Ce nouvel élément vient chambouler l’enquête autour de la disparition de Delphine Jubillar. Le téléphone de l’infirmière a émis un signal dans un rayon de 3 km autour de son domicile de Cagnac-les-Mines dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, soir de sa disparition.
D’après une analyse technique, révélée par La Dépêche du Midi, son Huawei P30 Pro, qui demeure toujours introuvable, s’est déclenché à six reprises entre 00h07 et 6h52. La jeune femme n’a plus été vue après 23h ce soir-là.
Le téléphone activé par une intervention humaine
La dernière personne à l’avoir vue vivante est son ex-mari, Cédric Jubillar, avec qui elle était en instance de divorce. Ce dernier est le principal suspect dans cette affaire, la justice pense qu’il a pu tuer la jeune femme et aurait fait disparaître son corps. Il est mis en examen pour « meurtre aggravé » depuis juin 2021 et continue de clamer son innocence.
Cependant, cette nouvelle expertise du téléphone de Delphine Jubillar sème le trouble. En effet, lorsque l’appareil a été déclenché, Cédric Jubillar était en présence de trois gendarmes à son domicile. Or, a précisé le constructeur du téléphone, pour être déclenché, l’objet connecté devait être déverrouillé. Il nécessitait donc une intervention humaine.
Dans le détail, le téléphone a notamment déclenché WhatsApp à 00h09, puis la caméra de l’application à 1h33. D’autres signaux ont été émis à 00h07, 1h03 puis 6h52.
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Un élément écarté en début d’enquête
À la mi-mai 2021, les juges ont ordonné une autre expertise, sur un modèle de téléphone identique équipé d’une carte SIM et d’un compte Google, afin de vérifier la fiabilité des informations. Un mois avant l’interpellation de Cédric Jubillar, précise La Dépêche du Midi. Mais au bout de 15 jours, la mission est interrompue, les experts estimant qu’ils manquent de temps pour analyser l’appareil.
Aujourd’hui, la question que soulève cette nouvelle analyse est celle-ci : qui a bien pu utiliser le téléphone de Delphine Jubillar ?
Le 27 mars 2021, une expertise du téléphone de Cédric Jubillar (du modèle Doogee S55), demandée par les juges d’instruction, allait à l’encontre de ses précédentes déclarations. L’ex-compagnon avait assuré, lors de sa garde à vue en juin 2021, qu’il n’avait plus de batterie au cours de la disparition de sa femme. Or, les enquêteurs ont démontré, le 9 février 2022, que l’appareil avait en fait été éteint.
Mardi 15 avril 2022, les avocats de Cédric Jubillar ont plaidé pour la quatrième fois devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, afin de demander la remise en liberté de leur client. Mes Alexandre Martin, Emmanuelle Franck et Jean-Baptiste Alary regrettent : « [si l’expertise avait démontré qu’il fallait une intervention humaine pour déclencher le téléphone de Delphine], cela aurait permis de mettre hors de cause, de manière évidente ».
De nouvelles analyses doivent être menées pour éclaircir ce nouveau mystère.
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