Premiers secours : comment réagir face à une brûlure ?

Pas facile de garder la tête froide dans le feu de l’action… Nos conseils pour limiter les dégâts.

Restez informée

Une tasse de café qui se renverse ou une casserole d’eau bouillante qui vous échappe des mains… pour finir sur vos genoux ou ceux de votre voisin de table. Autre grand classique : le bras qui frôle le fer à repasser ou la grille du four. « Les brûlures avec un liquide chaud sont les plus fréquentes, surtout chez les seniors, en raison des difficultés de préhension liées aux douleurs articulaires ou à certaines maladies », rappelle Pascal Cassan, médecin conseiller à la Croix-Rouge. Résultat : un quart des hospitalisés pour brûlure ont plus de 50 ans (et 25 % sont des enfants de 0 à 4 ans) selon une étude de l’Institut de veille sanitaire de 2014. Plus maladroits, les hommes ? Ils représentent en tous cas 63 % des brûlés.

Brûlure : le bon réflexe

Dans tous les cas, commencez par « arroser » la brûlure pour freiner son extension et atténuer la douleur. Il ne faut pas se contenter de la passer une ou deux minutes sous un filet d’eau. Pour une brulure simple, comptez dix à quinze minutes, parfois plus, jusqu’à ce que cela fasse moins mal. Mieux vaut ne pas rester debout et s’asseoir pour éviter un éventuel malaise (baisse de tension) lié à la souffrance. Utilisez le pommeau de douche de la salle de bains, plus pratique que le robinet. « Mais attention à ne pas verser de l’eau glacée, car un froid vif appliqué juste après une chaleur intense peut causer des dommages tissulaires graves », rappelle notre expert. Faites couler une eau tempérée quelques centimètres en amont de la brûlure et non directement sur la zone concernée car cela peut être douloureux.

Que mettre sur une brûlure ?

Oubliez les remèdes de grand-mère : ni yaourt, ni pomme de terre, ni concombre, ni corps gras… pour éviter tout risque d’infection. Seul le pharmacien ou le médecin pourra conseiller la bonne pommade. Par exemple, la trolamine (Biafine), une pommade antibiotique type Flamazine ou un tulle gras si la brûlure est étendue. À appliquer tant que la peau suinte, signe que la cicatrisation n’a pas bien commencé.

Brûlure : quand consulter ?

Retenez qu’une brûlure est « simple » si elle mesure moins d’une demi-paume de main de la victime et si elle ne forme pas de cloque. Si c’est l’un de vos petits-enfants qui est touché, prenez en compte sa paume de main à lui, pas la vôtre. Si la brûlure est plus étendue, avec une cloque, si elle se situe près d’un orifice naturel (yeux, nez, bouche…) ou si la peau est creusée ou noircie, aucun doute, il faut appeler le Samu (15) pour obtenir un conseil médical et connaître la conduite à tenir. Pratiquez l’ « arrosage » en attendant les secours.

Les signaux d’alarme

Surveillez bien, dans les jours qui suivent, l’évolution de la brûlure même si elle est simple, car une surinfection est toujours possible. Consultez immédiatement si la zone touchée devient rouge, chaude ou douloureuse.

Les conseils de l’expert

Ces traitements anti-inflammatoires sont fréquents chez les seniors. Ils peuvent fragiliser l’épiderme et donc compliquer la cicatrisation (elle prendra au minimum deux semaines, voire plus). Ils diminuent aussi les défenses immunitaires et rendent plus vulnérable à une surinfection. Demandez systématiquement conseil à votre médecin en cas de brûlure et appliquez bien la pommade prescrite.

Merci à Pascal Cassan, médecin conseiller national à la Croix-Rouge

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