« Tout est beau, tout est merveilleux », résume Thibaut de « Top Chef »

  • M6 proposait ce mercredi le onzième épisode de la saison 13 de Top Chef.
  • Le petit détour par Bordeaux pour déguster un plat de Philippe Etchebest n’a pas porté chance à Thibaut qui a été éliminé du concours.
  • « J’étais honoré d’inaugurer son restaurant, on était les premières personnes au monde à y mettre les pieds. C’était génial », se remémore-t-il dans son interview à 20 Minutes.

Thibaut a-t-il participé à Top Chef ou à une attraction du Parc Astérix ? Son parcours dans le concours de M6 s’est transformé en véritables montagnes russes au fil des semaines, lui qui a fait ses valises une première fois, est revenu dans la compétition, puis a été éliminé de nouveau. Dans le onzième épisode, le chef auréolé d’une étoile verte n’a pas réussi à convaincre le jury avec son maquereau. « La cuisine de mes restaurants ne se fait pas sur le pouce en une heure, ce n’est pas tout à fait mon style. C’est à ce niveau-là que j’étais plus faible que les autres », explique-t-il à 20 Minutes.

Quelle a été votre réaction lorsque la production vous a demandé de revenir dans le concours ?

C’était quelques jours après mon élimination donc je me préparais psychologiquement à revenir à ma vie professionnelle et à ma vie de famille. La production m’a appelé pour me dire que j’avais été choisi par les chefs pour participer au retour des éliminés. C’est extrêmement touchant parce qu’il y avait eu sept candidats sortants avant moi. Je voulais honorer cette chance en rentrant dans le concours.

Vous réintégrez le jeu en tant que candidat solitaire. Ce statut change-t-il quelque chose par rapport au travail en brigade ?

Je ne sais pas si ça fait une grande différence. Je suis effectivement tout seul mais les chefs passent me voir, il y a quand même des petits conseils, on n’est pas le vilain petit canard. Finalement, on n’est pas seul, il y a du soutien entre candidats, ce n’était pas aussi difficile que cela pourrait paraître.

Comment vous sentiez-vous au moment de la dégustation de la dernière chance ?

J’ai globalement foiré mes trois dernières chances… Je pense que j’ai une cuisine qui nécessite de prendre son temps. La cuisine de mes restaurants ne se fait pas sur le pouce en une heure, ce n’est pas tout à fait mon style. C’est à ce niveau-là que j’étais plus faible que les autres. Les goûts étaient bons mais je suis parti encore une fois dans trop de choses. J’ai voulu mettre un poisson par personne dans l’assiette donc j’ai vidé six poissons alors que Lilian a mis une bouchée par personne, c’est un gain de temps énorme. Dans le temps imparti, il y a les dix minutes qu’on passe dans le garde-manger et les dix minutes du dressage. En soi, il reste quarante minutes. Je n’ai pas eu l’intelligence de faire une bouchée alors que Lilian l’a eue.

Vous n’avez pas eu le droit de participer à la boîte noire, est-ce un regret ?

Non, ce n’est pas un regret parce que je pourrais le faire avec des copains en me bandant les yeux. En fait, j’étais honoré d’inaugurer le restaurant de Philippe Etchebest, on était les premières personnes au monde à y mettre les pieds. C’était encore en chantier, on a mangé un plat incroyable. En plus, on était à Bordeaux pendant une journée et c’était génial. La boîte noire est une épreuve mythique de l’émission mais comparé à ce que l’on a vécu à Bordeaux, je suis très content.

Hélène Darroze souligne votre « personnalité exceptionnelle avec beaucoup de générosité et beaucoup de technique. » Ce n’est pas rien !

Que ce soit de sa bouche ou de celle d’un passant, c’est toujours touchant. Je suis ravi que ma cuisine lui ait plu. Ses mots me boostent et me réconfortent dans mes propres idées. J’ai la cuisine que j’ai, je suis heureux qu’elle puisse plaire aux gens.

Elle vous dit aussi qu’il vous reste « un petit truc à comprendre pour être au top du top ». Vous avez compris ce dont il s’agissait ?

C’est un sujet sur lequel je travaillais avant de participer à Top Chef. Je voulais rassembler les goûts et centraliser les éléments. On essaye de simplifier les plats que je sors au restaurant, j’essaye de revoir pas mal de choses. Je suis très ouvert aux remarques et ma cuisine évolue au quotidien depuis toujours. Top Chef a été une étape de mon évolution, ça a répondu à des questions que je me posais. Mais le plus important pour moi, c’est d’écouter ma clientèle.

A la fin de votre discours, vous dites que Top Chef est comme une « bulle de bonheur »…

Il faut vraiment le ressentir pour le comprendre. Au quotidien, je commence ma journée à 8 heures et je la termine à 2 heures ou 3 heures du matin. Je travaille beaucoup, j’adore ce que je fais, je suis passionné. Mais là, on fait une pause et on se retrouve avec quatorze nouveaux copains passionnés des mêmes choses. On vit ensemble, on cuisine ensemble. C’est un truc où tout est beau, tout est merveilleux. Il y a aussi des moments éprouvants et difficiles émotionnellement mais c’est tellement fort que c’est une petite bulle de bonheur. C’est un moment de pause dans la vie.

Être le seul candidat avec une étoile verte, était-ce une pression ?

L’étoile verte récompense des engagements éthiques. Ma cuisine est ce qu’elle est, mes engagements sont très forts. En parler dans l’émission permet de faire passer un message très important pour moi. J’ai eu la chance d’avoir l’étoile verte l’année de sa création donc c’est un véritable honneur. Ce n’est pas une pression mais quelque chose que j’arbore avec fierté. C’est important que les restaurateurs continuent à prendre conscience de la capacité que l’on a à changer les choses. J’étais ravi de pouvoir parler d’écologie à la télévision, de mettre en avant mes engagements. Le fait d’avoir l’étoile verte m’a permis de parler de ça dans Top Chef.

Quels sont vos projets ?

Anona a ouvert en 2019. Ensuite, à la sortie de Top Chef, j’ai ouvert Starving Club, un restaurant de street foot 100 % fait maison avec des produits locaux de saison. J’ai appliqué les engagements de mon étoile verte dans un restaurant plus accessible. C’était un projet en cours pendant le tournage sur lequel je travaillais le soir après les épreuves. Et cet été, je signe la carte du Fabula, le restaurant éphémère du musée Carnavalet. C’est une terrasse nocturne qui ouvre du 6 mai jusqu’à octobre.

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