Le PIMS est une maladie rare atteignant principalement les enfants de 4 à 11 ans et pouvant entraîner de graves troubles cardiaques. Cette pathologie a été identifiée chez des enfants ayant été atteints par la Covid-19. Quels sont les signes pouvant alerter sur cette affection ?
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En avril 2020, des pédiatres français avaient averti les autorités sanitaires sur l’apparition de symptômes inflammatoires pouvant être assimilés à ceux de la maladie de Kawasaki chez des enfants ayant contracté la Covid-19. Il s’agit en réalité du syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS), une pathologie rare atteignant principalement les enfants ainsi que les adolescents. Cette maladie sévère provoque notamment des troubles cardiaques.
Près de 932 cas de PIMS, dont 849 en lien avec la Covid-19, ont été recensés en France depuis le début de l’épidémie, selon un bilan de Santé publique France publié le 27 janvier 2022 et relayé par la Haute Autorité de Santé (HAS). La HAS estime que le PIMS est « une nouvelle entité inflammatoire systémique chez l’enfant apparue dans le contexte épidémique de l’infection à Sars-CoV-2. »
Quels sont les symptômes du PIMS ?
D’après la HAS, les symptômes du PIMS surviennent le plus souvent chez les enfants âgés de 4 et 11 ans, mais ils peuvent être présents à tout âge. Les symptômes de cette affection sont considérés comme peu « spécifiques » par l’institution. Les médecins doivent alors prêter attention à une association de signes pouvant être évocateurs du PIMS. On distingue notamment :
- une fièvre élevée supérieure à 39°C ;
- Une altération de l’état général du jeune patient comprenant une apathie, une asthénie extrême, une perte d’appétit, des frissons, une pâleur et des douleurs diffuses ;
- Des signes digestifs très fréquents avec des douleurs abdominales, une diarrhée, des nausées, des vomissements, un syndrome pseudo-appendiculaire se caractérisant souvent par un abdomen souple à la palpation.
« Ce syndrome est peu connu et les symptômes évocateurs (association de fièvre, d’une altération de l’état général et de troubles digestifs) sont peu spécifiques, ce qui peut conduire à un retard de diagnostic d’autant plus que l’infection à SARS-CoV-2 est souvent peu symptomatique, voire asymptomatique, chez l’enfant », explique la HAS. Avant d’ajouter : « un historique d’infection à SARS-CoV-2 récente, dans les 4 à 6 semaines précédentes, ou de contact proche avec une personne infectée par le virus est un élément évocateur, mais l’inverse ne permet cependant pas d’écarter la possibilité d’un PIMS. »
D’autres signes évocateurs peuvent également être présents, mais de manière variable :
- des signes de choc comme une pâleur, une tachycardie, un pouls filant, une hépatomégalie, un temps allongé de recoloration cutanée, une instabilité tensionnelle ou une hypotension ;
- Des signes cutanées et muqueux tels qu’une injection conjonctivale, une éruption maculo-papuleuse, un prurit, un œdème et des rougeurs au niveau des extrémités, des lèvres sèches et fissurées ;
- Des signes neurologiques comme une irritabilité, des céphalées, une confusion, un méningisme se traduisant par un ensemble de symptômes pouvant être associés à la méningite aiguë sans qu’il n’existe pour autant de lésions des méninges ;
- Des signes respiratoires comprenant une toux ou une polypnée se caractérisant par une augmentation de la fréquence respiratoire associée à une diminution de l’amplitude des mouvements respiratoires.
PIMS : quels sont les traitements pour soigner les enfants atteints par ce syndrome ?
Les enfants touchés par le PIMS doivent bénéficier d’une prise en charge pluridisciplinaire en milieu pédiatrique hospitalier. L’équipe médicale peut être composée d’urgentistes, de pédiatres-réanimateurs, de cardiologues, d’infectiologues et de rhumatologues. Dans le bilan de Santé publique France, datant du 27 janvier 2022, le PIMS a été associé à une myocardite dans 66% des cas en lien avec la Covid-19 et 71 % d’entre eux ont été hospitalisés en réanimation ou en soins intensifs. Pour l’heure, un cas de décès a été recensé depuis le début de l’épidémie de coronavirus.
Lors de l’hospitalisation, des examens complémentaires sont réalisés pour déterminer l’atteinte du syndrome inflammatoire et identifier de potentiels troubles de la coagulation. « Les objectifs sont de prévenir et de corriger les défaillances d’organes (défaillance cardiaque, vasoplégie), réduire rapidement l’inflammation et limiter le risque de séquelles », souligne la HAS. Les cas de PIMS doivent également être signalés à Santé publique France.
Il est nécessaire d’instaurer un suivi médical pour les enfants atteints de PIMS. La fréquence dépend de la sévérité du syndrome et la présence d’éventuelles complications. À la suite de l’hospitalisation, tous les enfants sont concernés par un suivi concerté entre le médecin traitant (pédiatre ou médecin généraliste) et le milieu pédiatrique hospitalier où ils ont été pris en charge. Les jeunes patients touchés par une atteinte cardiaque bénéficient d’un suivi plus rapproché et multidisciplinaire.
Sources : la Haute Autorité de Santé (HAS)
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