A 19 ans, le joueur espagnol arrive à Roland-Garros en favori. Tout le monde voit en lui le digne successeur de son compatriote et idole de jeunesse, Rafael Nadal.
« Gagner un jour Roland-Garros, comme Rafael Nadal. » Ce rêve, Carlos Alcaraz l’a formulé à l’âge de 12 ans. La télévision espagnole a récemment exhumé cette vieille séquence vidéo de l’enfant rêveur. Rêveur ? Peut-être pas tant que ça. Depuis sa victoire au Master 1 000 de Madrid, le 8 mai dernier, rien ne semble impossible au prodige espagnol qui bat des records de précocité. Pour décrocher le deuxième titre de sa carrière, avant de s’imposer en finale face à Alexander Zverev, il a sorti coup sur coup deux monstres : Rafael Nadal puis Novak Djokovic. Un exploit inédit lors d’un même tournoi sur terre battue. Il rejoint le club très fermé des joueurs à avoir remporté une compétition majeure à moins de 20 ans. Depuis 1968, ils ne sont que sept, le dernier étant Nadal, il y a dix-sept ans. Et Alcaraz pointe désormais à la sixième place du classement mondial. On pourrait continuer d’aligner ainsi les chiffres et les statistiques à l’infini. Pas de doute, « Carlitos » est un crack.
Il est tombé dans la marmite du tennis très jeune. Grâce à son père Carlos Alcaraz senior, qui lui met une raquette entre les mains dès l’âge de 4 ans. Passionné de la petite balle jaune, il a jadis été classé dans le Top 40 espagnol, il entraîne son fiston au Campo de Murcia, une modeste école de tennis qu’il dirige à El Palmar, près de Valence. Le garçon fait déjà preuve d’un certain talent, mais son caractère lui joue des tours. « Quand j’étais enfant, je cassais beaucoup de raquettes, je n’arrivais pas à me contrôler, se souvient-il. Dans un sport comme le tennis, il faut savoir contrôler ses émotions. » À 14 ans, il franchit une étape en rejoignant l’académie de Juan Carlos Ferrero, vainqueur de Roland-Garros en 2003. Il y trouve une atmosphère propice à son développement, très familiale, protectrice, et bénéficie des conseils avisés de Ferrero. « Entrer dans son académie a changé ma vie, reconnaît-il aujourd’hui. J’ai évolué, pris des muscles, grandi, je suis devenu plus dur sur le terrain. » Ses atouts : force mentale, humilité, éducation et goût pour le travail acharné. Le circuit est sous le charme de ce tennisman talentueux et bien élevé.
Un statut de favori à Roland Garros
Même Rafael Nadal, à qui on le compare et l’oppose sans cesse, l’a adoubé. « En réalité, nous ne vivrons pas une véritable rivalité, car j’ai 36 ans et je suis en fin de carrière, a déclaré l’homme aux vingt et un titres de Grand Chelem. Aujourd’hui, il représente la relève. Carlos va me gêner quelque temps sur le plan tennistique en tant que rival, mais très vite je serai le premier à me régaler de son jeu depuis la tribune. » À Roland-Garros (du 22 mai au 5 juin), si leur route se croise, ce sera sur le terrain. Carlos Alcaraz débarque sur la terre battue parisienne en favori. Il assume. « Mon objectif, cette année, est de gagner un Grand Chelem, et j’espère que ce sera à Paris », affirme-t-il. Avant chaque match, il confie écouter la musique du film Rocky. « Cela me motive et me fait souvenir de son incroyable fighting spirit. » Il va lui en falloir s’il veut créer l’exploit.
⋙ PHOTOS – Roland Garros : ces stars internationales inoubliables en tribune
Crédits photos : Zuma Press/Bestimage
Autour de
Source: Lire L’Article Complet