Dans L’Héritier, diffusé dimanche à 21 h 10 sur C8, Jean-Paul Belmondo incarne un businessman au centre d’une machination. Un demi-siècle plus tard, le réalisateur Philippe Labro nous replonge dans les coulisses du tournage.
Cinquante ans après son tournage en 1972, quelle première image de L’Héritier vous revient toujours en tête ?
Philippe Labro : La scène finale tournée à l’aéroport de Rome était très compliquée à mettre au point. D’une part, nous filmions avec quatre caméras pour multiplier les points de vue de l’attentat. D’autre part, nous avions privatisé cette partie de l’aérogare et autant vous dire que nous marchions au chronomètre.
Avez-vous pensé à Belmondo tout de suite pour le rôle ?
Disons que pour monter un film à l’époque, il valait mieux avoir Belmondo ou Delon au casting. Cela dit, Jean-Paul avait hésité car c’était la première fois qu’il incarnait un exécutif en costume cravate, loin de ses rôles décontractés. Mais ses fans acceptaient tout de lui, sitôt qu’il les prenait par la main.
L’histoire est sombre. Cela se ressentait-il sur l’atmosphère du tournage ?
Pas avec Belmondo qui était un farceur de compétition. Une nuit, un commissaire de police italien m’annonce au téléphone que deux étrangers, dont monsieur Belmondo, ont été ramassés totalement ivres sur la voie publique. Je m’apprête à enfiler un pantalon… quand je reconnais la voix de Jean-Paul in extremis ! Une autre fois, il avait déplacé les énormes pots de fleurs de l’hôtel pour les mettre devant ma porte, ce qui m’empêchait d’aller sur le plateau le lendemain. Jean-Paul avait toujours besoin de déconner !
Au casting, on retrouve Jean Rochefort et Michel Beaune, deux amis proches de lui. Imposait-il sa bande ?
J’admets que Jean-Paul avait son mot à dire et qu’il m’a demandé de trouver un rôle à Jean et Michel… Il avait besoin d’être entouré de personnes de confiance. Ce qui ne l’empêchait pas, comme les vraies stars, de se mettre au niveau de tous, du producteur jusqu’à l’accessoiriste.
Sur le Net ont circulé les images d’une fin alternative où (attention révélation) le héros du film ne meurt pas puisqu’on le voit rouvrir les yeux…
Ces images sont absurdes et malhonnêtes. Je ne sais pas qui les a récupérées mais il est évident que ce sont celles d’une transition entre deux prises, quand Belmondo attend qu’on recommence le plan. Il n’a jamais été question de ne pas faire mourir le personnage. Ceci dit, vu l’immense succès du film, je suis certain que le producteur aurait rêvé d’un Héritier 2 !…
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