Valentin Brunel alias Kungs est auteur, compositeur, DJ et producteur. Le public l’a découvert avec son remix du titre : This girl en 2016, qui est longtemps resté au sommet des ventes. Une énorme révélation qui, depuis, s’exporte à l’internationale avec ses participations à des festivals comme Coachella, Tomorrowland ou encore Lollapalooza. Après un premier album Layers, Kungs en sort vendredi 18 mars 2022 un nouveau : Club Azur, comprenant onze nouveaux titres. Il est en tournée actuellement.
franceinfo : Club Azur est né de cette pandémie de Covid-19. Cela a bouleversé le cours de votre vie ?
Kungs : Ouais, complètement. Avant la pandémie, je passais ma vie dans des avions, en tournée. J’avais une cinquantaine de dates chaque été. Et là, ça a été une pause forcée pour tous les DJ. Finalement, ça m’a aussi permis de prendre du recul sur ma musique. C’est grâce à cette période qu’est né l’album : Club Azur alors, cela a été assez bénéfique en prenant un peu de recul. C’est un peu comme si je m’étais donné la mission de faire danser les gens et j’ai fait : Never going home.
Pour ’Club Azur’, je me suis dit qu’il fallait que je revienne aux bases, aux sources et que je fasse de la musique qui fasse danser les gens.
à franceinfo
Je voudrais qu’on parle de : This girl, un titre qui vous a permis de rentrer dans la cour des grands très vite et de rentrer dans les foyers des Français, toutes générations confondues, de faire le tour du monde. Elle représente quoi cette chanson pour vous ?
Pour moi, ce morceau représente un basculement dans ma vie. C’est à ce moment-là que je suis passé d’étudiant en GEA à Aix-en-Provence à DJ à plein temps, c’est devenu vraiment mon métier. Et à partir de là, ça a été un tourbillon de plein de choses incroyables. Ça m’a permis de voyager partout au monde, de rencontrer mon public, de rencontrer des gens incroyables avec qui j’ai fait de la musique. Ça a été un très gros départ qu’il a fallu un peu digérer par la suite.
Vous avez perdu pied ?
Je n’ai pas perdu pied, mais j’ai, parfois, un peu perdu mes moyens. J’étais très jeune, j’avais 19 ans quand j’ai sorti ce morceau et je n’étais pas accompli à 100% en tant qu’humain, et artistiquement, j’avais encore plein de choses à explorer, à découvrir. J’aurais peut-être aimé vivre ce succès un peu plus tard dans ma vie ou dans ma carrière. Pouvoir avoir préparé un peu mieux les choses puisque je n’avais aucune expérience, je n’étais pas du tout entouré. Je ne connaissais pas du tout le monde de la musique, donc j’ai dû tout apprendre très vite. Mais avec du recul, je ne regrette rien du tout et si c’était à refaire, évidemment, je le referais mille fois.
À partir de là, effectivement, les portes se sont ouvertes en grand. Vous avez pris votre courage à deux mains et vous êtes dit : « Maintenant, j’y vais et à fond !«
C’est ça. En fait, je ne me suis pas posé beaucoup de questions. J’ai arrêté mes études un peu après le bac. J’ai fait quatre mois d’études, puis je me suis fait virer de l’IUT. J’ai dit à mes parents : voilà, je veux faire de la musique, je veux en faire mon métier et ils m’ont dit : « On te laisse trois ans et on voit comment ça évolue. » Et j’ai eu la chance que ça fonctionne au bout d’un an. Très vite, je me suis dit qu’il ne fallait pas que je m’arrête là et que je sois vu comme une personne qui avait eu juste un coup de chance, un titre énorme par hasard. Et donc, ça a été beaucoup de travail, beaucoup de remise en question et… c’est ça une carrière !
C’est aussi un bien bel hommage à vos parents. Votre père vous a vraiment éduqué avec la bande-son qu’est le rock. Puis il y a le djembé, des cours de percussions donnés par votre maman. Vous portez en vous ce qu’ils vous ont donné ?
Bien sûr, je porte la confiance qu’ils m’ont accordé au début. Ils nous ont vraiment toujours poussés, que ce soit moi ou mes frères et sœurs, à faire ce qui nous rend heureux, ce qui nous passionne, et c’est vrai qu’il n’y a rien de plus beau dans la vie que de faire un métier qui passionne. Mon métier, c’est de faire danser les gens. Je suis payé pour ça. C’est quand même incroyable. Et si mes parents ne m’avaient pas poussé à faire ça, peut-être qu’aujourd’hui, je ferais un métier qui me plaît à moitié et je serais peut-être moins heureux.
Un mot sur : Never going home. C’est devenu un hymne. C’est aussi la force de la musique que vous proposez, d’unifier ?
Exactement. Je voulais un morceau qui ait un message clair pour la fin du confinement. Et là, le message est très clair : Never going home, ça veut vraiment dire qu’on en a ras-le-bol d’être à la maison. Ça a touché les gens. Le message est passé et l’été dernier, quand j’ai pu un peu le jouer en club ou en festival, les gens étaient vachement réceptifs et c’est génial.
Quelle place occupe la musique dans votre vie ?
Je ne pense pas toujours à ma musique, j’essaie aussi de m’imprégner de ce que font les autres.
à franceinfo
J’adore la musique, c’est mon métier, c’est une passion. Je pense beaucoup à la musique. Je pense pas nécessairement toujours à la mienne, j’essaie aussi de m’imprégner de ce que font les autres. Mais j’essaie aussi beaucoup de m’inspirer de sous-culture, de cette culture musicale. D’abord, faire de la musique, c’est aussi beaucoup s’inspirer de ce qui se fait autour, c’est écouter, c’est être curieux.
Coachella, Tomorrowland, un défilé de Paul Smith. Il s’en est passé des choses énormes dans votre vie. Comment avez-vous vécu ce dépassement de frontière ?
Ça a été génial. À partir du moment où ma musique a commencé à s’exporter dans le monde entier, j’ai pu faire plein de tournées aux États-Unis, en Asie, au Brésil, au Mexique. C’est une fois qu’on est sur scène et qu’on voit des foules se déplacer pour nous qu’on se rend compte de l’ampleur du truc et ça fait très plaisir. Ça m’a cruellement manqué pendant deux ans de faire des concerts. J’ai un live de prêt pour tout l’été, un album qui sort et je n’ai qu’une hâte, c’est de pouvoir retrouver mon public.
Kungs est, par exemple, en concert le 19 mars à Avoriaz, le 22 mars au Westfield Forum des Halles à Paris, le 17 avril à Vitré ou encore le 22 avril au Printemps de Bourges.
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