Les « Aristocrats » nippons toujours accros aux mariages arrangés

  • De plus en plus de réalisatrices japonaises prennent leurs caméras pour signer des films qui interrogent la place des femmes dans une société encore très conservatrice.
  • Parmi elles, Yukiko Sode, qui signe un film malin, « Aristocrats », qui commence par un mariage arrangé dans la haute société japonaise.
  • Elle croit épouser l’homme qu’elle aime, mais pour ce dernier, c’est avant tout un mariage de raison voué à satisfaire sa famille en préservant leurs privilèges.

A 30 ans, Hanako est encore célibataire. Une honte pour sa famille japonaise aisée qui multiplie les rencontres arrangées afin qu’elle puisse se marier. Et quand elle croit avoir enfin trouvé en Koichiro l’homme de sa vie, elle comprend vite qu’elle s’est engagée dans un mariage de raison surtout voué à préserver les privilèges de leurs familles respectives. D’ailleurs, son époux n’a même pas songé à rompre avec Miki, la jolie étudiante issue d’une famille modeste qu’il fréquente… La surprise d’Hanako laisse place à un certain suspense car la jeune femme va chercher à faire connaissance avec sa rivale. Et les deux jeunes femmes, malgré leurs différences de statut social, vont se lier d’amitié…

Le mariage arrangé, une pratique codifiée

Deux femmes pour un seul homme au milieu d’affreux Aristocrats… Le film est réalisé par une Japonaise de 39 ans, Yukiko Sode, issue d’une nouvelle génération de réalisatrice japonaise dont on commence tout juste à voir les films en France. Son film interpelle et suscite la curiosité pour sa description des rapports amoureux qu’on n’imaginait plus aussi codifiés au Japon. Comme les règles de l’omiai, le fameux « mariage arrangé » très en vogue dans les années 1930. La pratique concerne encore 6 % des mariages au Japon, surtout dans les sphères de la haute société, là où la transmission du pouvoir et de l’argent au sein de familles aisées importe plus que tout.

« Mon film sort au bon moment, explique Yukiko Sode dans le dossier de presse, car on a enfin commencé à exprimer ouvertement que la société japonaise – qui est considérée, à tort, comme n’ayant pas de classes sociales – en avait peut-être, quand même ! Les discriminations de classe, et entre hommes et femmes existent bel et bien, et les femmes en sont évidemment les premières victimes. Cette prise de conscience de l’existence de ces différences de classe sociale, et que certaines sont très clairement privilégiées, est très récente chez nous. C’est un thème très actuel car on comprend qu’il n’existe pas ou plus d’ascenseur social. »

🥇ARISTOCRATS a été élu film japonais de l’année par @SensCritique @Premierefr et Hanabi !

Le 30 mars au cinéma👉https://t.co/2I8vF1E0hH

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Le film de Yukiko Sode fait écho à un autre film de jeune réalisatrice nippone sorti début mars : Housewife de Yukiko Mishima, qui décline le même thème de la place des femmes dans le Japon d’aujourd’hui, à travers une jeune mère de famille qui, recroisant un amour d’université, voit renaître en elle, malgré les réticences de son mari, le désir de reprendre son métier d’architecte… et, accessoirement, sa relation avec son ancien amant. Un film qui interroge également la liberté que tentent d’acquérir les femmes dans une société qui les a trop longtemps corsetées.

Assiste-t-on pour autant à l’émergence d’une nouvelle génération de femmes cinéastes au Japon ? Yukiko Sode n’y croit pas trop. « Le nombre de réalisatrices ne cesse de croître, mais elles sont souvent très jeunes, souvent autour de la vingtaine. Plus on avance en âge, moins il y a de réalisatrices. Celles qui ont des enfants peinent à reprendre leur activité ensuite. Il est difficile pour nous d’avoir une longue carrière. »

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