Les synth-écritures de l’artiste Fishbach : "j’ose et j’en suis heureuse"

Au bout du film, Flora promène son chien dans la forêt où elle vit, près d’une rivière, dans les Ardennes, à la nuit tombée. Elle nous rassure plusieurs fois sur le fait qu’elle « ne se fera pas manger par un loup », absent de la région.

D’ailleurs, c’est plutôt elle la créature insaisissable de cette forêt : révélée avec l’album À ta merci en 2017, Flora Fischbach – alias Fishbach – revient transformée.

« C’est un album écrit sans urgence. J’ai pris le temps de ne pas faire seulement un disque de musicien·ne mais de m’occuper aussi de ma vie de femme, plus importante à mes yeux que ma vie d’artiste. J’ai pu y partager l’euphorie parisienne des night-clubs, l’introspection dans la forêt, mais aussi beaucoup de variantes », explique-t-elle.

« J’ai accepté ma féminité » 

Sa voix grave et expressionniste et ses textes imagés sont toujours la sève de sa musique. Elle a baptisé son album Avec les yeux pour traduire son envie que « chaque morceau soit comme un tableau, car même s’il y a des styles différents, ce qui ne change pas, c’est le regard que l’on partage avec les gens, tout comme sur scène où l’on parle avec les yeux ».

Dans ses clips, comme sur l’éloquent Le masque d’or, elle affirme son approche glam et, malgré l’appel de la forêt, n’hésite pas à renverser le bocal à paillettes et à avoir la main lourde sur les arrangements : « il est nécessaire de retrouver de la beauté, on nous dit tout le temps qu’on doit être soi-même, être dans la transparence, mais j’aime les personnages, développer l’imaginaire des gens. »

Parmi les icônes dont elle admire le travail sur l’image, elle cite Mylène Farmer, Catherine Ringer, Patti Smith. « À mes débuts, j’étais une jeune femme qui se cherchait, puis j’ai accepté ma féminité. Maintenant, je porte des talons, c’est un choix. Cela m’a surprise mais j’ai bien ça en moi, j’ose et j’en suis heureuse. »

Source: Lire L’Article Complet