Anaphylaxie chez l'enfant : les symptômes à reconnaître en urgence et comment réagir ?

L’anaphylaxie correspond au stade maximal de la réaction allergique : les enfants peuvent aussi être concernés. Le point avec une pédiatre.

Avec le Dr. Solange Moore, médecin pédiatre.

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Anaphylaxie chez l’enfant : de quoi parle-t-on exactement ?

L’anaphylaxie se définit comme une réaction allergique très sévère : « c’est le stade maximal de la réaction allergique : à la fois gravissime et imprévisible, l’anaphylaxie peut mettre en jeu le pronostic vital. Chaque année, des personnes meurent en France à la suite d’un choc anaphylactique » développe le Dr. Solange Moore, médecin pédiatre.

Anaphylaxie et choc anaphylactique : quelques chiffres. Selon l’Association française pour la prévention des allergies (Afpral), environ 500 000 personnes vivent en France avec « un risque potentiel d’anaphylaxie« . Et d’après la Société française de médecine d’urgence (SFMU), « l’incidence de l’anaphylaxie est estimée à 4-50 cas pour 100 000 personnes par an« .

À savoir. « L’anaphylaxie peut survenir à tout âge, y compris chez le nourrisson, à partir du moment où il y a une allergie connue ou inconnue » précise le Dr. Solange Moore.

Anaphylaxie chez l’enfant : quels sont les principaux allergènes en cause ?

On l’a dit : le choc anaphylactique (ou anaphylaxie), chez l’enfant comme chez l’adulte, correspond à une réaction allergique, c’est-à-dire à une réaction brutale et excessive du système immunitaire lorsqu’il est confronté à une substance considérée (à tort) comme nocive pour l’organisme.

Chez l’enfant et chez le bébé, les principaux allergènes sont :

  • Les œufs,
  • Les arachides,
  • Les fruits à coque : noix, noisettes, amandes…,
  • Le poisson,
  • Les fruits de mer : crevettes…,
  • Les graines de sésame,
  • Les graines de moutarde,
  • Le soja,
  • Le blé : « l’enfant souffre alors d’une allergie au blé, à ne pas confondre avec l’intolérance au gluten » précise la pédiatre,
  • Le lait de vache : « les protéines de lait de vache peuvent passer dans le lait maternel » souligne la spécialiste,
  • Les venins d’hyménoptères : « le choc anaphylactique peut alors survenir après une piqûre de guêpe, d’abeille ou encore de frelon« ,
  • Certains médicaments,
  • Le latex : « l’anaphylaxie peut se manifester après que l’enfant a gonflé un ballon, par exemple« .

Anaphylaxie chez l’enfant : quels sont les symptômes à reconnaître ?

Chez l’enfant, un choc anaphylactique peut se manifester à travers plusieurs types de symptômes :

  • Des symptômes cutanés : l’enfant se plaint de démangeaisons intenses (en particulier au niveau des lèvres, de la langue, de l’arrière-gorge, du palais… lorsqu’il s’agit d’une allergie alimentaire), il peut développer de l’urticaire (c’est-à-dire : des boutons sur la peau) ainsi qu’un œdème (c’est-à-dire : un gonflement au niveau des lèvres et/ou au niveau des yeux).
  • Des symptômes respiratoires : l’enfant a une respiration sifflante et/ou il « manque d’air », il semble « chercher son souffle ». Il a l’impression que sa gorge « se resserre » : il a du mal à avaler, sa voix devient rauque et/ou étouffée…
  • Des signes de malaise : l’enfant devient pâle, son pouls devient très rapide, il peut faire une crise d’asthme, il peut perdre connaissance voire tomber dans le coma…

À savoir. « Un choc anaphylactique n’associe pas forcément des symptômes respiratoires, des symptômes cutanés et des signes de malaise : par exemple, il peut n’y avoir que des signes de malaise » remarque le Dr. Solange Moore.

Et aussi… « Plus il y a de symptômes, plus il y a d’organes touchés, plus le choc anaphylactique est grave ! » souligne la pédiatre.

Anaphylaxie chez l’enfant : comment réagir ?

Attention ! « En cas de signes qui peuvent faire penser à un choc anaphylactique, chez l’enfant comme chez l’adulte, il est essentiel de réagir rapidement : c’est une question de minutes, et la vie du patient est en jeu ! » nous avertit le Dr. Solange Moore.

Si l’enfant est connu pour être allergique, « il a forcément sur lui un stylo auto-injecteur d’adrénaline : ne perdez pas de temps, injectez-lui l’intégralité du contenu du stylo dans la cuisse, à travers le pantalon, conseille la pédiatre. Si vous ne constatez aucune amélioration des symptômes dans un délai de 5 minutes, renouvelez l’opération avec un deuxième stylo auto-injecteur.« 

Pas de panique : les stylos d’adrénaline sont fournis avec un mode d’emploi. « Par ailleurs, la dose est calculée en fonction du poids de l’enfant » précise la spécialiste.

Attention ! « Si votre enfant souffre d’une allergie, vérifiez régulièrement la date de péremption de ses stylos auto-injecteurs d’adrénaline.« 

En parallèle, il est impératif d’appeler le SAMU (composez le 15 ou le 112 sur le téléphone) : « si vous savez que l’enfant est allergique, n’oubliez pas de le dire au SAMU : sinon, précisez ce qu’il a mangé / fait au cours des dernières minutes, et listez précisément ses symptômes. »

À savoir. En cas de choc anaphylactique, le seul traitement efficace consiste en l’administration d’une dose d’adrénaline.

Merci au Dr. Solange Moore, pédiatre à la Polyclinique du Parc Saint-Saulve (groupe ELSAN).

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