450 000 dollars – soit environ 416 000 euros – c’est la somme que doit verser l’entreprise américaine Gravity Diagnostics, spécialisée dans l’analyse médicale, à son employé Kevin Berling, après qu’il l’ait poursuivie en justice.
En cause, pas de faits d’harcèlement, mais une fête d’anniversaire surprise, relate BBC News.
L’intéressé, un technicien de laboratoire de 29 ans, avait spécifiquement demandé à ses collègues et à son supérieur, de ne pas lui organiser de célébrations sur son lieu de travail, ce genre d’attention pouvant lui déclencher des crises de panique.
Pourtant, le 7 août 2019, le jeune homme s’est retrouvé au milieu d’un déjeuner d’anniversaire surprise. Énervé par la situation, Kevin Berling s’est emporté face à ses collègues, avant de quitter son lieu de travail pour se calmer.
Renvoyé quelques jours plus tard pour sa réaction jugée « violente », l’homme a alors décidé de poursuivre l’entreprise en justice pour licenciement discriminatoire. L’action intentée dans le comté de Kenton (Kentucky), réclamait des dommages-intérêts et une compensation pour la perte de revenus.
Un anniversaire surprise et une crise de panique
Selon la plainte, à laquelle NBC News a pu avoir accès, le technicien de laboratoire aurait prévenu son supérieur qu’il ne désirait pas de fête surprise pour son anniversaire, dès son arrivée dans l’entreprise, en 2018.
Le vingtenaire aurait justifié cette demande en partageant qu’il souffrait d’anxiété, et que ce genre d’attention pouvait lui provoquer des crises de panique importantes.
Cependant, le directeur de l’entreprise aurait « oublié » cette demande quelques mois plus tard, et les festivités ont ainsi été organisées, provoquant une crise de panique à Kevin Berling. Contraint de fuir vers sa voiture, l’homme aurait passé une heure à tenter de se calmer, toujours selon NBC News.
Un licenciement par “peur qu’il devienne violent”
Quelques jours après l’incident, le 11 août 2019, Kevin Berling reçoit une lettre l’informant de son licenciement, « en raison des événements de la semaine précédente », indique le jugement, cité par WKRC Local 12, média de proximité de la ville de Convington (Kentucky), où se sont déroulés les faits.
Selon les déclarations du plaignant, il aurait été reçu quelques jours avant par ses supérieurs, « inquiets qu’il soit en colère et qu’il devienne potentiellement violent ». Cette rencontre aurait provoqué chez lui une seconde attaque de panique.
« Les managers ont commencé à lui reprocher son comportement face aux célébrations d’anniversaire », a déclaré l’avocat Kevin Berling, Tony Bucher, à WKRC Local 12. « Ils l’ont accusé d’avoir gâché la joie de ses collègues« , précise-t-il.
450 000 dollars de dommages-intérêts
Le 31 mars 2022, après seulement une journée de procès, les jurés ont rendu leur verdict : Gravity Diagnotics a été condamnée à verser un total de 450 000$ à son ancien employé.
La somme comprend “120 000 $ de salaires et avantages perdus, 30 000 $ de salaires futurs et 300 000 $ pour douleurs et souffrances mentales passées, présentes et futures, angoisse mentale, embarras, humiliation, mortification et perte d’estime de soi”, selon le jugement.
En effet, pendant le procès, le technicien de laboratoire a rappelé que son licenciement l’a empêché de profiter de la « croissance rapide de Gravity Diagnostics, qui s’est produite pendant la pandémie de Covid ». À l’époque, certains employés ont reçu des augmentations allant jusqu’à 300 %, rapporte The Independent.
Sollicitée par le New York Post, Gravity Diagnostics a déclaré que le verdict était « inapproprié » et que l’entreprise ferait appel, si nécessaire.
De son côté, l’avocat de Kevin Berling, Tony Bucher, a déclaré à la BBC qu’il « n’y avait absolument aucune preuve », que son client constituait une menace pour quiconque et qui justifierait son licenciement.
« Il a eu une attaque de panique. C’est tout. Et, parce que les représentants de Gravity Diagnostics, n’ont pas compris sa réaction et ont été déconcertés par sa réponse, ils ont supposé qu’il était une menace », a déclaré Me Bucher. « Supposer que les personnes ayant des problèmes de santé mentale sont dangereux, sans aucune preuve de comportement violent est discriminatoire« , a-t-il conclu, toujours au micro de la BBC.
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