- On pourrait croire que Coupez ! de Michel Hazanavicius est l’adaptation de Ne coupez pas !, parodie de film gore ayant connu un grand succès au Japon.
- Or en fait, pas du tout ! Ou en tout cas, pas tout à fait
- Les ressorts dramatiques et comiques des deux films ont beau être les mêmes, Coupez ! est en réalité la suite de Ne coupez pas !, que des producteurs nippons sont venus commander à une équipe de tournage française composée, comme dans le film original, de bras cassés.
C’est quasiment le même film, à quelques détails près. On retrouve dans Coupez ! de Michel Hazanavicius le même premier plan-séquence virtuose d’une trentaine de minutes qui avait halluciné les fans de films de zombies un peu fauchés dans Ne coupez pas (Kamera o tomeru na!) du Japonais Shin’ichiro Ueda (disponible en DVD). On retrouve aussi les mêmes retournements de situation inattendus (qu’il ne faudrait surtout pas divulgâcher). Et les mêmes gags drolatiques. Ce n’est pourtant pas le remake français à proprement parler, mais plutôt une suite. Car le scénario du film de Michel Hazanavicius ne fait pas l’impasse sur l’immense succès de ce petit film fauché d’étudiants japonais qui leur a rapporté mille fois ce qu’il leur a coûté.
C’est forte du succès de ce film d’horreur tourné en direct pour les réseaux sociaux que la production japonaise du film a l’idée d’en faire réaliser l’adaptation française par une équipe de tournage que dirigerait Romain Duris. Tel est le pitch de la version Hazanavicius.
Décalage culturel, source d’humour
Alors oui, les péripéties gores et les ressorts comiques sont exactement les mêmes dans les deux films. Mais la version française possède un second degré qui provient du fait qu’il y est fait référence au premier opus. On y voit notamment la production japonaise en action avec à sa tête Yoshiko Takehara, star de la télé japonaise, qui figurait déjà dans le premier opus. Elle reprend son personnage de Madame Matsuda, un second rôle qui n’est là que pour une chose : garantir la fidélité de l’adaptation française au film d’origine. Et cela fonctionne très bien parce qu’elle a un physique hors norme, petite, assez clownesque, mais très sûre d’elle, face à l’inquiétude et aux doutes de Romain Duris, qui joue le réalisateur. Les échanges avec l’équipe française, et le décalage culturel qui va avec, sont souvent irrésistibles.
Quand Madame Matsuda se demande, sans comprendre ce qui se dit, si les péripéties au cours du tournage sont voulues ou pas, on a envie de lui répondre : non, toutes ces improvisations ne sont pas intentionnelles. Mais si, car elles sont là pour faire rire. Et on rit !
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