniors.

En effet, « La vitesse de marche est un prédicteur clinique important du bien-être des personnes âgées, en corrélation avec le déclin cognitif, le risque d’hospitalisation, de perte d’autonomie et de décès », souligne l’un des auteurs principaux de l’essai. « Au départ, les participants atteints de diabète marchaient plus lentement et avaient une cognition plus dégradée que les participants sans diabète, qui « ont servi » de référence clinique pour la population vieillissante normale ».

L’insuline pourrait donc être un traitement simple et sans risque (l’administration par voie nasale n’a pas entraîné d’effets indésirables graves) pour prévenir le déclin lié à l’âge ou ralentir la progression vers les démences liées à la maladie d’Alzheimer. Une piste que les chercheurs vont poursuivre dans les mois à venir.

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