Dans les lieux publics et ceux qui accueillent les femmes précaires, au travail, à l’école. Partout, la santé menstruelle doit être « réellement prise en compte », défend cette nouvelle proposition de loi, enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale ce mardi 15 mars 2022. Ce texte est porté par la députée écologiste Albane Gaillot, qui avait déjà présenté au Parlement le projet de loi sur l’allongement du délai d’IVG, passé de 12 à 14 semaines fin février dernier.
La transparence imposée aux fabricants de protections hygiéniques
Rappelant que « plusieurs études ont mis en évidence des traces de produits cancérigènes comme du glyphosate ainsi que de perturbateurs endocriniens » et qu’1% des personnes menstruées peuvent être touchées par un choc toxique, les 22 député·es qui présentent ce texte aux côtés d’Albane Gaillot demandent l’interdiction de substances dangereuses, « non seulement au niveau des matières premières mais également des éléments nécessaires à la transformation, à l’assemblage et au blanchiment de ceux-ci », précisent-ils.
Ils exhortent également le Gouvernement à imposer aux fabricants de ces protections menstruelles jetables une totale transparence : « Toutes les composantes (…) doivent être indiquées sur les emballages ».
Aller plus loin que ces mesures sur la précarité menstruelle
Si ces parlementaires saluent la décision du Gouvernement d’expérimenter la gratuité des protections périodiques pour certaines femmes précaires, ils déplorent que d’autres, aussi dans le besoin, soient exclues de cette mesure. Ainsi, ils proposent que de nombreuses structures, telles que ceux qui accueillent les femmes migrantes et exilées, les bains douches, les hébergements d’urgence pour femmes victimes de violences, les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) ou de protection maternelle et infantile (PMI), etc, soient elles aussi équipées en protections menstruelles jetables et réutilisables, mises à disposition gratuitement.
Ce nouveau texte soutient par ailleurs la gratuité des protections pour incontinence, utiles à de nombreuses femmes, enceintes, ou touchées par des maladies menstruelles, ont des pertes vaginales fortes ou des fuites urinaires.
La santé menstruelle pour toutes les femmes
Mais ces propositions ne visent pas seulement à améliorer le quotidien et la santé menstruelle des femmes précaires. « Toutes les personnes menstruées sont touchées par le manque d’accès à des protections menstruelles dans les lieux publics », insiste le texte. Celui-ci propose alors l’installation de distributeurs payants de ces produits dans les lieux publiques, dans les rues, les gares, les métros, les hôpitaux, les collèges… « au même titre que les distributeurs de préservatifs », est-il comparé, comme pour souligner l’absurdité du tabou qui perdure autour des règles, et du besoin de se procurer une protection.
Et si dans ces lieux les toilettes sont payants ? Leur accès n’est donc pas évident, et les femmes qui se retiennent trop longtemps peuvent contracter des infections urinaires, ou des « chocs toxiques en cas d’impossibilité de changer de protection menstruelle jetable », exemplifie le document, qui défend donc, « la nécessite de garantir un accès gratuit aux toilettes des établissements recevant du public ».
Prendre en compte les règles des employées
L’interdiction de certaines composantes toxiques, l’obligation à la transparence, la gratuité des protections périodiques et des toilettes publics, la mise en place de distributeurs… Mais aussi, la formation. Pour qui ? « Employeurs, ressources humaines, managers et médecine du travail aux enjeux entourant menstruations, maladies menstruelles allant de douleurs très fortes à l’endométriose, grossesses, fausses-couches et ménopause », liste le projet de loi, qui prévoit par ailleurs la création d’un « Observatoire de la santé menstruelle et sexuelle ».
À propos de santé menstruelle au travail, les élu·es soutiennent la possibilité d’adapter les horaires des travail des employées en période de règles, en leur permettant de télé-travailler, par exemple.
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