Bouches et poitrines volumineuses, nez trop affinés… Terminé le temps où les femmes restaient victimes des choix de leur jeunesse. Désormais, les chirurgiens s’attachent à réparer les erreurs du passé.
Actes opératoires qui évoluent mal, techniques devenues obsolètes, modes qui passent… Les raisons pour revenir sur ses décisions en matière de médecine ou de chirurgie esthétiques sont nombreuses. Et une nouvelle clientèle en quête de « décroissance » voit le jour. Dans son cabinet parisien, Marc Divaris, chirurgien esthétique qui officie à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, constate : « Il n’est pas rare qu’à la cinquantaine, des femmes me demandent de leur retirer leurs prothèses mammaires ou d’en avoir de plus petites. D’abord parce que des prothèses lourdes ont entraîné un affaissement de la poitrine ; aussi parce qu’un bonnet moins profond élance la silhouette. » Un 90 D à 30 ans a vite fait de faire « mamma » passé 45 ans. De la bimbo à la matrone… l’effet n’est plus le même. L’âge passant invite à l’élégance et… à l’acceptation de soi.
Nous sommes en 2017 quand, dans un édito pour Vogue, Victoria Beckham s’adresse à la jeune fille qu’elle était : « Chère Victoria, je sais que tu souffres actuellement. Tu ne te trouves pas assez jolie, pas assez mince… Mais rassure-toi : l’adolescence est bientôt finie […] tu dois apprendre à t’aimer comme tu es […] Ne refais pas tes seins, aie confiance en toi. » Alors qu’elle s’était fait poser des prothèses à 18 ans, l’épouse de David Beckham, devenue plus raffinée entre-temps, les a fait ôter avant ses 40 ans. En 2020, le mannequin aux 37,5 millions d’abonnés sur Instagram Chrissy Teigen, 36 ans, explique : « Je vais me faire retirer les seins ! Ils ont été incroyables à mes yeux pendant des années mais je m’en suis lassée. J’aimerais être capable de zipper une robe à ma taille. » Paradoxalement, à partir d’un certain âge, la chirurgie à outrance peut vieillir un visage. Retourner à plus de naturel prend alors du sens. L’évolution des techniques accompagne cette tendance.
Si, chez les jeunes filles, l’acide hyaluronique a du succès pour augmenter le volume des lèvres, il a l’avantage d’être un produit résorbable. Leurs aînées qui ont eu recours au silicone – un produit permanent – l’ont parfois regretté, à l’instar d’Emmanuelle Béart, 58 ans. En 2012, la star confie au Monde : « J’ai fait refaire ma bouche à l’âge de 27 ans. Ce n’est une énigme pour personne : c’est loupé. […] J’ai entendu des témoignages de femmes disant que ça leur avait rendu la vie plus jolie, plus facile. Tant mieux. Il y en a d’autres que ça a profondément affectées, et je fais plutôt partie de celles-là. » Mais en 2022, les techniques ont évolué : plus besoin de souffrir d’une décision prise des années plus tôt.
⋙ PHOTOS – Jane Birkin, Claire Chazal, ces stars qui n’ont jamais fait de chirurgie esthétique
« Aujourd’hui, plus personne ne veut de ce qui se voit trop »
Marc Divaris explique : « On est désormais très au point pour retirer la silicone en incisant les lèvres. » Le spécialiste poursuit : « Les chirurgiens sont très sollicités pour revenir sur des actes qui n’ont pas bien « vieilli ». Celles qui ont exagéré avec la liposuccion se retrouvent avec des fesses « en goutte d’huile » parce que plus aucune graisse ne soutient les volumes. Dans ces cas-là, on remet de la graisse. Celles qui se sont trop fait tirer les yeux avec la technique du « fox eyes » arborent parfois des regards étranges qui nécessitent qu’on les détende. Celles qui ont fait un lifting trop tôt quand elles étaient rondes, puis qui ont minci veulent qu’on rééquilibre le tout. Avant on parlait de « French touch » pour nous, les Français, qui étions les premiers à pratiquer un dosage raisonnable de la chirurgie esthétique. Aujourd’hui, c’est une norme, plus personne ne veut de ce qui se voit trop, à part peut-être une minorité agissante d’influenceuses. »
Claude Levy, chirurgien et médecin esthétique, note : « On me demande souvent comment échapper à l’opération pour éviter l’effet irréversible. On peut faire une rhinoplastie avec des fils tenseurs ou de l’acide hyaluronique. En cas d’urgence, ce produit fond avec de l’hyaluronidase. Si on n’est pas content du résultat, c’est plus simple à corriger qu’en passant par le bloc opératoire. » Le 9 avril dernier, le producteur des One Direction Simon Cowell, 62 ans confiait au Sun : « J’ai arrêté les injections […] du jour au lendemain, je ne me suis plus reconnu au point que mon fils de 8 ans, effrayé, m’a demandé de tout cesser. » Yolanda Hadid, mère, des tops Gigi et Bella Hadid, 58 ans, a enlevé en 2019 « tous les produits étrangers de [son] corps » dans une sorte de détox des injections. À la Clinique Lutétia, à Paris, pour celles qui se sont trop épilées jeunes, on propose même des greffes de sourcils. Corriger les erreurs esthétiques du passé ? Voici le nouvel eldorado beauté des quinquas.
⋙ Madonna défigurée : cette seule opération chirurgicale avouée
Crédits photos : Backgrid UK/ Bestimage
Autour de
Source: Lire L’Article Complet