Et si je devenais accueillant familial ?

Donner un sens à votre temps libre et mettre du beurre dans les épinards en hébergeant une personne handicapée ou dépendante, cela vous tente ? Suivez le guide.

Avec Olivier Kornprobst, président de l’association Famidac

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Formez-vous !

On compte environ 10 000 « accueillants familiaux » en France. Pour se lancer, aucun diplôme ni expérience ne sont exigés mais il faut décrocher un agrément du département (compter quatre mois) puis suivre une formation de cinquante-quatre heures (dont douze avant le premier accueil). Propriétaire ou locataire, on doit offrir à chaque personne hébergée – trois au maximum – une chambre d’au moins 9 mètres carrés, avec salle de bains et toilettes à proximité (pas forcément indépendantes) et un accès libre au salon et à la salle à manger. On ne peut pas avoir de lien de parenté avec ses pensionnaires et on doit organiser ses remplacements en cas d’absence (on peut proposer un proche).

Une rémunération intéressante

On signe un contrat d’accueil, auquel chaque partie peut mettre fin à tout moment, sans motif, après un préavis de deux mois minimum (modèle sur famidac.fr). L’accueilli règle ses frais d’accueil via le « Cesu accueil familial », qui se divisent en plusieurs postes et atteignent 1 200 à 1 800 euros mensuels selon son niveau de dépendance, le logement et ses ressources (des plafonds s’appliquent s’il perçoit des aides sociales). Attention, il ne s’agit pas d’une rémunération nette puisqu’une part couvre simplement vos frais (nourriture, électricité, etc.). « Pour percevoir l’équivalent d’un Smic mensuel net, il faut accueillir au moins deux personnes », détaille l’association Famidac. Les accueillants n’ont pas droit au chômage après le départ d’un pensionnaire et ne sont pas rémunérés pendant leurs congés (détails sur famidac.fr, un simulateur du coût de l’accueil est aussi disponible sur cesu.urssaf.fr). Pour payer son séjour, l’hébergé peut bénéficier de diverses aides : allocation personnalisée d’autonomie (APA, pour les personnes âgées dépendantes), prestation de compensation du handicap (PCH, pour les handicapés), allocation logement, aide sociale à l’hébergement (ASH). Et il est éligible au crédit d’impôt de 50 % pour l’emploi à domicile pour son reste à charge éventuel.

Trouvez des pensionnaires

« Rédigez une plaquette de présentation, faites-vous connaître auprès du centre communal d’action sociale (CCAS) et des hôpitaux, et passez une petite annonce sur un site comme Famidac, avec des photos, conseille Olivier Kornprobst, de Famidac. Ne limitez pas vos annonces à des offres d’accueil permanent mais proposez aussi de l’accueil temporaire : certains pensionnaires ponctuels prolongeront leur séjour. » Enfin, « avant d’accepter un candidat, vérifiez que vos caractères sont compatibles et que cette formule ne lui a pas été imposée par sa famille ! », ajoute-t-il

Les conseils de l’expert

« L’expérience peut être fabuleuse si on a une belle harmonie et de l’énergie à partager, mais elle est à éviter si on rencontre des problèmes de couple ou de santé. Devenir accueillant engage toute la famille : la personne hébergée est là quand on reçoit ses enfants ou petits-enfants, il faut accepter les visites de ses proches et de l’équipe médico-sociale. Pour prendre la mesure de ce bouleversement, proposez-vous comme remplaçant près de chez vous avant de vous lancer ! »

Merci à Olivier Kornprobst, président de l’association Famidac et accueillant familial dans le Cantal

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