"Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme": le troisième album post-punk surréaliste du collectif Astéréotypie

Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme, selon Astéréotypie. Ce projet, pensé comme un atelier d’écriture en institut médico-éducatif (IME) pour des personnes atteintes d’autisme, s’est progressivement transformé en un groupe de rock composé de cinq auteurs autistes dont quatre interprètent au chant leurs propre paroles. 

Claire Ottaway, Yohann Goetzman, Aurélien Lobjoit, Stanislas Carmont et Félix Giubergia passent la réalité au broyeur pour exprimer leurs colères et leurs angoisses avec des textes toujours plus surréalistes et sincères. Dans ce troisème album sorti le 29 avril, Stanislas, fasciné par les hommes politiques, raconte avec un phrasé de tribun son histoire d’amour avec un billet de 20 euros. « C’est une manière de me remonter le moral, parce que je suis un peu déçu de ne jamais avoir eu une relation amoureuse avec une vraie fille », confie-t-il. 

Mais Astéréotypie n’est pas une thérapie, selon ses membres, c’est un groupe de rock, à la recherche d’adrénaline et de la communion avec son public : « Chaque fois que je joue sur scène je suis très heureux, explique Stanislas. J’aime que le public ait une vision positive de moi, j’arrive à montrer que je suis un artiste comme les autres. »

Pour les accompagner, quatre musiciens s’efforcent depuis une dizaine d’années de suivre à la guitare l’énergie dégagée par les quatre chanteurs. Mais Astéréotypie n’était au départ pas censé devenir un groupe, et encore moins un groupe de rock, raconte leur guitariste et ancien éducateur Christophe Lhuillier : « Le tout premier concert qu’on a donné c’était au salon des associations à Bourg-la-Reine, c’était une restitution d’atelier. On était dans une grande salle, il y avait juste un haut-parleur pour la guitare et pour seul public une dame, qui poussait sa maman en fauteuil roulant. Nous avions en plus une musique complètement acoustique pour privilégier la compréhension des textes, mais Yohann, au micro, c’était Johnny Halliday au Parc des Princes en 1992 : il se roulait par terre ; il hurlait ‘Bonsoir !' »

A partir de ce jour-là, une évidence s’impose à Christophe Lhuillier : les instruments surchauffent, s’emballent, pour un résultat post-punk, rock alternatif et parfois même presque trap-music. « C’est intuitif, explique Arthur Gillette, guitariste-bassiste du groupe. On n’essaye pas de réfléchir à quel style on va faire, on a les instruments qu’on sait jouer et ce qui sort, c’est ce qui sert vraiment à magnifier leurs textes géniaux. »

Et tant pis si cette intuitivité emmène Stanislas loin de ses références musicales habituelles, lui qui écoute Patrick Fiori, Patrick Bruel ou encore Florent Pagny. Grâce à cet amalgame furieux, Astéréotypie a trouvé une identité et une légitimité qui lui valent d’être invité, aux côtés de Flavien Berger notamment, aux 20 ans de la Gaité lyrique à Paris, le 20 mai prochain.

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