Le thé et le café nous carencent-ils en fer ?

  • Le fer, un minéral indispensable au bon fonctionnement du corps
  • Bien consommer le thé et le café pour limiter les carences en fer
  • Les symptômes de la carence en fer

Boire une grande tasse de thé vert le matin peut-il avoir des effets délétères sur le corps, et notamment sur notre taux de fer ? 

Régulièrement pointés du doigt, le thé et le café seraient en effet des ennemis avérés de l’absorption du fer présent dans notre alimentation. Comment fonctionne ce phénomène et peut-on apprendre à bien consommer ces boissons, tout en limitant leurs effets ? 

Réponses avec le Dr Camille Le Quere, médecin nutritionniste à Paris et le Dr Massimiliano Mayrhofer, directeur des Cures Revital au Palace Merano (Italie). 

Le fer, un minéral indispensable au bon fonctionnement du corps 

Si la consommation de thé et de café est surveillée, notamment pour son impact sur le taux de fer, c’est parce que ce minéral est indispensable au bon fonctionnement du corps. 

“Le fer existe sous deux formes, et chacune d’elle a des fonctions différentes”, explique d’entrée le Dr Massimiliano Mayrhofer. “On trouve le fer héminique, présent dans la viande par exemple, et le fer non héminique, qui est d’origine végétale (brocolis, amandes, etc)”. 

Ainsi le premier servira au stockage et au transport de l’oxygène dans le sang, tandis que le second va être utilisé par le corps pour produire de l’énergie et de l’ADN. 

Le thé et le café – notamment via les flavonoïdes qu’ils contiennent – vont avoir un effet inhibiteur sur le fer non héminique”, explique à son tour le Dr Camille Le Quere. Ainsi, en buvant ces boissons, on absorbe moins bien ce fer présent naturellement dans notre alimentation. Une étude de 1983, relayée par Healthline en 2017, révélait que “boire une tasse de café avec un repas de hamburger réduisait l’absorption du fer de 39 %. Boire du thé, un inhibiteur connu de l’absorption du fer, avec le même repas, réduisait l’absorption du fer de 64 %”.

À noter que les apports en fer recommandés au quotidien varient en fonction des personnes et des profils. On comptera entre 8 et 24mg pour les femmes (un apport qui varie durant les règles ou après la ménopause), et généralement 8mg pour les hommes. Mais d’autres spécificités sont à prendre en compte : si la femme est enceinte, si l’individu suit un régime végétarien, ou si il ou elle souffre d’une pathologie. 

Bien consommer le thé et le café pour limiter les carences en fer

Hormis dans les cas suscités qui demandent une adaptation de l’alimentation et un avis médical, il est tout à fait possible de continuer à consommer du café et du thé au quotidien. 

“Tout dépend évidemment de la quantité consommée, mais tant que cela reste raisonnable et au sein d’une alimentation variée, il n’y a pas de contre indications à boire du thé ou du café”, rassure le Dr Le Quere. Elle explique également que le moment de la prise de ces boissons peut compter : “le thé et le café peuvent interférer dans l’absorption du fer s’ils sont bus au sein du même repas ou juste après. Si on les consomme à distance des repas cela ne pose pas de problème”. 

Autre conseil donné par nos experts : consommer de la vitamine C pour favoriser l’absorption du fer. Ainsi “ajouter du citron à son thé peut être une bonne idée”, illustre le Dr Massimiliano Mayrhofer. 

Les symptômes de la carence en fer 

Pour savoir si l’on souffre d’une carence en fer, il faut faire une prise de sang et demander l’avis de son médecin afin qu’il ou elle puisse faire ses recommandations, pour d’éviter l’anémie (soit la diminution du nombre de globules rouges dans le sang, ou de leur teneur en hémoglobine). 

Nos deux experts listent toutefois différents symptômes qui peuvent alerter : pâleur, fatigue, essoufflements, sensation de faiblesse, étourdissements, ongles cassants, cheveux secs… 

En cas de doute, diminuer votre consommation de thé ou de café – du moins proche des repas – et demandez l’avis de votre médecin qui pourra prescrire une prise de sang avec bilan en ferritine. 

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